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E. De Gentili : « Le PRG ne supporte pas l’existence d’autres partis politiques »


Nicole Mari le Vendredi 22 Novembre 2013 à 17:57

Le 7 décembre, les instances nationales du Parti socialiste divulgueront les noms des candidats qui auront obtenu son investiture pour les élections municipales de mars 2014. A Bastia, deux des trois candidats de gauche en lice la revendiquent. Le PRG Jean Zuccarelli, au nom d’un accord électoral national PS-PRG. La socialiste Emmanuelle de Gentili, en tant que membre du PS, 1ère secrétaire de la fédération PS de Haute-Corse, membre du Conseil national PS et secrétaire adjointe au développement durable. Elle fustige, auprès de Corse Net Infos, la volonté de Jean Zuccarelli d’obtenir la double investiture alors qu’il y a, de toute évidence, des primaires à gauche.



Emmanuelle de Gentili, candidate à Bastia pour l'élection municipale de mars 2014, membre du PS, 1ère secrétaire de la fédération PS de Haute-Corse, membre du Conseil national PS et secrétaire adjointe au développement durable.
Emmanuelle de Gentili, candidate à Bastia pour l'élection municipale de mars 2014, membre du PS, 1ère secrétaire de la fédération PS de Haute-Corse, membre du Conseil national PS et secrétaire adjointe au développement durable.
- Que pensez-vous du maintien de la demande d’investiture socialiste du PRG Jean Zuccarelli alors que vous êtes candidate ?
- Cette demande d’investiture PS est le symbole même de l’hégémonie que le PRG souhaite détenir en Corse. Il ne supporte pas l’existence d’autres partis politiques. Un candidat socialiste a toute légitimité, dans une élection où il n’y a pas de sortant, à avoir l’investiture de son parti. En tant que démocrate, je veux croire que le premier tour d’une élection peut être le cadre de primaires, surtout dans une élection municipale où l’essentiel repose sur la personnalité des candidats, les équipes, les projets et les idées.
 
- Une double investiture n’a-t-elle pas de sens ?
- Il n’y a pas lieu d’avoir de double investiture au 1er tour. En revanche, le fait qu’un parti allié ou potentiellement allié puisse revendiquer l’étiquette d’un autre parti, c’est le signe d’une désunion que le PRG souhaite mettre en œuvre dans cette campagne. Depuis le début, nous avons toujours affirmé notre souhait de maintenir Bastia à gauche avec une liste de gauche progressiste et notre volonté de tout mettre en œuvre pour y parvenir. Nous n’avons jamais demandé que le PRG soit privé de quoi que ce soit, ne serait-ce que de l’investiture PRG !
 
- Le PRG vous accuse de semer la discorde et vous l'accusez de créer la désunion. Qui dit vrai ?
- Nous ne comprenons pas comment un parti, qui prétend prôner l’union, essaye d’obtenir une investiture qui devrait nous revenir ou une investiture qui ne devrait pas exister dans le cadre d’une primaire à gauche puisqu’il y a trois candidats : François Tatti, Emmanuelle de Gentili et Jean Zuccarelli. Lorsqu’on veut aller vers l’union, l’union au 2nd tour, voire au 1er tour, ce n’est pas du tout la bonne méthode que de commencer par tout vouloir s’approprier ! Je crois que la démonstration est faite de leur volonté de désunion avec leur demande répétée, réitérée, d’investiture au PS alors qu’une liste socialiste souhaite être créée.
 
- Comment réagiriez-vous si Jean Zuccarelli obtenait la double investiture PRG-PS ?
- Lorsqu’on essaye de dépouiller un parti de son investiture, de nous enlever notre maison, on ne peut pas, ensuite, nous demander de rentrer à l’intérieur de cette maison ! Ce n’est absolument pas possible !
 
- Si vous n’obtenez pas cette investiture, maintiendrez-vous, quand même, votre candidature ?
- Si je n’obtiens pas cette investiture, j’en parlerai à l’ensemble des personnes qui me soutiennent aujourd’hui, mais il n’y a pas de raison que nous changions de cap. Quand je rencontre les Bastiais au quotidien, pas un ne se pose la question de savoir s’il y a ou non une investiture. Les Bastiais sont intéressés par les projets que nous défendons, le devenir de Bastia, la vision que nous avons de l’avenir, mais pas du tout par la démarche des partis politiques.
 
- Cette investiture est-ce un faux débat ?
- Oui. Les investitures sont un faux débat que le PRG alimente pour éviter le vrai débat de fond sur le programme, les idées et l’avenir de la ville !
 
- Jean Zuccarelli fait le pari qu’en cumulant les investitures, il cumulera les voix. Est-ce votre sentiment ?
- On l’a bien vu au moment des législatives ! Il avait toutes les investitures et même une nouvelle étiquette, celle de la majorité régionale. Je ne crois pas que ces investitures lui ont servi à gagner l’élection !
 
- Avec ou sans investiture PS, votre liste sera-t-elle d’obédience socialiste ou plus ouverte ?
- A l’image de ce qu’est la Corse aujourd’hui et de ce que devient Bastia, ma liste sera une liste très ouverte autour, bien entendu, de valeurs de gauche, mais réunissant bien au-delà du PS. Une liste très rajeunie, avec des gens de la société civile et une dynamique autour de projets et de ce que peuvent incarner les personnes qui la composent.
 
- Est-ce un acte fondateur ?
- Oui. C’est un acte fondateur. Nous souhaitons que le PS puisse, enfin, avoir, à Bastia, une existence propre. C’est tout le sens de la démarche que nous sommes en train de construire et qui est la première d’une longue série. Je constate, tous les jours, des ralliements autour de cette démarche.
 
- Cela signifie-t-il que le PS sera présent à d’autres élections insulaires ?
- Le PS doit être présent à toutes les élections. C’est, en tous cas, le souhait que je caresse.
 
Propos recueillis par Nicole MARI
 
A lire aussi la précédente interview d’Emmanuelle de Gentili sur les élections municipales de Bastia : Emmanuelle De Gentili : « Ma candidature est tout à fait légitime et cohérente »