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TÉMOIGNAGES. Le casse-tête des familles corses pour organiser la garde des enfants pendant le confinement


Livia Santana le Mardi 6 Avril 2021 à 19:35

Après l'annonce d'un troisième confinement entraînant le décalage des vacances scolaires, la fermeture des écoles, des crèches et des centres de loisirs, les familles corses ont dû, tant bien que mal, s'organiser pour garder leurs enfants.



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Véronique, Laurène, Julia et Pascale ont un point commun. Depuis l'allocution présidentielle du mercredi 31 mars, qui annonçait la fermeture des écoles, des crèches et des centres de loisirs pour limiter la propagation de la Covid-19, les quatre mères corses se sentent démunies. Si leurs métiers sont très différents, toutes ont dû s'organiser rapidement pour garder leur progéniture du 6 au 23 avril, car aucune d'entre elles ne pouvait bénéficier du service d'accueil minimum proposé dans les écoles et crèches pour les "professions prioritaires". 

A Mezzavia, Véronique, 38 ans,  secrétaire et maman d'un petit Nicolas de 7 ans est désemparée. Ce mercredi, la mère divorcée regardait Emmanuel Macron avec beaucoup d'appréhension. "Le premier confinement ne s'était pas très bien passé. Je vis en appartement avec mon enfant et l'école à la maison c'était très compliquée. Je savais qu'il était impossible pour moi de télé-travailler avec le petit qui demande beaucoup d'attention", explique Véronique. Contrainte, par la fermeture du centre aéré, la mère de famille a opté pour deux semaines de chômage partiel et une semaine de congés. "Je n'avais pas le choix, mes parents sont âgés et fragiles, je ne pouvais pas le faire garder", reprend-elle. 


Julia, 39 ans, employée de la grande distribution à Lucciana, maman de deux jumeaux de deux ans et d'un enfant de 7 ans a elle aussi dû s'adapter. Le télétravail n'étant pas possible pour son métier et le chômage partiel n'étant pas une option financièrement envisageable, la mère a dû composer. "J'ai un patron très compréhensif qui a aménagé mes horaires à la situation. Le matin je peux les garder et l'après-midi je les emmène pour deux heures chez leurs grands-parents de 71 ans et leur père vient les récupérer à la sortie du travail. Pour les devoirs du plus grand c'est après 20 heures, lorsque je rentre du travail. Mais avoir trois casquettes c'est épuisant, surtout quand on essaie de s'épanouir professionnellement en tant que femme." - lance Julia. A la différence du premier confinement, son mari, employé dans l'outillage pour les professionnels, continue son activité. Ne faisant pas partie des métiers prioritaires, elle est pieds et poings liés.


"Télé-travailler avec un enfant en bas âge c'est impossible" 
Pour les professions où le télé-travail était une option, certaines ont fait le choix de le privilégier. C'est le cas de Laurène, 38 ans, agent de la CPAM de l'Ile Rousse qui est normalement à l'accueil téléphonique. Avec un bébé de 20 mois et un enfant de six ans à la maison, elle s'occupe désormais de la gestion des mails et d'aider ses collègues sur d’autres tâches à distance. "C'est un peu « allégé », parce que clairement télé-travailler avec des enfants en bas âge c'est impossible. Ils ont toujours besoin qu'on s'occupe d'eux et je ne peux pas faire tout en même temps. En plus, le papa, lui, travaille normalement.", explique-t-elle. Pour la soulager sa belle-mère est venue du continent.


Les grands pour aider 
Dans la famille de Pascale, 41 ans, la solidarité règne. L'aide à domicile qui habite à Casamozza a la chance de pouvoir compter sur ses deux enfants de 15 et 21 ans pour garder leur petit frère de 6 ans. "Normalement mes aînés partent pendant les vacances chez leur père sur le continent et le petit va au centre de loisir. Mais cette année, j'ai dû les mettre à contribution pour s'occuper de leur frère quand je pars travailler", raconte la maman. Pour cette première semaine de confinement, les deux grands sont toujours en cours mais par visio. Tant bien que mal, les deux aînés s’adaptent pour surveiller à tour de rôle le plus petit. "Ils font leurs contrôles quand je suis à la maison pour éviter qu'ils ne prennent du retard dans leur travail", poursuit-elle.

Les témoignages de familles corses sont nombreux. Et pour cause, rien qu'à Bastia et Ajaccio, 300 enfants devaient intégrer les centres de loisirs communaux pour les vacances de printemps.