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Jean-Louis Milani : « J'ai la ferme intention de faire tomber la citadelle Zuccarelli »


Nicole Mari le Jeudi 20 Février 2014 à 22:05

Près de 300 personnes à la salle polyvalente de Lupino, jeudi soir, pour le 1er meeting du candidat divers droite à l’élection municipale de mars prochain à Bastia. Jean-Louis Milani a dévoilé sa liste « Bastia avant tout », une liste rajeunie, très ouverte sur la société civile avec peu de personnalités politiques, mais une grande diversité professionnelle. Dans un discours anti-gauche, il a taclé l’équipe Zucarelli et réaffirmé sa volonté de faire tomber la citadelle. Il réagit, pour Corse Net Infos, au tout dernier sondage Ipsos qui ne le crédite que de 10 % des intentions de vote et appelle la droite bastiaise à un sursaut collectif.



Jean-Louis Milani, conseiller général et candidat à l'élection municipale de Bastia.
Jean-Louis Milani, conseiller général et candidat à l'élection municipale de Bastia.
La fête a été un peu gâchée par la révélation, quelques minutes plus tôt, du dernier sondage Ipsos, commandé par FR3 Via Stella-RCFM-Corse Matin, sur l’élection municipale de mars prochain à Bastia. La déception était palpable tant du côté des candidats que du public. Jean-Louis Milani, soutenu par l’UMP et l’UDI (Centre droit), a réussi à constituer une liste rajeunie et à rassembler autour de lui sa famille politique présente au 1er rang. Il compte sur ce scrutin, sur la passation de pouvoir et la désunion à gauche, pour incarner le renouveau de la droite et lui redonner une vraie place sur l’échiquier politique bastiais. Déçu, mais déterminé, il a, avec ses colistiers, appelé à la mobilisation générale et désigné son principal adversaire : la gauche, celle de Jean Zuccarelli, comme celle de François Hollande. Et un objectif : faire tomber la citadelle Zuccarelliste et, par là-même, entreprendre la reconquête du pouvoir au niveau national.
 
Pas de monopole social
Les 1ères salves ont été tirées par ses colistiers. « La politique de l’équipe de gauche a été, à Bastia, de rendre impopulaire, des quartiers populaires et se caractérise par le non-respect de la population. Je refuse de subir, pendant les 50 ans à-venir, la dynastie Zuccarelli », clame, d’emblée, Marie-Pierre Pasqualini d’Ulivo, 4ème sur la liste.
Marie-Dominique Carrier, en 2ème position, présidente de l’association Saint-Vincent de Paul, qui se prévaut de 30 ans de vie associative sur le terrain en faveur des plus démunis, enfonce le clou : « L’empathie, le don et la solidarité ne sont pas l’apanage des partis de gauche qui n’ont pas l’exclusivité de la fibre sociale. Nous l’avons plus qu’eux ! Le constat, que nous faisons à Bastia, est négatif : avec une gestion de gauche, la misère s’aggrave au sein des quartiers. Il est temps de l’arrêter ! ».
 
Un enjeu national
Fustigeant les sondages, Jean-Sébastien Weyth, 11ème sur la liste, lance un appel à la mobilisation pour « arriver en tête au 1er tour ». Promettant une gestion « impartiale et rigoureuse du logement social et de l’emploi public », il assène : « Il n’est écrit dans aucun livre que Bastia est condamné à rester éternellement une ville de gauche et pauvre ! Quand la droite est unie en Corse, la victoire est là ! ».
A sa suite, Jean-Yves Bonifay, en 13ème position, replace le scrutin dans une perspective nationale et fustige la politique de François Hollande et de ses soutiens locaux « Le 23 mars, nous essaierons de stopper François Hollande et une majorité municipale bastiaise à bout de souffle, qui explose de toutes parts, et qui, si elle est réélue, appliquera la politique du gouvernement qui a comme seule boussole : Des impôts, toujours plus d’impôts ! Des dépenses, toujours plus de dépenses ! ».
 
Un passé révolu
Tout en éreintant la politique nationale de gauche, Jean-Louis Milani va concentrer ses tirs sur le bilan de l’équipe sortante locale : « Il faut changer les hommes et les méthodes et mettre un terme au règne des Zuccarelli. Là où il fallait créer de la richesse, ils ont créé de l’assistanat ! » Avant de s’attaquer à sa relève, raillant la liste de Jean Zuccarelli et de son 1er adjoint communiste, Francis Riolacci. « La gauche, dévorée de l’intérieur, explose sous le produit de luttes intestines. Les Zuccarelli n’ont plus comme alliés que les Communistes qui sont la marque d’un passé révolu. Où est passée la compétence ? Pensez-vous que Jean Zuccarelli soit capable de tenir ses engagements, qu’il aura assez d’autorité pour contenir les exigences de ses alliés communistes, de Francis Riolacci, qui est responsable de la gestion calamiteuse de la CAB (Communauté d’agglomération de Bastia) ? Jean n’est pas Emile. Il le sait. C’est un gros handicap qui le rend fébrile ! ».
 
Une réaction d’orgueil 
Pour lui, le 2ème handicap de la majorité sortante est son soutien indéfectible à François Hollande. La gauche locale doit, donc, assumer la politique du gouvernement, « ses augmentations d’impôts, la baisse du pouvoir d’achat, ses mensonges… Si Jean Zucarelli pense passer au travers, nous saurons rappeler que voter Jean Zucarelli, c’est voter François Hollande et donc dire : Oui à la politique du gouvernement, Oui au matraquage fiscal, Oui à la politique de copains et de coquins, Oui au clientélisme qui guide les actions de la municipalité à Bastia ».
Refusant les résultats du sondage qui ne le crédite que de 10% des intentions de vote, il lance un appel à la mobilisation de la droite pour que l’élection ne se résume pas à « un duel » et pour réaliser le meilleur score possible au 1er tour. Il conclut en demandant une « réaction d’orgueil » pour aller chercher la victoire : « L’élection est ouverte, incertaine et pas pliée. Tout est encore possible ! Nous pouvons la gagner ! La famille libérale n’est pas morte. Je me présente aux suffrages des Bastiais avec la ferme intention de faire tomber la citadelle Zuccarelli. Le changement, c’est maintenant ou on en reprend pour 30 ans ! ».
 
N.M.

 


Jean-Louis Milani conteste le résultat du sondage et appelle à un sursaut de la famille libérale.
 

- Comment définissez-vous votre liste ?
- C’est une liste de femmes et d’hommes venus d’horizons différents, issus de tous les milieux sociaux et de toutes les catégories professionnelles : commerçants, fonctionnaires, cadres, artisans, professions libérales, artistes, retraités… Elle est représentative des Bastiais et cohérente. Elle recèle beaucoup de talents et de compétences et est prête à gérer la ville.
 
- Est-elle marquée à droite ?
- Notre liste a le soutien de l’UMP et de l’UDI et contient donc des membres de ces partis. En même temps, elle est ouverte à la société civile et au monde associatif.
 
- Vous avez ciblé vos attaques sur la majorité de gauche. Jean Zuccarelli est-il vraiment votre seul adversaire dans cette élection ?
- Je suis à droite et je représente la famille libérale. Il est à gauche et soutient François Hollande. Il est normal que je m’adresse, plus particulièrement, à lui et m’oppose à lui. Il conduit la liste de la majorité sortante. Il est, donc, tout naturel qu’il soit la cible privilégiée.
 
- Pensez-vous vraiment que la politique nationale aura un impact sur un scrutin municipal ?
- Si François Hollande ne servait à rien, Jean Zuccarelli ne serait pas aller le chercher pour l’accompagner au moment des élections législatives ! Je ne voulais pas spécialement insister sur le débat national, mais je constate que les ménages, notamment les plus défavorisés, me demandent d’insister sur ce point car certaines mesures gouvernementales leur ont fait très mal ! Les hausses d’impôts, on m’en parle ! Les atteintes aux familles, on m’en parle ! Le laxisme en matière de justice, on m’en parle ! Je suis obligé de relayer les préoccupations des Bastiais qui me posent des questions et de les mettre sur la place publique. Des mesures prises par François Hollande sont impopulaires, je me dois de les dénoncer !
 
- Comment réagissez-vous au dernier sondage Ipsos qui ne vous crédite que de 10% des intentions de vote ?
- Je ne vais pas commenter le sondage. Je suis persuadé, vu le nombre et l’engouement des participants à ce meeting et ce que l’on sait de la vie politique bastiaise, que la famille libérale représente un poids plus conséquent que les 10 % dont on la crédite aujourd’hui. Ces 10% ne correspondent pas à la réalité et sont en décalage avec ce que nous constatons, ce que nous entendons sur le terrain lorsque nous rencontrons les Bastiais.
 
- Ce sondage signifie-t-il, donc, qu’il y a une fuite de l’électorat qui reporte ses votes ailleurs, principalement sur Gilles Simeoni ?
- En disant cela, vous réduisez, comme bon nombre de vos collègues, l’élection à un duel, vous la bipolarisez. Or, des candidats, comme François Tatti à gauche ou comme je le suis à droite, ont l’ambition de compter dans cette élection. Nous avons l’ambition de venir nous mêler à la course que font en tête les deux candidats désignés par les sondages. Ceux-ci ne sont qu’une photo des intentions de vote. Le vote, qui interviendra le 23 mars, sera peut-être autre chose !
 
- Vous voulez faire tomber la citadelle. Ce sondage la fait tomber par l’union des forces d’opposition autour de Gilles Simeoni. Etes-vous prêt à tout pour la faire tomber ?
- Aujourd’hui, je suis concentré sur le 1er tour. J’appelle à la remobilisation de la famille libérale. Il ne faut pas que nos électeurs se trompent ! Ils ne doivent pas partir à l’aventure parce que, finalement, ce qui se profile, c’est choisir entre Jean Zuccarelli et Gilles Simeoni. A droite, il y a une autre possibilité que j’incarne. Lorsque la droite est blessée, elle réagit généralement. Si la droite se ressaisit, et j’espère qu’elle aura une réaction d’orgueil, parce que c’est une question d’honneur, nous pouvons nous remettre en jeu pour, nous aussi, espérer la victoire !
 
Propos recueillis par Nicole MARI

La liste "Bastia avant tout" de Jean-Louis Milani

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