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La Ligue contre le cancer met en place à Ajaccio des consultations avancées pour les enfants malades


Florence Vandendriessche le Lundi 28 Janvier 2019 à 16:36

Un grand pas de franchi en Corse : désormais les enfants atteints d'un cancer et soignés à Marseille, pourront - une fois leur traitement terminé - se faire suivre à l'hôpital de la Miséricorde d'Ajaccio où s'est d'ailleurs tenue lundi matin au second étage, une réunion sur la mise en place de consultations avancées d'oncopédiatrie, en visioconférence avec les médecins de la Timone.



Une réunion en présence de Céline et Élodie, deux mamans d'enfants malades - Photo Michel Luccioni
Une réunion en présence de Céline et Élodie, deux mamans d'enfants malades - Photo Michel Luccioni
Il s'agit bien de consultations hors-les-murs de la Timone qui sont proposées. Trois médecins de l'hôpital marseillais : le professeur Nicolas André et les docteurs Angélique Rome et Xavier Muracciole, assureront sur Ajaccio, les consultations pour ces enfants malades ayant fini leur traitement.  Rapprocher les soignants des soignés est prioritairement l'objectif afin d'éviter aux enfants de partir pour leurs consultations de suivi.  Ainsi, une convention de temps partagé a été signée entre l'AP-HM (Assistance Publique-Hopitaux Marseille) et le centre hospitalier d'Ajaccio mais également une convention de prise en charge des frais de déplacements, de restauration et d'hébergements des intervenants par le comité de la Corse-du-Sud de la Ligue contre le cancer.


La réunion s'est ouverte sur les mots de Sauveur Merlenghi, président du comité de la Corse-du-Sud de la Ligue contre le cancer,  rassemblant les acteurs concernés : Ligue, direction de l'hôpital, CPAM de la Corse-du-Sud, et médecins, en présence de Jacques Billard, adjoint au maire d'Ajaccio, de Norbert Nabet, directeur de l'ARS Corse et de Laetitia Cucchi,  présidente de l'association Inseme. ainsi que  deux mamans de jeunes patients.
En direct de Marseille, la visioconférence a permis la présence du docteur Gérard Michel et au docteur Dominique Rossi, chef de service d'oncologie pédiatrique, de s'exprimer et de réaffirmer le soutien de la Timone sur ce projet.


Une initiative de la Ligue contre le Cancer de la Corse-du-sud
Voilà six années que le comité déploie les actions de soutien aux associations du Centre hospitalier universitaire de la Timone qui reçoivent les enfants corses séjournant dans le service d'Oncopédiatrie du Dr Michel. La Ligue, au vu du nombre des Allers retours des enfants accompagnés généralement de leurs deux parents a proposé ce type de prise en charge au corps médical.  « Cette mise en place ne s'est pas faite sans le soutien de la CPAM de la Corse-du-Sud, a souligné Sauveur Merlenghi, c'est une vraie avancée sur la prise en charge de ces enfants qui habituellement se déplacent sur le continent pour chaque consultation. Faire en sorte que ce soient les médecins qui viennent au devant des patients et non l’inverse représente un réel soulagement pour l'enfant lui-même et pour les familles. »

Des consultations pour assurer un suivi
Désormais terminé les allers et retour à Marseille pour se rendre à une consultation qui dure quinze à vingt minutes tout au plus. ce type de consultation est toutefois essentielle pour la suite :
« Une fois que le traitement est fini, on rentre dans un temps de surveillance où il s'agira de veiller à ce que la maladie ne revienne pas, et qu'à long terme il n’y ait pas de complications induites par le traitement et la maladie elle-même », a expliqué le Dr Nicolas André.
Le docteur Xavier Muracciole a ajouté que cette démarche vise à réduire les déplacements et pour maintenir au plus près les enfants dans leur milieu familial.»  Proposer le soin à proximité est en effet une grande première tant pour l'enfant que pour sa famille.

« Je suis la maman d’une petite fille qui a un cancer depuis quatre ans, raconte Céline une des deux mères présentes, ma fille était en rémission, nous avons dû faire des voyages sur le continent dans le cadre de la surveillance post-traitement. Lorsque ma fille était en rémission - elle a rechuté depuis - il fallait nous rendre une fois par mois, à l’hôpital de la Timone. Cela sous-entendait faire garder mon fils, partir à 7 heures du matin. Rentrer en fin de journée sans compter la fatigue du voyage.  Là au moins, lorsque ce sera le moment, elle pourra juste s’absenter de l’école pour la consultation et repartir aussitôt en classe. C’est énorme pour nous côté logistique et émotionnellement aussi car retourner à La Timone, cela implique : retourner dans l’unité, se remettre dans l’ambiance avec les autres enfants malades, c'est à chaque fois traumatisant pour elle. »

http://www.ligue-cancer2a.fr/

(Photos Michel Luccioni)