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Piqûres en soirée : deux nouvelles plaintes déposées en Haute-Corse


Livia Santana le Jeudi 7 Juillet 2022 à 21:38

A la fin du mois de juin, deux plaintes ont été déposées à Calvi et Saint Florent pour des piqûres lors d'évènements festifs. Des enquêtes ont été ouvertes par le parquet de Bastia pour essayer de déterminer s'il s'agit ou non de véritables piqûres de seringues.



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Les piqûres en soirée, psychose ou réel danger ? C’est ce que devront déterminer les enquêteurs de la brigade de recherche de Calvi et ceux de Saint Florent après que deux plaintes ont été déposées pour des piqûres lors d'évènements festifs. 

Le 21 juin premier jour de l’été et soir de la fête de la musique, en Balagne, un jeune homme de 19 ans en boîte de nuit s’est dit victime d’une mystérieuse piqûre. Lors de la soirée festive, l’individu, ivre, a commencé à se sentir mal. "Cet effet pourrait être le signe d’une piqûre, mais cela pourrait aussi correspondre, selon le procureur de la République de Bastia, Arnaud Viornery, à un coma éthylique". L’individu a ensuite été pris en charge par les pompiers et transporté au centre hospitalier de Calvi. Là-bas, le bilan sanguin a révélé un taux important d’alcool, "grammes", précise le procureur. Mais ce qui a tout de même interrogé les médecins, c’est un hématome sur la cuisse du jeune homme. "Il est susceptible de correspondre à une piqûre, mais nous n’en avons pas la certitude" détaille Arnaud Viornery. À l’antenne hospitalière, des examens toxicologiques ainsi que des analyses urinaires ont été effectués. Les premiers résultats n’ont rien révélé dans les urines. En revanche, celles de sang, en dessous des seuils de toxicité, ont montré des traces de produits mais ces derniers pourraient être compatibles avec des médicaments administrés par l’hôpital lors de la prise en charge du patient pour le coma éthylique. 
Des analyses plus poussées ont donc été transmises à un laboratoire du continent pour essayer de déceler d’éventuelles traces de drogues liées à la piqûre.  Le lendemain, le jeune homme a déposé une plainte à la gendarmerie de Calvi. Une enquête a été ouverte par le parquet de Bastia et confiée à la brigade de recherche de Calvi.
 
La semaine d’après, dans la nuit du 30 juin au 1er juillet, à Saint Florent, une autre personne qui se trouvait dans un établissement aurait également été piquée. "La personne était aussi ivre durant la soirée et le lendemain, elle s’est aperçue d’un bleu sur l’épaule avec un point rouge au milieu ", détaille le procureur de la République de Bastia. Transportée à l’hôpital, des prélèvements toxicologiques ont été effectués. Une plainte a été déposée et une enquête ouverte. 

Il s'agit de la troisième plainte pour ce même motif en Haute-Corse puisqu'à la fin mai, une jeune femme pensait également s'être fait piquer.  
 
« Un effet d’emballement »
 Sur les réseaux sociaux, notamment chez les jeunes, la psychose autour des piqûres en soirée est alimentée par de fausses accusations. A ce titre, lors d’évènements publics les policiers sensibilisés au sujet, ont été particulièrement vigilants et déployé leurs caméras mobiles.
Toutefois, face à la peur grandissante dans la population, Arnaud Viornery souhaite rester prudent : « Il y a un effet d’emballement puisqu’on ne peut pas confirmer aujourd’hui qu’il s’agit bien d’une seringue et non d’une piqûre d’insecte. Nous restons très attentifs mais, pour le moment, il n’y a pas de cas évident. »
 
A ce jour, le phénomène semble épargner la Corse-du-Sud puisqu’aucune plainte n’a encore été déposée.