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Le Collectif AESH de Corse se mobilise à Bastia : "Au-delà de nos revendications personnelles, ce sont surtout celles des familles"


Rémi Di Caro le Jeudi 21 Novembre 2019 à 10:01

Dans le cadre d'une manifestation nationale qui se déroulait ce mercredi 20 novembre sur l'ensemble du territoire français, une dizaine d'AESH (Accompagnants d'Elèves en Situation de Handicap) de Haute-Corse se sont rassemblés devant les locaux de la Direction Académique de Bastia. Contrats précaires, salaires insuffisants ou encore absence de formation adaptée, ce sont les revendications qu'une délégation a pu porter lors d'une audience accordée par le directeur académique.



"Au lieu d'être précaire une fois par an, nous le sommes, maintenant, une fois tous les 3 ans." C'est le constat, bien ironique, que fait Marie-Ange Sauli, AESH dans la région bastiaise, au sujet de la dernière annonce ministérielle. En effet, un circulaire paru en juin 2019 qui était censé apporter quelques améliorations n'a en réalité "pratiquement rien changé". "Alors qu'on était sur un schéma qui consistait à obtenir un CDI, au terme de CDD d'un an renouvelable 6 fois, on a désormais la possibilité d'obtenir un CDI après 3 ans de CDD."

Pour faire face à cette décision, le collectif souhaiterait obtenir un statut de fonction publique avec un contrat à temps plein. "Il faut savoir qu'on est aujourd'hui dans une situation fragile, avec des temps incomplets imposés sur notre travail, et surtout des salaires qui tournent en moyenne aux alentours de 600€ par mois, ce qui n'est pas possible aujourd'hui. Bon nombre d'entre nous sont obligés de cumuler un autre emploi à mi-temps" nous a précisé celle qui exerce ce métier depuis, maintenant, plus d'une dizaine d'années.

Autre difficulté, le manque d'effectif dans ce secteur. Si le rôle de ces AESH est de suivre les jeunes en situation de handicap dans le milieu scolaire, de la maternelle jusqu'au lycée, certaines familles semblent aujourd'hui regretter l'absence de suivi auprès de leurs enfants. "Beaucoup de parents n'en peuvent plus, et viennent nous réclamer un accompagnement" explique Catherine Bailly, elle aussi AESH en Haute-Corse. "Nous ne voulons pas laisser quelqu'un sur le carreau. L'école est l'école de la République et se doit d'intégrer tous les enfants".

Une délégation reçue par le directeur académique

Un constat malheureux, lorsque l'on apprend par exemple que "certains enfants qui possèdent un lourd handicap physique ne peuvent pas être scolarisés, car ils nécessitent obligatoirement un accompagnement". "Au-delà de revendications personnelles, ce sont surtout celles des familles."

Si l'on passe le manque de formation adaptée et continue regretté, aujourd'hui, par l'ensemble des AESH de France, une disparité semble cependant exister au niveau local. Alors que sur le continent, les accompagnants possèdent un taux de quotité de 50% pour 19H30 de travail, en Corse, ces derniers totalisent 20h30 de travail pour le même pourcentage. "On vit cela comme une injustice, à juste titre, et on aimerait comprendre pourquoi.."

Des problématiques que le collectif a eu l'occasion d'exprimer, à travers une délégation qui a été reçue durant l'après-midi par le directeur académique de Haute-Corse. "Il a pris note de notre situation et de nos revendications et s'est engagé à les transmettre au ministre. Ce jour, la mobilisation a été nationale, c'est maintenant au gouvernement d'y répondre" a conclu Marie-Ange Sauli.
Affaire à suivre.