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A Ajaccio, Per a pace lance un appel pour la libération de Julian Assange


Laurina Padovani le Jeudi 6 Janvier 2022 à 17:31

L’association pour la paix et la démocratie « Per a Pace » a donné une conférence ce jeudi 6 janvier à Ajaccio. Un cri d’alerte qui résonne à quelques jours de la décision définitive de l’extradition de Julian Assange



Per a pace réclame la libération de Julian Assange (Photo Michel Luccioni)
Per a pace réclame la libération de Julian Assange (Photo Michel Luccioni)

« Ce n’est pas à ceux qui ont dénoncé des crimes de guerre d’être en prison, mais bien à ceux qui sont fautifs de ces crimes de guerre. » Dans le ton élevé du comédien Jean-Michel Ruppers, on sent toute l’indignation de l’association « Per a Pace ».  66 personnalités du milieu culturel et associatif de l’île ont signé cette demande de libération et de droit d’asile politique au journaliste Julian Assange.  
Le fondateur de Wikileaks à l’origine de la mise sur internet de plus de 700 000 documents classifiés sur les activités militaires et diplomatiques américaines est poursuivi pour espionnage par les États-Unis. Depuis trois ans, il est maintenu dans la prison de haute-sécurité de Belmarsh à Londres et la justice américaine reste dans l’attend de son extradition. Le hacker risque jusqu’à 175 ans de prison. 
Pour les membres de Per a Pace venus en nombre ce matin sur la place Abbatucci d’Ajaccio, l’heure est à l’urgence. Dans quelques jours, le lanceur d’alerte australien va être fixé sur son sort. Même si dans un premier temps la Haute Cour de justice britannique a refusé son extradition vers les États-Unis, cette dernière est revenue sur sa décision le 10 décembre dernier. Elle a jugé "recevable" l'appel des États-Unis pour l'extradition de l’australien.
« Il y a urgence, assure Jean-Paul Poletti, artiste et membre d’Amnesty International.  C’est un dossier prioritaire car il risque d’être expulsé du jour au lendemain. Tant que l’Angleterre faisait partie de l’Europe, il y avait une certaine garantie. Mais maintenant qu’ils en sont sortis, la demande d’extradition a été acceptée. Et c’est ce que nous voulons empêcher. »
Forte mobilisation contre l’extradition
Ce n’est pas la première fois que l’association se mobilise pour Julian Assange. Un film de campagne de soutien d’aide avait été tournée en juin 2021 et mis en ligne sur YouTube.  

En 2020, le Mexique avait offert un droit d’asile politique au journaliste. 
Mi-novembre, une proposition de résolution demandant l’asile politique pour Julian Assange a été déposée. Une quarantaine de députés dont Cédric Villani, François Ruffin et Jean Lassalle ont suivi cette proposition. 
Le 17 novembre, l'Assemblée nationale a adopté en première lecture une proposition de loi visant à renforcer la protection des lanceurs d'alerte.
En Corse, les 4 députés ont été sollicités par l’association mais n’ont pas encore répondu. Un silence que déplore Jacques Casamarta, fondateur de Per a Pace. « Nous attendons leurs réponses. Des courriers vers le président de la République et le garde des Sceaux sont en préparation. Nous allons aussi solliciter nos élus insulaires, la présidente de l’Assemblée de Corse et le président de l’Exécutif. La classe politique doit aussi être solidaire à cette cause. »
 
Une lutte pour la liberté de la presse
Dans cet appel, il est également question de démocratie. Pour Robert Armata, membre de Per a Pace, les journalistes sont garants de la démocratie.  « Si Julian Assange est condamné, c’est une atteinte grave à la liberté de l’information. Julian Assange a donné audience à des lanceurs d’alerte. Ils ont pu dénoncer des crimes contre l’humanité. S’il est condamné ce sera pour avoir défendu le droit de savoir, le droit à la liberté d’expression. La liberté de la presse est aujourd’hui entachée. Si on fait taire les journalistes ça devient dangereux. On bascule vers un message qui demande de ne pas rechercher la vérité. Ça coupe tout contre- pouvoir. »
Pendant la conférence, certains membres de l’association sont revenus sur la campagne de dénigrement et les conditions déplorables d’emprisonnement du cyber activiste. Il comptabilise plus de 1000 jours d’incarcération continue dans la prison londonienne considérée comme «le Guantanamo britannique». Son état de santé physique et moral doit être établit. La procédure d’appel des avocats de Julian Assange est toujours en cours. 
 
 
Rappel :
Per a pace est une association créée à Ajaccio en 1992 engagée pour la paix et la défense des droits Humains.  Sa première action s’est faite lors du conflit des Balkans. La question d’alors était pourquoi une guerre aux portes de la méditerranée ?  L’association c’est également mobilisé pour la libération de Nelson Mandela, pour le peuple palestinien. 94 actions de solidarité internationale solidaires et culturelles sur le bassin méditerranéen ont été menée depuis sa création. 
 
https://perapace.eu
 
lien https://youtube.com/watch?v=SdyyWmFmU_o&feature=share