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Programme Erasmus : les étudiants de l'université de Corse impactés par le Brexit


Pierre-Manuel Pescetti le Jeudi 7 Janvier 2021 à 17:37

Conséquence du Brexit, le Royaume-Uni quitte le programme Européen d'échange universitaire Erasmus. Une séparation qui ne sera effective qu'en 2022 mais qui pèse, déjà, sur la mobilité internationale des étudiants de l'université de Corse.



L'université de Corse devra se réinventer pour attirer les étudiants britanniques. Crédit Photo : Raphaël Poletti
L'université de Corse devra se réinventer pour attirer les étudiants britanniques. Crédit Photo : Raphaël Poletti
En effectuant son Brexit, le Royaume-Uni a mis fin à sa participation au programme d’échange européen Erasmus qui a vu le jour en 1987. Une séparation après plus de 30 ans d’accords et d’échanges qui va forcément peser sur la mobilité des étudiants insulaires désireux de tenter l’expérience universitaire au Royaume-Uni. Une situation qui oblige l’université de Corse à revoir sa copie pour attirer les étudiants britanniques.

Fin du programme Erasmus programmée en 2022
Même si la séparation entre le Royaume-Uni et l’Europe est actée depuis le premier janvier 2021, entraînant le retrait des britanniques du programme Erasmus, il n'y aura cependant pas d'arrêt brutal des échanges dès le début 2021. En principe, ceux déjà prévus et/ou validés avant l'année 2020 ne seront pas annulés, même s'ils se déroulent après la fin de la période de transition. « L’université de Corse pourra donc envoyer d’autres étudiants vers le Royaume-Uni en raison de conventions de financement toujours valides mais seulement jusqu’à la fin du premier semestre de l’année universitaire 2021-2022 » selon Emilie Simon qui dirige le service des relations internationales de l’université de Corse.

Passée cette période, les étudiants désirant poursuivre leur cursus au Royaume-Uni devront s’acquitter des mêmes frais de scolarité que les autres étudiants étrangers. Un changement de situation qui a un prix : là où auparavant un étudiant européen déboursait quelques centaines d’euros grâce aux bourses de l’Union Européenne, il pourrait devoir financer seul une année universitaire britannique à hauteur de 10 000 euros. Une somme handicapante pour les étudiants aux revenus modestes pour qui le programme Erasmus était la garantie d’étudier à l’étranger à moindre frais tout en obtenant un diplôme de son pays de départ.

Une libre-circulation des étudiants plus problématique
Aujourd’hui, l’université de Corse compte trois étudiants encore présents sur le sol britannique. Pour eux, aucun changement ne se fera au niveau universitaire. « Ils pourront continuer leur cursus. Ça ne changera rien à l’année en cours » explique Emilie Simon. Les seuls problèmes qu’ils pourront rencontrer sont d’ordre administratif et liés au service de l’immigration du Royaume-Uni. Ils devront faire avec les nouvelles restrictions de déplacement entre les pays de l’UE et le Royaume-Uni ce qui implique la nécessité d’obtenir des visas et des titres de séjour. Un retour en arrière occasionnant forcément des retards dans les déplacements des étudiants comme c’est actuellement le cas pour « un étudiant corse dont le retour du Royaume-Uni a été retardé » explique Emilie Simon.

Des conventions bilatérales
Cependant il est hors de question d’abandonner le Royaume-Uni comme destination universitaire pour les étudiants corses. Seul moyen de continuer les échanges, il faudra signer des conventions bilatérales entre l’université de Corse et des universités partenaires au Royaume-Uni, permettant de bénéficier d’avantages se rapprochant de ceux du programme Erasmus. Des accords que l’université de Corse a anticipé en discutant avec les universités, déjà, partenaires dans le cadre du programme Européen et « qui y sont, déjà, favorables pour deux d’entre elles » selon Emilie Simon.
Cependant, pour pouvoir attirer des étudiants britanniques, l’université de Corse se doit d’être compétitive. C’est là que le bât blesse car selon Emilie Simon « l’université de corse n’est pas prête à recevoir des étudiants anglophones car il n’y a pas assez de supports de cours en anglais ».

Une situation qui obligera pour sûr, l’université de Corse à se remettre en question pour atteindre ses ambitions de rayonnement à l’international.