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Guerre en Ukraine : un convoi humanitaire au départ de Calvi


Maria-Serena Volpei-Aliotti le Dimanche 6 Mars 2022 à 13:24

Depuis l'annonce de l'invasion Russe en territoire Ukrainien, la Corse s'est rapidement mobilisée pour soutenir au mieux ce peuple. Les Balanins ont une nouvelle fois fait preuve d’une immense générosité et de solidarité.



Les bénévoles préparent les cartons.
Les bénévoles préparent les cartons.
À l'initiative de François Colombani et de la la confrerie Saint-Antoine Abbé de Calvi, la collecte de matériel médical, vêtements et denrées organisée ce samedi 5 mars a dépassé toutes les espérances. 
En quelques heures, le presbytère s'est rapidement transformé en centre de stockage, tant les dons n'ont cessé d'affluer. Immédiatement triés, chaque article a pris place dans le fourgon en partance pour l'Ukraine. "Avec mes amis Marika Luciani et Paul Suzzoni, nous nous sommes rapprochés de la confrérie Saint Antoine Abbé de Calvi, qui a vocation de s'occuper de ce genre d'évènements solidaires", explique François  Colombani. 
Stéphane Serra, prieur de la confrérie a bien évidemment répondu favorablement à cette demande. "C'est le but d'une confrérie. La solidarité est un de nos fondements. On maintiendra cette aide et ce support tant que ce sera nécessaire et pourquoi pas réfléchir à d'autres actions".
"Cela fait plaisir de voir un tel élan de solidarité pour ce peuple ukrainien que nous cotoyons particulièrement ici avec le Régiment du 2ème REP", explique l'archiprêtre Ange-Michel Valery, touché par tant générosité. 

En relation avec le docteur Nataliya Khobta Santoni, et avec des demandes qui se sont précisées, les Calvais ont préparé en amont cette collecte. "Grâce à la générosité insulaire débordante, les nouveaux besoins se sont essentiellement recentrés sur les produits médicaux et de puériculture. Nous voulons être le plus efficace possible. A Calvi nous sommes particulièrement impactés, de par la présence du 2ème REP. Pour cela, nous avons contacté la communauté ukrainienne de Calvi, qui avait réalisé de son côté des actions privées. Et également la communauté polonaise. 500 000 réfugiés ukrainiens sont partis en Pologne. Ils ont aussi besoin d'aide. C'est peut-être une toute petite goutte d'eau, mais on ne pouvait pas rester sans rien faire. Unis nous sommes plus efficaces" détaille François Colombani. 
Les caddys installés depuis mercredi dans les supermarchés de la ville, ont également permis de récolter de nombreuses denrées et produits de premières nécessité. "4 chariots par magasin et par jour ont été remplis" précise-t-il. En fin d'après-midi, le convoi calvais s'est dirigé vers Bastia, pour stocker le tout en attendant le grand départ pour l'Ukraine. "Nous remercions Leclerc de Bastia pour le prêt du camion, et Roger Mariani, qui vient de Bastia, pour récupérer et entreposer cette marchandise". 
Dès lundi, les organisateurs se réunirons pour planifier la suite des événements. "Les caddys sont maintenus dans les grandes les surfaces de Calvi. Pour le reste on attend lundi".

"On n'a jamais vu le visage de Dieu, mais aujourd'hui on a vu le visage du Diable"

François s'est rapproché de Olena Chytarenko et Olena Strembou. Toutes deux Ukrainiennes et résidentes à Calvi, elles se sont mobilisées aux côtés des Calvais pour la réception et le tri des nombreux dons. "J'ai été très surprise que François Colombani vienne me voir lundi, pour m'informer de l'organisation de cette aide humanitaire. Ca fait très chaud au cœur de voir que les gens ne sont pas indifférents à notre tristesse. C'est une catastrophe qui trouche tout le monde. C'est un énorme soutien pour nous", confie Olena C, très émue. 
Touchée également, Olena S. remercie toutes les personnes qui se sont senties concernées par leur sort. "Ce que fait la Balagne pour l'Ukraine et ce que font tous ces gens autour de nous, c'est merveilleux". 
Mais aujourd'hui, et depuis de très longs jours, c'est l'inquiétude permanente qui pèse sur elles et leurs familles depuis l'annonce de l'arrivée des troupes russes dans leur pays. "Je n'oublierai jamais l'appel de ma mère à 5 heures du matin, pour me dire que les armées russes étaient rentrées sur le territoire et qu'ils avaient attaqué les aéroports. C'était catastrophique", se rappelle la seconde jeune femme, les larmes aux yeux et la voix tremblante, avant d'ajouter en montrant une photo de chez elle, "on est attaqué ! On dit nos proches en pleurs au téléphone. Alors on rester en contact H-24. Les 4 premiers jours on n'a pas dormi. Notre seule envie, qui je pense est la même pour tous, est d'ouvrir enfin les yeux et de se dire que ce n'était qu'un terrible cauchemar. On veut se réveiller. Le monde va se réveiller. Maintenant on prie pour que cette catastrophe, que la folie de ce monstre qui a envahie notre terre, ne s'étende pas à d'autres pays. Comme on dit chez nous, on n'a jamais vu le visage de Dieu, mais aujourd'hui on a vu le visage du Diable". 
 
Olena Chytarenko et Olena Strembou tiennent à remercier, la confrèrie et les bénévoles pour leur aide si précieuse.