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Téléconsultation : le quotidien d'un psychiatre corse au temps du coronavirus


MV le Samedi 28 Mars 2020 à 16:35

Dans cette période d’inquiétudes liées au confinement et à l’épidémie de Coronavirus, psychiatres, psychologues et analystes recourent massivement au téléphone ou à la visioconférence pour garder le lien avec leurs patients plus angoissés qu'en temps normal. A Bastia, Henry Bellone, médecin psychiatre, s’est adapté rapidement à cette situation et a anticipé les besoins qui pourraient augmenter au fur et à mesure du confinement, en proposant des consultations en ligne pour garantir un suivi psychiatrique et maintenir, ainsi, le lien tissé avec ses patients.



Téléconsultation : le quotidien d'un psychiatre corse au temps du coronavirus
Avant l’arrivée du Coronavirus, il était inimaginable de penser que la pratique de la consultation médicale à distance aurait connu une si forte accélération en si peu de temps. 
Pourtant, selon la Caisse nationale d'assurance maladie, la semaine dernière, quelque 80 000 actes ont été facturés par les médecins français. C'est deux fois plus que durant le seul mois de février (40 000 téléconsultations) ou la première quinzaine de mars (35 000).  En effet, pour préserver professionnels et patients de la contagion, début mars, le gouvernement a facilité le recours à cette pratique en levant l'obligation de passer par son médecin traitant. Elle est en outre remboursée à 100% par l'Assurance maladie depuis samedi et "pendant toute la durée de l'épidémie", précise le ministère de la Santé.


La fermeture des cabinets "psy"
Depuis le 17 mars, et les restrictions du gouvernement, psychiatres, psychologues et analystes ont fermé leurs cabinets et choisi la téléconsultation pour continuer à écouter leurs patients. 
A Bastia, Henry Bellone, médecin psychiatre, a dû aussi réorganiser son quotidien et mettre en place des consultations à distance pour ses patients.
Déjà au lendemain de la fermeture de son cabinet, avenue de la Libération, il a proposé à ses patients des consultations téléphoniques ou des appels visio via WhatsApp pour ne pas interrompre leurs suivi et garder un certain lien en ce moment "si délicat" .
Ainsi une dizaine de ses patients ont, déjà, téléconsulté le spécialiste "J'ai même prescrit des arrêt maladies et grâce à l’étroite collaboration avec plusieurs pharmacies de Haute-Corse, j’ai pu renouveler ou ajuster des traitements et transmettre les ordonnances par mail." affirme le médecin.


Une situation inédite
La situation que l’ont vit est inédite pour les patients comme pour les soignants qui ont dû vite s’adapter sans avoir des consignes claires de la part des autorités sanitaires.
Les « psy », comme le le docteur Bellone, se sont donc mobilisés en autonomie, mais à distance, pour apporter leur soutien psychologique et une écoute active aux plus vulnérables à partir du seul moyen dont ils disposent : via des services comme Skype, Whatsapp, Facetime, ou par téléphone.


Apprendre à vivre au jour le jour
"Les personnes atteintes de troubles psychiatriques gardent souvent un certain calme face aux situations troublantes - nous dit le Henry Bellone - mais il est top tôt pour prévoir ce qui va se passer sur le plan psychiatrique." 
Pour le médecin bastiais il est difficile de faire des projections sur le long terme même si il y a des chances que des effets secondaires, regrettables, émergent dans les semaines à venir.
"Pour le moment mes patients ont compris la situation de crise et ils acceptent ce confinement. Cependant on ne peut pas dire avec certitude ce qui se passera dans les prochaines semaines " affirme-t-il, conscient que la situation est loin d’être simple et peut générer des angoisses chez certains, notamment pour les personnes qui vivent dans des petits appartements, dans la promiscuité, ou pour qui, par exemple, doit jongler entre tététravail, enfants, devoirs, dans un espace confiné.


Le conseil des spécialistes est unanime, il faut apprendre à vivre au jour le jour et se construire une routine différente en essayant de restreindre l’exposition aux écrans et de limiter sa dose journalière d’actualité, surtout en présence des enfants.
 
Numéro national d'aide psychologique pendant le confinement a été mis en place : 0 800 130 000

Téléconsultation : le quotidien d'un psychiatre corse au temps du coronavirus