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A Ghisonaccia, la deuxième édition de Corsica Lirica met la langue corse à l'honneur 


Jeanne Leboulleux-Leonardi le Jeudi 15 Septembre 2022 à 07:35

Du 22 au 25 septembre prochain, se déroulera, à Ghisonaccia, la deuxième édition de Corsica LIRICA. Créé l’an passé par la mezzo-soprano russe Katerina Kovanji, ce concours international de chant lyrique, ouvert au public, promet encore bien des plaisirs aux amateurs de musique et de belles voix. Katerina nous en dit plus…



Crédit photo : In Opera Veritas.
Crédit photo : In Opera Veritas.
- Comment s’est passée la préparation de cette nouvelle édition ? 
- J’y ai travaillé toute l’année ! 
J’étais déjà en contact avec 3000 chanteurs du monde entier dans le cadre de la préparation de la première édition. Mais avec le succès que nous avons connu l’an passé – le niveau des participants, l’ambiance, la qualité d’accueil, la générosité de Ghisonaccia qui ont été remarqués par tout le monde –, l’information a commencé à circuler. La réputation du concours commence à se construire. Cette année, ce sont les chanteurs qui m’ont contactée.
 
- Comment avez-vous procédé pour présélectionner les candidats  ?
- J’ai travaillé sur les vidéos qu’ils m’ont adressées. J’en ai reçu beaucoup ! Une soixantaine. Je parle à chacun en particulier : je tiens à ce que ce soit très personnalisé. Et je tiens à maintenir un niveau élevé pour ce concours !
Il faut que les candidats organisent leur voyage et c’est compliqué – il y aura sans doute quelques défections… Car nous avons des chanteurs venant du monde entier : Colombie, Corée, Israël, Iran, Syrie, Italie, Espagne, Allemagne, Guatemala, Tunisie… C’est vraiment un concours international, une rencontre de personnes de toutes les cultures.
- Cette dimension multiculturelle, c’est important pour vous ?
- C’est essentiel : ce concours est un vrai pont culturel ! D’ailleurs, comme l’an passé, les chanteurs qui arriveront en finale devront interpréter un chant en langue corse. J’ai donc organisé une formation, en forme de master class, pour les accompagner. Je les invite à s’intéresser à la Corse. Et je leur dis : « Vous qui venez de tous les coins du monde, emmenez votre propre culture avec vous. Interprétez cette chanson corse avec une partie de vous-même, avec votre propre culture ! Dans votre langue maternelle, ça donnerait quoi ? Avec la culture de votre pays, ça, comment le prenez-vous ? » Et quand je leur pose cette question, il y a une pause : parce que c’est difficile. Les gens ne connaissent pas toujours leur propre culture. En fait, je les pousse à s’y intéresser également. 
C’est le chemin que je leur propose, avec une idée de respect : faire l’apprentissage à la fois de la culture, de la langue et de la chanson corse… et de leurs propres racines. 
 
- Vous avez organisé cette master class en distanciel ?
- Oui, tout à fait. Mais je pense que dès l’arrivée des candidats en Corse, nous allons la reprendre sur place. Parce qu’ils sont très ouverts ! Ils sont demandeurs, c’est incroyable !
 
- Comme l’an passé, donc, la langue corse sera à l’honneur au travers du chant. Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?
- En Corse, j’ai appris combien le patrimoine, en particulier la langue, c’est important ! C’est avec cette idée et avec l’appui de la commune de Ghisonaccia, que j’ai créé ce concours, en hommage à la langue et à la culture corse. D’ailleurs, récemment, j’ai été interviewée par la presse italienne : ils m’ont qualifiée de “Reine de la chanson corse”. Mais c’est plutôt “Impératrice de la chanson corse lyrique ”qu’ils auraient dû écrire [Rires], parce que je vois que c’est le monde entier qui est conquis par la chanson corse, et j’en suis très fière ! 
En pratique, j’ai proposé cette année aux candidats quatre chants en langue corse dont j’ai créé les partitions : les deux qui figuraient déjà l’an passé - Mal'Cunciliu et Cantu di malincunia… auxquels j’ai ajouté Ochji neri, que j’ai traduit en corse, et Dimmi perche.
Les candidats auront préparé chacun quatre airs d’opéra et l’un des chants corses. Comme il y aura beaucoup de participants,  ce n’est que lors de la finale qui aura lieu le 24 septembre, qu’ils interpréteront cet air corse, chacun chantant également un air d’opéra. Enfin, le 25 septembre, ce sera le Gala, avec les vainqueurs. 
 
- Quelque chose qui vous paraît essentiel et que vous voudriez partager ?
- En fait, je parle de “vainqueurs”. Mais ce qui est important, c’est que tous les candidats sortent vainqueurs de ce concours. D’abord parce que les lauréats se retrouvent très bien placés dans leur vie professionnelle. Mais surtout parce que nous avons réussi à créer une “famille Corsica LIRICA”. Nous sommes restés en contact avec eux tout au long de l’année – d’ailleurs, quatre participants de l’an dernier ont demandé à revenir pour la nouvelle édition. Les différents chanteurs se sont rencontrés pendant l’année, ils ont participé ensemble à des auditions, à des festivals… C’est vraiment un pont culturel, quelque chose d’unique ! Il n’y a pas que le chant. Il y a aussi la rencontre et l’échange : ça, c’est très important !
 

 


Crédit photo  Jacques Philippe Santoni
Crédit photo Jacques Philippe Santoni

Le programme

A Ghisonaccia, la deuxième édition de Corsica Lirica met la langue corse à l'honneur