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21 ans après, le mystère du bébé martyr de Salvi reste entier


Jean-Paul-Lottier le Jeudi 25 Avril 2019 à 07:01

Le 25 avril 1998, dans la matinée, la Balagne apprend avec effroi que l'on vient de retrouver le corps d'un bébé âgé de quelques mois, de sexe féminin et de type européen, calciné au milieu d'une décharge sauvage au col de Salvi. D'importants moyens ont été mobilisés, une cellule a été tout spécialement créée pour identifier ce corps de ce petit ange et les auteurs de cet acte horrible, en vain.



21 ans après, le mystère du bébé martyr de Salvi reste entier

"Jusqu'au paradis, que les anges te conduisent, à ton arrivée, que les martyrs te reçoivent, et qu'ils t'introduisent dans la ville sainte de Jerusalem"
Ces inscriptions gravées dans une plaque de marbre érigée par la Municipalité de Lavatoggio, rappelle cette terrible affaire de l'enfant martyr âgé de quelques mois seulement retrouvé calcinée au milieu d'une décharge sauvage.
C'était le 25 avril 1998.
Vingt et une années ont passé, mais le souvenir de cette horrible découverte reste dans les esprits de bon nombre de Balanins.
Ce 25 avril 1998 vers 7 heures du matin, c'est Jean-Jacques Brisse, un ancien légionnaire, habitant le village voisin de Cateri qui fait l'horrible découverte alors qu'il faisait son footing matinal.
Au milieu d'une décharge sauvage, située au col de Salvi, en retrait de la route départementale, commune de Lavatoggio, il découvre Le corps calciné d'un enfant âgé de deux à quatre mois, de sexe féminin et de type européen.

Immédiatement l'alerte est donnée et d'importants moyens sont dépêchés sur place. Le parquet est avisé, le Procureur de la République se déplacera sur les lieux.
Encore sous le coup de l'émotion, Jean-Jacques Brisse dira qu'il avait été alerté par l'envol d'une vingtaine de corneilles et qu'il s'était approché de l'endroit où se trouvait un tas de détritus. C'est là qu'il a aperçu le corps de l'enfant calciné.

En poste à l'époque le juge Gérard Egron-Reverseau a fait de ce dossier sa priorité et a mis d'importants moyens en place pour tenter de connaître la vérité.
Durant les jours et les mois qui suivirent, les gendarmes ont effectué un incroyable travail.
Une cellule spécialement dédiée à cette affaire a même été créée au sein de la Brigade de Recherches de Calvi.
L'autopsie pratiquée confirmera que l'enfant de sexe féminin n'avait que trois ou quatre mois et qu'au moment où le feu a été mis, la petite fille était encore vivante.
Horrifiée par ces révélations, toute la population de la microrégion de Balagne mais aussi la Corse entière a été profondément marquée par cette sordide affaire, tous voulaient que la lumière soit faite et au plus vite.
Habituellement, dans ce genre d'affaire, ce sont des nouveaux-nés qui sont abandonnés et non des enfants  âgés de quelques mois.
De façon collégiale, il a été décidé de donner un nom à ce bébé martyr :
Maria Agnulella Innucenza
Les rumeurs, souvent fantaisistes alimentaient cette sordide affaire.
Les enquêteurs ont vérifié toutes les pistes, interrogé des centaines et des centaines de personnes, mais à chaque fois, les portes se refermaient sans que l'on puisse connaître la vérité.
Les Gendarmes se sont même intéressés aux personnes enceintes entre 1997 et 1998, ont vérifié les déclarations de grossesses, les déplacements de femmes porteuses d'un enfant durant les mois précédant le drame et bien d'autres pistes, en vain.
Des gens du voyage, des SDF et bien d'autres pistes ont également été suivies.
Au total, pas moins de 600 actes de procédures ont été réalisés et plus de 400 personnes entendues.
La piste de graffitis apparus sur les routes, comme bien d'autres se sont avérées négatives
Malgré les moyens engagés, cette affaire n'a jamais été résolue et reste une énigme.
21 ans après on ne connaît toujours pas la vérité et l'espoir qu'un jour on sache enfin qui a pu commettre cet acte horrible s'amenuise.

Dans les années 2000, à l'initiative de la Municipalité de Lavatoggio, on l'a dit, une stèle, a été érigée sur place à la mémoire de Marie Agnulella innuncenza, mais 21 après, le mystère du bébé martyr de Salvi reste entier