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Marlène Schiappa : "on ne parle pas assez des belles réussites économiques de la Corse"


Thibaud KEREBEL le Jeudi 12 Janvier 2023 à 15:44

Après deux premiers mandats remarqués en tant que secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, puis de ministre de la Citoyenneté, Marlène Schiappa a été nommée, en juillet 2022, secrétaire d’État chargée de l’Économie sociale et solidaire et de la Vie associative. C’est avec cette nouvelle casquette que la Corse d’origine effectuera prochainement un déplacement officiel sur l’île, entre le lundi 16 et le mercredi 18 janvier. Au programme : Bastia, Ajaccio, Sartène, et « la Corse des villages ».



Marlène Schiappa, secrétaire d’État chargée de l’Économie sociale et solidaire et de la Vie associative
Marlène Schiappa, secrétaire d’État chargée de l’Économie sociale et solidaire et de la Vie associative
- Pourriez-vous décrire votre nouvelle fonction à nos lecteurs ?
- C’est le ministère de ceux qui pensent que l’on fait mieux ensemble que tout seul ! D’un côté on a le milieu associatif, et de l’autre, l’économie sociale et solidaire. En fait, ça représente les personnes qui voient au-delà du profit. D’ailleurs, l’économie sociale et solidaire est vraiment très présente en Corse, à travers les nombreux ateliers d’insertion, ou encore les agriculteurs qui se regroupent pour avancer à plusieurs.

- Justement, c’est la première visite officielle que vous faites en Corse depuis votre changement de portefeuille. Que représente ce déplacement ?
- Déjà, il faut savoir que je détiens le record absolu de visites en Corse pour un ministre. Et ça, j’en suis vraiment très fière, et je compte continuer dans cette voie. Ensuite, on observe que la Corse est précurseure sur beaucoup d’aspects qui me concernent aujourd’hui. Pour reprendre l’exemple des agriculteurs qui se mettent en coopérative, c’est quelque chose qu’on faisait dans mon village il y a quatre générations. La démocratie interne, et l’organisation de la vie en société, ça existe en Corse par nature. Il faut savoir que la Corse est le premier endroit du monde à avoir eu une constitution écrite, en 1755. Donc ce déplacement a beaucoup de sens.

- Qu’est-ce que vous souhaitez voir ou mettre en avant pendant ces quelques jours en Corse ?
- Je veux montrer que la Corse est à la pointe, et qu’elle doit être valorisée. On ne parle pas assez des belles réussites économiques de l’île. Pourtant, l’esprit d’entrepreneuriat est très fort. Comme il n’y a pas beaucoup de très grandes entreprises, les perspectives de carrière passent souvent par le fait de développer sa propre activité. Justement, pendant ce déplacement, je vais d’ailleurs visiter un collège qui met en place des dispositifs de valorisation de l’entrepreneuriat.

- Concernant la vie associative, qu’avez-vous à dire de son organisation et de son fonctionnement en Corse ?
- En Corse, c’est un milieu qui évolue énormément. Si on prend les associations de défense des droits des femmes par exemple, il y a cinq ans, il n’y en avait pas tant que ça. Et depuis, beaucoup se sont créées. C’est très dynamique sur le plan environnemental également, et c’est normal, puisqu’en Corse, on est naturellement proche de sa terre. Pareil pour les associations culturelles, de promotion de la langue et de la culture corse… De manière générale, c’est un terrain associatif développé, puisque les gens sont tournés vers les autres. Il y a une grande solidarité générationnelle. On l’a vu pendant le Covid : les gens se sont organisés pour s’entraider, et ce n’était pas le cas partout en France.

- Comment comptez-vous améliorer cette vie associative forte ?
- Il faut valoriser les bénévoles qui s’engagent, et simplifier leurs démarches administratives. Il y a trop de paperasse en France, et il ne faut pas que ce soit un frein à la vie associative. Mais je pense aussi à ceux qui bénéficient de l’aide de ces associations. En tant que Corse, on a un tempérament fier, on n’est pas trop habitués à demander du soutien. Donc parfois, des personnes en situation de précarité ne font pas appel aux Restos du cœur par exemple. Mais ça ne doit jamais être une honte d’être dans le besoin. S’il y a de la précarité, c’est la honte pour le système, pas pour la personne qui en est victime ! Donc je veux améliorer l’accès à ces aides et à ces services.

- Comment s’est constitué le programme de votre déplacement en Corse ?
- Ç’a été très difficile de choisir ! Moi je suis de Corse-du-Sud, donc j’avais envie d’aller à Ajaccio. Mais je suis originaire de Corse, pas élue de Corse, donc il me semble important d’aller saluer les élus des villes et des villages, pour avoir leur analyse du terrain. Ensuite, il y aura des temps forts, comme le déplacement en mer, sur un bateau de collecte des déchets. Globalement, on va brasser large, parce que la réalité de la Corse, ce n’est pas qu’une carte postale, c’est aussi la Corse des villages. Je ne viens pas que l’été, en juin, quand il fait beau et qu’on peut se baigner !