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Vente aux enchères judiciaires à Ajaccio : 160 lots acquis en 2 heures


Cathy Cuttoli le Mardi 21 Janvier 2020 à 21:32

Ce mardi avait lieu à Ajaccio une vente aux enchères judiciaires. Une première pour la zone industrielle du Stiletto. 160 lots issus d'entreprise en liquidation judiciaire jugées par le tribunal de commerce d’Ajaccio. Plus d’une centaine de personnes étaient venues tenter leur chance et récupérer ces biens



(Photo Michel Luccioni)
(Photo Michel Luccioni)
Voitures,  Camions, utilitaires, matériel professionnel issu de la restauration, vêtements de marque. Un large choix de produits était proposé à la nouvelle salle de vente aux enchères ajaccienne située au Stiletto. Et pour certains clients venus chercher des petits prix, la matinée a été plutôt bonne. Une Audi A3 Limousine avec un prix de départ fixé à 4 000 € a été vendue après une quinzaine d’offres, à 7600€. Une affaire selon son acquéreur : « J’étais venu avec l’idée d’acheter une voiture, raconte Pascal. Et là c’est un véritable coup de cœur. Je voulais absolument cette Audi. Je suis très content parce que je l’ai eu à un très bon prix. »
L’estimation se fait en fonction du prix du marché.

Les entreprises corses en difficultés

(Photo Michel Luccioni)
(Photo Michel Luccioni)
En tout, 160 lots sont partis en 2 heures. Des articles issus de sociétés ajaccienne. Entreprises de maçonnerie, restaurants, magasins d’habillement. Des sociétés en liquidation judiciaire et jugées lors des six derniers mois par le tribunal de Commerce d’Ajaccio. C’est le tribunal qui saisit le commissaire-priseur pour récupérer une partie du montant des condamnations. "Pour nous il est primordial de vendre au mieux les articles qui ont été saisis, explique Jean-Dominique Grossetti. L’argent que nous récoltons va servir à aider les entreprises à payer leurs créanciers. Elles pourront ainsi s’acquitter de leurs dettes et repartir sainement sur d’autres activités."
Jean-Dominique Grossetti est en activité depuis six mois dans la région d’Ajaccio mais exerce depuis 15 ans dans le Var, à Draguignan. Il a constaté que dans cette ville de 30 000 habitants, le taux de liquidations judiciaires est bien inférieur. Pour lui, cela s’explique notamment par les difficultés que rencontrent les entreprises corses en terme d’approvisionnement."Les entreprises en Corse ont beaucoup plus de stock que sur le Continent. Cela est dû au caractère aléatoire des délais de livraisons. L’insularité rend difficile l’accès aux marchandises. Les entrepreneurs sont donc obligés de passer des commandes plus importantes ce qui peut les mettre en difficulté."
Autres difficultés : les loyers. La région ajaccienne est, en effet, connue pour être la plus chère de Corse. Les produits d’occasions, quant à eux, se vendent bien en Corse.
Pour que son activité soit rentable, le commissaire-priseur devrait se tenir à une vente par mois. Il attend désormais l’annonce de prochaines saisies pour pouvoir ainsi fixer la date de sa prochaine enchère.

Jean-Dominique Grossetti, commissaire-priseur mandaté par le Tribunal de Commerce d'Ajaccio  - Photo Michel Luccioni
Jean-Dominique Grossetti, commissaire-priseur mandaté par le Tribunal de Commerce d'Ajaccio - Photo Michel Luccioni