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Valérie Pécresse : « En Corse, il faut sortir des revendications un peu abstraites et rentrer dans le ‘Faire’ »


Julia Sereni le Mercredi 8 Septembre 2021 à 19:57

Ce mercredi 8 septembre, la présidente de la région Île-de-France et ancienne ministre Valérie Pécresse est en déplacement en Corse. Au programme, des échanges avec les élus et acteurs économiques de Calvi et de la Balagne, puis un passage par Corte pour une rencontre avec le maire Xavier Poli, et, enfin, une dernière étape à Ajaccio pour un entretien avec Laurent Marcangeli et son conseil municipal, suivi d’une réunion publique au bar Le Golfe. Engagée dans la course à l’élection présidentielle, Valérie Pécresse revient, pour CNI, sur les raisons de sa candidature, et sur son rapport à la Corse.



Valérie Pécresse à son arrivée à Ajaccio - Photos Michel Luccioni
Valérie Pécresse à son arrivée à Ajaccio - Photos Michel Luccioni

Pourquoi ce déplacement en Corse aujourd’hui ?

J’ai entamé depuis l’annonce de ma candidature un « tour de France des solutions ». L’objectif est d’aller à la rencontre des élus, des acteurs de la société civile pour trouver ensemble des solutions pour le pays. Il me paraissait indispensable de venir en Corse, en Corse-du-Sud comme en Haute-Corse, puisqu’on ne peut pas visiter l’île sans faire le nord et le sud. Ma conviction, renforcée par tout ce que j’ai entendu aujourd’hui, c’est qu’il faut avoir une ambition pour la Corse et qu’elle doit passer par l’amélioration du quotidien, la résolution des problèmes des Corses mais aussi par la mise en oeuvre de projets qui entreront la Corse dans l’avenir.

Vous présidente de la République, aurez-vous un regard particulier sur la Corse ?

Par ADN, je suis patriote mais je suis aussi régionaliste parce que je suis présidente de région et j’estime qu’il faut faire confiance aux maires et aux présidents de régions. Alors construire un projet ensemble, oui, mais après il faut obtenir des résultats. Je lie l’autonomie des collectivités à des résultats. Il faut de la confiance, mais la confiance n’exclut pas le contrôle. Pour moi, ce sera « donnant-donnant ». Des compétences supplémentaires pourquoi pas, mais, encore une fois, surtout des résultats, je crois que la Corse en a besoin. C’est ça qui redonnera confiance en la politique. L’important, c’est de porter un projet pour la Corse. Il faut sortir des revendications un peu abstraites et rentrer dans le « Faire ». C’est d’ailleurs mon surnom dans ma région, la « dame de Faire ».

Revenons à votre candidature justement, pourquoi vous présentez-vous à l’élection présidentielle ?

Je pense qu’aujourd’hui la droite doit gagner cette élection présidentielle, parce que nos solutions sont celles que le pays attend. Il faut remettre de l’ordre et redonner de l’espoir. Il faut prendre à bras-le-corps le sujet de l’immigration, de la sécurité, de la lutte contre de la délinquance. Remettre de l’ordre, c’est aussi lutter contre l’islamisme. Je suis la présidente de la région la plus criminogène de France et je revendique d’avoir des solutions qui sont les plus efficaces. Et c’est l’un des grand échecs, d’ailleurs, du président Macron. Je pense qu’il faut un choc d’autorité. J’ai été la première à faire voter la charte de la laïcité, à lutter contre les bandes de jeunes qui sont particulièrement dangereuses… Sur ces sujets, j’ai une vraie expérience et je suis très engagée. Par ailleurs, le prochain président devra être un écologiste sincère. Si j’ai battu le président d’Europe Écologie Les Verts dans ma région, c’est parce que l’écologie des résultats, c’était moi. Je suis une écologiste qui fait. Le prochain chef de l’État devra également faire de l’éducation sa priorité numéro un, car elle est en train de baisser de niveau et si nous ne nous y mettons pas, avec un véritable projet de nation, dans dix ans, la France n’est plus la France. Enfin, la famille : on ne parle plus de politique familiale française ! François Hollande a tout détricoté. Il faut aider les femmes des classes moyennes à travailler et à avoir des enfants, il faut aider nos aînés… Dernier point, sur la défense de la ruralité : l’Ile-de-France est sans doute le premier désert médical français, c’est pourquoi les gilets jaunes se sont rebellés. La dignité de ces territoires est un enjeu majeur. Sur tous ces sujets cruciaux, d'ici 2030, si nous ne portons pas des solutions d’avenir, il n’y aura plus de pays. Je suis la seule a porter ces messages et c’est pour cela que je me suis levée. J’ai une expérience unique et je veux porter ces sujets d’avenir.

Quelles seront vos priorités en cas de victoire ?

Si on veut réussir à changer les choses, il faut arriver avec des propositions de lois déjà bien ficelées et les sortir dans les trois premiers mois. Refonte du droit d’asile, question de la prévention de l’islamisme, toutes ces mesures devront être votées dès que nous arriverons. Et il faudra vraisemblablement également une loi constitutionnelle, lorsque l’on voit que le conseil constitutionnel empêche la création d’un délit de consultation de sites islamistes… Ce sont les premiers textes à passer, puis ensuite viendra la question du pouvoir d’achat, des salaires, la réforme des retraites courageuse qu’il faudra faire… Il faudra absolument lancer tous ces chantiers. Quant à l’École et à la Justice, je veux de très grandes réformes pour les remettre sur pied. Pour la première, il s’agit notamment de rétablir la discipline et l’autorité, avoir un statut d’autonomie pour les collèges et lycées, par exemple.

Vous avez affirmé votre attachement à l’unité de la droite et à la primaire, aura t-elle lieu ?

Les militants Les Républicains (LR) vont voter le 25 septembre. Je plaide pour une primaire largement ouverte à la droite et au centre. Je pense qu’il faut jouer collectif, et les LR sont un pilier de cette union pour l’alternance. Je vais à leur rencontre pour les rassurer et leur dire que je m’engage à ce qu’il n’y ait plus qu’un seul candidat ou une seule candidate, à la fin. Je crois en cette victoire. Marine Le Pen a été abimée ces derniers mois, les Français se sont rendu compte qu’elle n’apportait pas de solutions et ils commencent à comprendre qu’Emmanuel Macron, c’est l’immobilisme. Il faut donc une alternative qui ne soit ni Emmanuel Macron, ni Marine Le Pen.