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Le meurtrier présumé de Savannah Torrenti devant les Assises de la Corse-du-Sud


Philippe Peraut le Vendredi 21 Juin 2019 à 21:56

La première journée du procès d’Axel Bouchard, meurtrier présumé de Savannah Torrenti, le 1er mai 2016, s’est déroulée ce vendredi au Tribunal de Grande Instance d’Ajaccio. Une ambiance, certes, pesante, en raison d’un deuil qui a particulièrement touché la société corse dans son ensemble, mais le calme et un grand silence de la part des proches de la victime. Homicide volontaire ou non, tel sera l’enjeu de ces Assises. Verdict au plus tard le 27 juin.



Savannah Torenti avait 23 ans
Savannah Torenti avait 23 ans
Trois années se sont écoulées depuis la disparition tragique de Savannah Torrenti, âgée de 23 ans. Dans la nuit du 30 avril au 1er mai 2016, la jeune femme tombait sous les coups d’Axel Bouchard, son compagnon, âgé de 24 ans au moment des faits. Un drame qui, il faut bien le dire, a profondément touché la société corse dans son ensemble. Et le procès qui s’est ouvert ce vendredi devant la cour d'assises de la Corse-du-Sud a ravivé un souvenir douloureux. De ces plaies qui ne se referment jamais.
La première journée a été dédiée à l’enquête de police et aux différentes expertises  à travers le rapport de toxicologie, le rapport du médecin légiste et celui de l'anatomopathologiste.

Deux thèses opposées
« Les données médicales de ce rapport sont claires, rappelle maître Stéphane Nesa, représentant la partie civile, elles mettent en exergue que Savannah a été étranglée. Il y a donc pour nous intention de donner la mort. Axel Bouchard a, à l’évidence, la mémoire très sélective. Or, il a un devoir de vérité vis-à-vis des parties civiles, cela fait maintenant trois ans et demi que le dossier a débuté et qu’il fluctue au gré des déclarations lorsque des éléments objectifs lui sont opposés, c’est sa ligne de défense, il est encore temps pour lui d’en changer. C’est pesant parce qu’il pleure quand on parle de lui et ne pleure pas quand on parle de la victime, ce qui est curieux. Pour être honnête, il est spectateur de son procès et c’est  assez inhabituel de voir un accusé aussi distant. Il laisse transparaître une personnalité égocentrique…"
De son côté, la défense représentée par  Maîtres Philippe Gatti et Margaux Bousquet tentera de prouver qu’Axel Bouchard n’avait pas l’intention de tuer Savannah.
« Le fait qu’Axel Bouchard ait comparu hors la cage de verre est pour nous satisfaisant. Il peut mieux s’exprimer qu’avec un écran devant lui, ce qui transforme les débats. Il ne se souvient pas de tout d’où deux solutions. C’est un simulateur ou il a fait une mise à distance des événements tels qu’il les a vécus qui fait qu’il n’a pas de réponse en raison de véritables trous dans la mémoire. Il sera, à cet effet, très intéressant d’entendre les expertises psychiatriques et psychologiques. Il y a des zones où il avoue qu’il ne peut pas répondre mais il maintient toujours depuis le début de sa garde-à-vue qu’il n’a jamais eu l’intention de tuer Savannah. Nous plaiderons dans cette qualification pénale, à savoir « coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans l’intention de la donner. »


Deux thèses s’opposent. Y a-t-il eu ou non, intention de tuer, c’est ce que la suite du procès devra déterminer. Axel Bouchard encourt la réclusion criminelle à perpétuité. L’audience reprendra ce lundi avec l’audition des différents témoins. Le verdict est attendu en milieu de semaine.