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Agression à la piqûre en boîte de nuit : une enquête ouverte à Bastia


Livia Santana le Lundi 30 Mai 2022 à 19:17

Une jeune fille a déposé une plainte au commissariat de Bastia après avoir été victime d'une piqûre sauvage dans un établissement de la région bastiaise dans la nuit de samedi 28 à dimanche 29 mai. Une enquête a été ouverte par le parquet de Bastia et des analyses médicales sont en cours pour déterminer s'ils s'agit bien d'une injection à la volée. Depuis la fin mars, ce phénomène est de plus en plus répandu sur le continent mais en Corse il s'agirait d'un premier cas.



Agression à la piqûre en boîte de nuit : une enquête ouverte à Bastia

Depuis la reprise de la vie nocturne, les témoignages de jeunes gens victimes de piqûres à leur insu causant des vertiges, des malaises et des nausées se multiplient partout en France. Au total plus de 350 plaintes pour ces faits ont été déposées en quelques mois dans tout l’hexagone. Si jusqu’à présent la Corse était épargnée, il semblerait qu’une première victime soit à déplorer dans le nord de l’île. 

En effet, une jeune femme aurait été piquée par une seringue dans un établissement bastiais dans la nuit du samedi 28 au dimanche 29 mai. Prise d’une sensation de brûlure au niveau de l’injection, de « gros maux de tête », de vomissements, la jeune femme s’est évanouie. Transportée aux urgences de l’hôpital de Bastia, des examens médicaux ont été prodigués pour tenter de déceler les éventuelles substances nocives qui auraient pu être contenues dans la seringue. Dans l’attente des résultats des analyses, la jeune femme a tout de même déposé une plainte au commissariat de Bastia. Rapidement, le parquet a ouvert une enquête confiée à la sûreté départementale pour « administration de substances nuisibles ». 
Contacté, Arnaud Viornery, procureur de la République de Bastia, indique qu’il faut rester prudent. « Nous ne pouvons pas encore affirmer qu’il s’agit bien d’une piqûre en boîte de nuit tant que les résultats des analyses ne sont pas communiqués ».  Si l’enquête venait à confirmer les faits, le parquet pourrait procéder à une requalification en « violence volontaire avec arme ». 

« Des éléments préparatoires à un viol » 

Si ces piqûres inquiètent autant les autorités publiques, c’est parce qu’elles constituent plusieurs risques. « Tout d’abord un risque de transmissions de maladies comme le VIH (ndlr : sida). Si l’individu pique plusieurs personnes avec la même seringue, il risque de les contaminer », confie une source policière de Haute-Corse. Puis on ne connait pas la substance qui est injectée. Sur le continent, les enquêteurs n’ont pas encore trouvé l’origine du liquide injecté qui serait « inconnu » cependant, le procureur de Bastia affirme qu’au vu de son effet, il pourrait être constitutif « d’éléments préparatoires à un viol » et d’une « mécanique qui pourrait faciliter un passage à l’acte. »

Comme pour les cachets de GHB aussi appelés « la drogue du violeur », glissés dans les verres en soirée pour droguer et abuser des victimes, les jeunes hommes aussi bien que les jeunes femmes sont visés. « Personne n’est épargné. Avec l’arrivée du flux touristique, nous nous apprêtions à ce que ce phénomène arrive en Corse. À présent, il va falloir discuter avec les patrons des établissements de nuit pour endiguer ce fléau », confie la même source policière.