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Julie Gayet : "un premier festival du film de femmes à Bastia, il fallait être là !"


Philippe Jammes le Jeudi 7 Avril 2022 à 17:19

Marraine de cette première édition de "Cine Donne", Julie Gayet était présente ce jeudi au centre culturel l’Alb’Oru de Bastia à l’occasion de la 2ème journée du Festival. CNI l’a rencontrée.



Ce jeudi, après les projections d’un film et d’un documentaire, le public a pu assister à une table ronde autour de la Fondation des femmes, des femmes et du cinéma, en présence de nombreuses professionnelles du cinéma insulaire: Julie Allione, Coco Orsoni, Marie-Jeanne Tomasi, Rebekah Fieschi, Marie Murcia... Julie Gayet a présenté les actions de celle-ci et ses combats depuis déjà de longues années pour la liberté et les droits de femmes et contre les violences dont elles sont victimes.


L’actrice et réalisatrice dénonce aussi les inégalités femmes-hommes que l'industrie du cinéma laissent subsister.  En 2019, elle a coproduit avec Christie Mola un documentaire de Géraldine Maillet : « Le moment de briller, les Bleues en route vers le mondial » qui raconte le parcours de cinq joueuses qui préparent la compétition. Cette même année elle présente son documentaire « Qu'est-ce qu’un film de femme ? » au Festival du film de Pauillac. Julie Gayet s’est aussi impliquée lors de la campagne #MaintenantOnAgit, qui visent à soutenir les associations venant en aide aux femmes victimes de violences. Enfin elle est cofondatrice de l'association info-endométriose, marraine du Fonds pour la santé des femmes, une organisation de gynécologues et membre du Collectif 50/50, qui a pour but de promouvoir l'égalité des femmes et des hommes et la diversité dans le cinéma et l’audiovisuel.


Pourtant très sollicitée, Julie Gayet a tenu à honorer de sa présence la manifestation bastiaise organisée par la CAB et Arte Mare : « Un premier festival du film de femmes à Bastia, il fallait être là. C’est formidable, c’est courageux, c’est important pour échanger, essayer de faire changer la perception des choses et de discuter. Et les femmes corses, c’est un beau sujet »
Mais comment Julie Gayet en est-elle venue à ce combat ? : « Le combat est venu au fil des années en voyant les différences, les inégalités de salaire. Et les choses n’avancent pas assez vite. Peut-être faut-il plus s’engager, trouver des solutions. Cela doit passer par la discussion, les rencontres, la parole, l’échange, la prise de conscience et surtout pas par la violence. En 2017 la libération de la parole des femmes a déjà fait changer beaucoup de choses dans le monde. Dans la société dès le plus jeune âge on peut changer les choses ».


Et dans le monde du cinéma dans tout ça ?
« Malheureusement, dans le cinéma c’est la même chose, il n’y pas parité. Dans le cinéma, il n’y a que 27% de réalisatrices, 8% à la télé. Mais ça a bougé avec l’arrivée de Delphine Ernotte à la présidence de France Télévision. Elle a décidé de la parité, comme à l’école, 50/50. Cela va permettre à des jeunes filles d’avoir du travail. Il faut aussi savoir que les réalisatrices sont payées 47% de moins que les réalisateurs. De même, si on prend les métiers de coiffeuse ou maquilleuse qui dans le cinéma sont à 80% des femmes, les hommes qui font ce même métier sont payés 17% de plus. C’est pour toutes ces raisons que je me suis engagée dans la Fondation des femmes pour lever des fonds pour les associations qui sont sur le terrain ».


Et son actualité ?   
« Fin avril sera diffusée sur TF1 -Une mère parfaite- une nouvelle mini-série dans laquelle je joue aux côtés de Tomer Sisley et Eden Ducourant. Cette série est adaptée du roman « The perfect mother » de Nina Darnton et est réalisée par Fred Garson. C’est un thriller en 4 épisodes palpitants qui raconte l'histoire d'une femme dont la vie paisible et bourgeoise à Berlin bascule le jour où un appel téléphonique lui apprend que sa fille étudiante à Paris, est la principale suspecte dans une affaire de meurtre. Elle se rend donc sur place pour mener sa propre enquête avec l'aide d’un avocat français, son amour de jeunesse, qu'elle n'avait pas revu depuis vingt ans ».
 

Julie Gayet aux cotés des organisateurs et participantes à Cine Donne
Julie Gayet aux cotés des organisateurs et participantes à Cine Donne