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Effet Kinder : les chocolatiers artisanaux corses en tirent profit


Livia Santana le Vendredi 15 Avril 2022 à 17:45

Durant les fêtes de Pâques la tradition est à l’achat de chocolats en tout genre. Cette année, le scandale de la salmonelle dans les œufs Kinder bénéficie aux artisans corses qui attirent une nouvelle clientèle.



Le chocolatier Leoncini s'est adapté en proposant des petits œufs en chocolat individuels
Le chocolatier Leoncini s'est adapté en proposant des petits œufs en chocolat individuels
Depuis plusieurs semaines, l’entreprise Ferrero, propriétaire de la marque Kinder effectue des rappels sur ses œufs en chocolat contaminés par la salmonellose. Par peur de la bactérie, les Corses qui habituellement se fournissaient dans les grandes surfaces se sont rabattus sur les artisans chocolatiers insulaires pour faire plaisir aux petits et grands. « Nous avons une nouvelle clientèle qui nous dit très clairement qu’elle n’a pas envie de risquer de finir à l’hôpital le lundi de Pâques », lance Martine, responsable de la boutique Grimaldi à Bastia.

Pour contenter ces nouveaux venus, certains artisans se sont même adaptés. C’est le cas par exemple de Didier Leoncini et de sa femme Muriel qui ont décidé cette année, dans leur nouvelle boutique Rue Luce de Casabianca à Bastia, d’emballer individuellement les petits œufs de la taille d’un « kinder surprise ». « On a été dévalisés parce que ce produit s’est bien substitué. Il est facile à cacher et pas très cher », assure Muriel Leoncini, ravie de pouvoir attirer une nouvelle clientèle. Dans les autres boutiques, l’absence des chocolats Kinder a été remplacée par l’achat de petites pièces moins onéreuses.

De nouvelles habitudes

Depuis la crise sanitaire, les Corses ont radicalement changé leur manière de consommer.
Les artisans chocolatiers peuvent en témoigner. « On a toujours les habitués qui commandent à l’avance mais maintenant on fait surtout de la vente de dernière minute », confie la vendeuse de Grimaldi. Cette tendance Marie de la boutique Aline chocolaterie, peut elle aussi la confirmer. « Ils viennent beaucoup en repérage en se disant qu’ils viendront au dernier moment et là, il n’y a plus grand-chose », lance-t-elle.

Consommer local

Ce qui est sûr, c’est que le chocolat attire toujours autant les gourmands. « J’aime surtout le chocolat blanc », affirme Jean-Baptiste, 10 ans en regardant sa grand-mère Marie qui a les bras chargés de sachets remplis de douceurs chocolatés. En moyenne, la Bastiaise dépensera 150 euros pour faire plaisir à ses petits-enfants. « Je prends mes chocolats chez les artisans, je veux consommer local et puis c’est meilleur que l’industriel », explique-t-elle.
Les artisans chocolatiers espèrent quant à eux que la nouvelle clientèle « Kinder » fera désormais comme Marie. « Des acheteurs se rendent compte que finalement ce n’est pas vraiment beaucoup plus cher et que c’est surtout de la meilleure qualité. Peut-être reviendront-ils l’an prochain ? », s’interroge Muriel.