Corse : les métiers de l’autonomie cherchent désespérément des employés

Les métiers de l’autonomie des personnes âgées et des personnes handicapées n’ont plus la côte. « Fin 2020, il y avait 200 postes à pourvoir en Corse dans les métiers de l’autonomie », se souvient Gérald Simon-Jean, directeur général du Groupement Economique et Solidaire (GES) CAP Solidaire qui regroupe plusieurs associations du secteur médico-social insulaire. Sur l’île, les infrastructures manquent cruellement de ressources humaines pour répondre au besoin croissant de personnes à accompagner.

« Les besoins les plus importants sont dans les EHPAD et les services à domicile qui n’arrivent pas à avoir des effectifs complets », s’inquiète Gérald Simon-Jean. Sa structure, spécialisée dans l’accompagnement des personnes à domicile, emploie déjà 450 personnes en Corse mais les bras manquent encore. « Cette année, rien qu’en Haute-Corse, nous avons 40 postes non pourvus. Imaginez en comptant les besoins des autres structures comme l’ADMR sur toute l’île ».

Le besoin est tel que le ministère de la Santé a décidé d’innover en 2020 à travers la CNSA (Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie). Une expérience de 36 mois a été lancée dans 20 départements français. En Corse, cette expérience intitulée « Plateforme des métiers de l’autonomie », sera menée en 2022 sous la houlette du GES CAP Solidaire, lauréat de l’appel à projet national.

À la clef, 1,5 millions d’euros répartis sur trois ans. Une somme financée par la CNSA à hauteur de 900 000 euros, par la collectivité de Corse pour 150 000 euros et par l’ARS (Agence Régionale de Santé) pour le reste à charge. « La Corse a obtenu le plus gros financement de France. Cet argent servira à mener des actions diverses au bénéfice de toutes les structures médico-sociales de l’île opérant dans le secteur de l’autonomie », précise Gérald Simon-Jean.

Pour favoriser les recrutements, le plan sur trois ans se découpe en autant d’étapes. Premièrement, aller à la rencontre du public susceptible de candidater en organisant des évènements sur toute l’île et en massifiant la communication autour des métiers de l’autonomie. Deuxièmement, évaluer les candidats grâce une commission d’experts avant de les inclure dans la troisième étape, un processus de formation personnalisé. « Sur tout le parcours, le candidat est suivi par des professionnels et intégré dans les structures médico-sociales insulaires qui correspondent à son projet », explique Gérald Simon-Jean. Mais l’avantage majeur de la formation se situe dans sa liberté d’exécution et sa personnalisation. « Concrètement, un candidat doué sera formé en trois mois. Si besoin, la formation peut durer deux ans. Le but est vraiment de créer un parcours individualisé et sans rupture », précise le directeur général du GES.

Au terme de la formation, un emploi attend ceux qui auront réussi. « Nous avons tellement besoin de bras », soupire Gérald Simon-Jean.


Pour les personnes intéressées, le GES organise plusieurs rencontres sur l’île :

 - 19 Avril à Porto Vecchio à la Mairie de 9h à 13h.
 - 26 Avril à Ajaccio au Palais de congrès de 9h à 13h.
 - 5 Mai à Calvi, au CCAS de Cardellu 13h30 à 17h
 - 10 Mai à Bastia au CCAS Paese novu de 9h à 13h.
 - 12 Mai à Corte à la Casa Guelfucci