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Bastia : La grève dans l’enseignement privé très suivie en Haute-Corse


Philippe Jammes le Jeudi 16 Mai 2019 à 17:05

C’était une grande première à Bastia : la grève dans un établissement privé d’enseignement. Et cette première a été plutôt bien suivie hier puisqu’au lycée et collège Jeanne d’Arc, le mouvement a été suivi à près de 70% selon les syndicats. Les chiffres diffèrent un peu selon l’académie de Corse, qui elle fait état de 59% de grévistes à Jeanne d’Arc (Bastia) et 0% à l’établissement St Paul (Ajaccio).



Bastia : La grève dans l’enseignement privé très suivie en Haute-Corse

« A l’échelle de l’académie, le total est de 0% dans le 1er degré et 36% dans le second degré » précise encore les services académiques. Cette grève avait été initiée au niveau national par une intersyndicale SNEC/CFTC, FO, SPELC, SUNDEP Solidaires, CFE/CGC, CFDT et CGT qui appelait tous les enseignants à se joindre aux manifestations organisées localement. A Bastia, les grévistes se sont tout naturellement regroupés à la Maison des syndicats. Lors d’une conférence de presse, Dominique Turchi, au nom de l’intersyndicale a énoncé les revendications sont les suivantes : 
• La revalorisation immédiate des salaires ; 
• Le refus d’une deuxième heure supplémentaire imposée ; 
• Une amélioration des conditions de travail : baisse du nombre des élèves par classe, création des postes nécessaires, reconnaissance de la charge des enseignantes et enseignants… ; 
• L’équité de traitement entre les enseignantes et enseignants du premier degré et du second degré ; 
• La résorption de la précarité de l’emploi : nouveau plan de titularisation des emplois précaires… ; 
• L’arrêt des reformes en cours qui entrainent des pertes d’emplois et ne prennent pas en compte l’avis des personnels. 

«Nos organisations syndicales ne veulent pas plus d’heures supplémentaires imposées, ni plus d’élèves ou de classes » souligne Dominique Turchi. « Les écoliers, collégiens et lycéens sont au cœur de nos préoccupations et nous voulons que plus de temps soit consacré à toutes et à tous. Les syndicats, unis dans la lutte, revendiquent des conditions de travail dignes et sereines pour tous les personnels, des conditions d’apprentissage et d’enseignement respectant les besoins de chaque élève ». Pour D. Turchi « Cette réforme a aussi un coté insidieux car le gouvernement fait des annonces au fur et à mesure, petit à petit et la grogne finit par monter. Les enseignants du privé craignent aujourd’hui de nombreuses suppressions d’emplois car des postes vont être supprimés. En Corse on va s’en tirer à moyens constants à la prochaine rentrée, mais qu’en sera-t-il les autres années ? » 
Autre crainte la mise en concurrence des enseignants ! 
«Avec l’application de cette réforme, certaines filières sont en danger et cela va mettre les disciplines en concurrence et par là même ce sont les enseignants qui vont entrer en concurrence. D’où des conditions de travail très peu sereines » explique aussi cette professeure de Jeanne d’Arc. 
« Les options sont aussi menacées » renchérit une de ses collègues. « Aujourd’hui un élève fait entre 29 et 30h par semaine. Avec la réforme il n’en fera plus que 26. Pertes d’heures, donc forcement pertes de postes » 
Et Dominique Turchi de conclure : « Les syndicats ont certes étaient reçus par le ministre, écoutés mais pas entendus. Si on en reste là, d’autres actions auront lieu ».