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Sandra Marchetti, la cadette de la nouvelle Assemblée de Corse, au service du développement durable


Pierre-Manuel Pescetti le Mardi 29 Juin 2021 à 17:09

Fraîchement élue sur la liste Fà populu Inseme, Sandra Marchetti est une novice en politique et la cadette de la nouvelle Assemblée de Corse. Pour son entrée dans l'hémicycle, cette jeune Calvaise de 28 ans assistera le président pour la séance d'installation ce jeudi premier juillet. Elle garde la tête sur les épaules et ne perd pas de vue son objectif premier : mettre ses compétences acquises dans de grandes écoles de commerce international au service du développement de la Corse.



Sandra Marchetti sera la cadette de cette nouvelle Assemblée de Corse avec Don Joseph Luccioni. Crédits Photo : Sandra Marchetti
Sandra Marchetti sera la cadette de cette nouvelle Assemblée de Corse avec Don Joseph Luccioni. Crédits Photo : Sandra Marchetti
C’est une première pour Sandra Marchetti ! La jeune Calvaise de 28 ans va siéger à l’Assemblée de Corse, dès ce jeudi premier juillet. Et sa première session sera très protocolaire. En tant que cadette, elle  assistera le président lors de la séance d’installation avec l’autre benjamin de l’hémicycle, Don Joseph Luccioni - tous deux élus de la liste Fà populu inseme de Gilles Simeoni - et avec le doyen de l’Assemblée, Jean-Louis Seatelli, élu de la liste Un soffiu novu de Laurent Marcangeli.

Tous trois partagent la même particularité : ils n'ont jamais siégé à l’Assemblée de Corse, ce sera, donc, pour eux, un baptême du feu.

Partir pour mieux revenir

À l’origine pourtant, Sandra Marchetti semblait bien éloignée des chemins sinueux de la politique. Après une jeunesse passée sous l’ombre des remparts de la citadelle calvaise, elle prend le large. Baccalauréat en poche, elle s’envole pour Nice en 2010 pour trois ans de Prépa économique et commerciale au lycée Masséna. Une préparation fructueuse puisqu’elle intègre la prestigieuse EDHEC (Ecole Des Hautes Etudes Commerciales) de Lille en 2013. Mais comme cela ne lui suffit pas, elle suit un double cursus en préparant également un diplôme de l’Ecole Centrale de Lille, une des plus anciennes écoles d’ingénieurs de France. Entre mécanique des fluides, mathématiques et prospection commerciale, deux mondes s’affrontent. « Une expérience très enrichissante dans la gestion de projet. Cette double casquette m’a permis d’endosser le rôle de l’ingénieur qui conçoit le projet et celui du commercial qui le vend » explique-t-elle en toute humilité.

Après la grisaille du Nord, elle retrouve le soleil en 2017 où elle passe une année à Lisbonne dans le cadre d’un échange universitaire avec la Business school catholique de la capitale portugaise. Promise à une belle carrière à l’international, l’appel du retour au berceau familial est trop fort, et en 2018, elle rentre en Balagne.

S’engager pour Calvi

« Je reviens avec une très forte envie de mettre en application ce que j’ai appris » avoue la jeune Calvaise. Toujours pas de politique pour autant ! Cet engagement, elle le pratique au quotidien dans la boulangerie familiale à Calvi avant de rejoindre l’association BGE comme responsable de la Balagne. Là, elle aide les créateurs d’entreprises à concrétiser leurs projets.

Ce n’est qu’à l’automne 2019 qu’elle est approchée par Jérôme Sévéon pour participer à la réflexion d’un nouveau projet pour Calvi. Ce projet se nomme « Calvi in core » et totalise 30 % des votes à l’élection municipale 2020 face au maire sortant Ange Santini qui l’emporte, cependant, dès le premier tour. « J’ai un sentiment de responsabilité qui m’oblige à m’impliquer pour cette ville que nous avons jugée être en déclin » explique Sandra Marchetti. La démarche n’émane d’aucun parti politique et rassemble des gens de tous bords. Pourtant lorsque vient l’heure de s’engager au niveau supérieur, elle n'hésite pas à faire un choix.

Monter d’un niveau

Ce choix c’est celui de Gilles Simeoni. « Pour son action, sa méthode et ce qu’il représente » précise Sandra Marchetti. Une implication qu'il apprécie puisqu'il attribue, à celle qui n’a jamais été une militante politique, la 24e place sur sa liste. Durant ces sept prochaines années au service des Corses, cette novice de la politique compte bien apporter sa fraîcheur. Même si elle est consciente que cette fraicheur peut être un frein en raison du manque de connaissance des rouages de l’institution, elle estime qu'elle peut tout autant être une force. Cette fraicheur, pense-t-elle, lui permettra de sortir la tête du guidon des vieux briscards de la politique en leur apportant une vision différente, forgée par ses expériences corses et internationales.

Son cheval de bataille : la jeunesse et le développement économique durable. L’un ne va pas sans l’autre. Pour Sandra Marchetti « la jeunesse est la force vive d’une société et, actuellement, elle manque cruellement de perspectives en termes de logement, de formation et d’emploi ». Le développement durable englobe trois piliers : l’économique, le social et l’environnemental et « il est temps de trouver un équilibre entre les trois » ajoute-t-elle.

Dans son siège d’élue, elle veut garder les pieds sur terre pour être concrète. « Je veux rester au plus proche du terrain en continuant ma vie professionnelle » confie Sandra Marchetti qui profite de l’année 2021 pour peaufiner son projet de création d’entreprise. Faire deux choses à la fois ? Elle en est capable et l’a déjà prouvé.