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🇺🇦 TÉMOIGNAGE. Depuis Sainte-Lucie de Porto-Vecchio, Alina aide sa famille restée à Kharkiv


le Vendredi 24 FĂ©vrier 2023 Ă  08:42

Alors que sa ville continue de subir des assauts réguliers des Russes, cette Ukrainienne installée en Corse depuis de longs mois apporte un soutien financier précieux à ses proches restés sur place grâce à l'emploi qu'elle a pu trouver dans un supermarché de l'Extrême-Sud.



Alina
Alina
Ă€ quelques heures du premier anniversaire de la guerre contre l’Ukraine, l'International Rescue Committee annonçait ce mercredi que 93 % des familles interrogĂ©es dans le pays « n’ont plus les ressources financières suffisantes pour remplir leurs besoins Ă©lĂ©mentaires Â» au premier rang desquels se nourrir, se soigner ou encore se chauffer. « Les combats continus, l'insĂ©curitĂ© croissante et de nouveaux facteurs socio-Ă©conomiques, tels que la baisse des revenus, ont poussĂ© presque tous les rĂ©pondants Ă  adopter des mĂ©canismes d'adaptation nĂ©gatifs Â», rĂ©vĂ©lait ainsi l’institution au regard d’un rĂ©cent sondage. 
 
Alors pour aider leurs familles Ă  surmonter un tant soit peu les tourments du conflit, nombreux sont les Ukrainiens rĂ©fugiĂ©s aux quatre coins de l’Europe Ă  travailler d’arrache-pied pour leur envoyer chaque mois un peu d’argent. C’est le cas d’Alina, qui vit depuis quelques mois Ă  Sainte-Lucie de Porto-Vecchio, loin des siens. « J'ai quittĂ© l'Ukraine fin avril 2022 sans ma famille. Mes enfants, ma mère, ma tante sont restĂ©s lĂ -bas. Mon cĹ“ur est avec eux, ils me manquent. J'espère que la guerre finira bientĂ´t et que je pourrai les voir Â», livre cette jolie brune de 49 ans, originaire de Kharkiv, ville dĂ©sormais tristement cĂ©lèbre de l’Est du pays. « Je suis partie parce que depuis les premiers jours de la guerre, et ce jusqu'Ă  aujourd'hui, ma ville est lourdement bombardĂ©e et pilonnĂ©e. Il Ă©tait très difficile et dangereux de rester et surtout, je voulais trouver un travail pour pouvoir aider ma famille, qui restĂ©e dans mon pays et est dans une situation difficile Â», raconte-t-elle.

" Nous ne serons plus jamais les mĂŞmes qu'avant "

De fil en aiguille - et notamment grâce Ă  l’aide de la prĂ©sidente de l'association SolidaritĂ© Corse-Ukraine et de la Croix Rouge - Alina est parvenue Ă  s’installer provisoirement dans l’ExtrĂŞme-Sud de l’île et Ă  trouver un emploi dans un supermarchĂ© voisin. « Un travail formidable, un personnel amical et une atmosphère chaleureuse qui me rĂ©chauffent le cĹ“ur Â», souffle-t-elle en se rĂ©jouissant de pouvoir compter sur la communication quotidienne avec ses collègues et les clients pour l’aider dans son apprentissage du français. Une langue qu’elle rĂŞve d’apprendre depuis enfant. « J'ai vraiment envie de parler la mĂŞme langue que les Français, car je trouve que c’est un pays formidable qui offre toujours de l'aide dans les situations difficiles, mĂŞme Ă  une Ă©poque oĂą il y a une guerre en Ukraine pour les personnes qui cherchent une protection. Je suis immensĂ©ment reconnaissante Ă  la France et Ă  la Corse pour leur bon cĹ“ur Â», indique-t-elle 
 
Grâce Ă  son salaire, l’Ukrainienne rĂ©ussit dĂ©sormais Ă  apporter un soutien prĂ©cieux Ă  sa famille qui vit toujours Ă  Kharkiv. « Leur quotidien est marquĂ© par les bombardements. C'est effrayant Ă  chaque minute de ne pas savoir ce qui va vous arriver. J'ai tout ressenti moi-mĂŞme. Je sais ce que sont les bombardements et les explosions, je sais comment vivre dans un sous-sol et et je sais Ă  quel point c'est terrible pour mes proches Â», dĂ©plore-t-elle. MalgrĂ© tout, elle veut croire que tout cela sera bientĂ´t fini. Â« Les Ukrainiens sont forts d'esprit. La victoire sera Ă  nous. Je crois que bientĂ´t tout ira bien et les gens essaieront de vivre une nouvelle vie Â», assure-t-elle, en concĂ©dant toutefois : Â« Nous ne serons plus jamais les mĂŞmes qu'avant Â».