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La mobilisation se poursuit à Bastia contre la reforme du baccalauréat


Rémi Di Caro le Lundi 27 Janvier 2020 à 14:09

Ce lundi 27 janvier, la mobilisation se poursuit contre la réforme du bac et les épreuves de contrôle continu (E3C) qui doivent se tenir cette semaine. Des actions ont été menées, ce matin, devant les lycées de Montesoro et Giocante di Casabianca. Elèves et enseignants se sont réunis devant les grilles de deux établissements pour protester contre la réforme Blanquer.
Malgré le blocage partiel du lycée Vincensini les élèves ont pu accéder à leurs classes et passer l’épreuve.
Un incident s’est par contre déroulé au lycée Giocante de Casabianca avec un départ de feu volontaire devant l’établissement après le lancement de l’épreuve.




Depuis la semaine dernière, l'incompréhension règne et des épreuves ont été perturbées ce lundi dans deux lycées de Bastia. Elèves et enseignants ont décidé de faire front commun pour tenter d'expliquer leur mécontentement face à cette nouvelle réforme.
Pour rappel, des changements  concernant le déroulement du baccalauréat ont été opérés cette année. En effet, des "E3C" (épreuves communes de contrôle continu), dont les notes viennent s'additionner tout au long de l'année scolaire, compte désormais pour 30% sur le résultat de l'examen final.

C'est le cas de Nathalie Malpelli, enseignante au lycée Paul Vincensini de Montesoru : "On espère dans un premier temps la prise en compte de l'impréparation de cette réforme et justement de l'aberration de ces fameuses épreuves de contrôle continu qui nous semblent totalement impréparées, et dans lesquelles élèves et enseignants ne se retrouvent pas. Donc, nous attendons de la part des institutions supérieures, une réflexion autour de cela et une suppression à long terme."

Pour autant, une minorité d'élèves ont tout de même choisi de participer à ces différentes épreuves anticipées, "soyons bien d'accord, les enseignants n'empêchent pas les élèves d'entrer dans l'établissement, les enseignants sont présents pour montrer leur désapprobation" a-t-elle précisé.

Les différents enseignants ont ensuite souhaité répondre aux propos tenus par Julie Benetti, rectrice de l'académie de Corse : "elle pense que la réforme en Seconde est appliquée depuis 2018, or elle l'est depuis la rentrée, donc les enseignants n'ont eu que 4 mois pour préparer leurs élèves, ça fait très peu d'heures de cours en langues vivantes dans les séries technologiques. Ensuite il y a eu rupture d'égalité entre les élèves car il y a des sujets différents, nous avons également des fuites des sujets sur les réseaux sociaux, ou encore l'absence de barème commun de correction.

Les élèves ont 21 épreuves en 2 ans, on est loin de la simplification du bac comme elle a été annoncée. C'est un renvoi au local des épreuves, alors que c'est une réforme qui a été rejetée en masse, on a 40 voix contre et 19 voix pour par rapport à cette dernière qui a été votée en mars 2018.

Enfin, on est dans un contexte délétère puisque il y a des pressions qui sont faites sur les chefs d'établissement et des menaces de sanctions aux enseignants. Le concept d'école bienveillant que nous sommes censés mettre en oeuvre ne semble pas connu de notre Ministère."