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Corse : une adresse mail pour "libérer la parole" des victimes d'extorsion


Livia Santana le Mercredi 15 Décembre 2021 à 14:50

La PJ de Corse a ouvert une adresse mail pour les victimes d'extorsion. Chaque année, environs 70 faits divers comme des tags, des incendies ou des explosions pourraient être liés à des rackets. Pourtant, les signalements sont très rares.



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Faciliter la parole des victimes d’extorsion, c’est la volonté de la police judiciaire de Corse. Depuis le début du mois de décembre, celle-ci a créé une adresse mail (pjcorse-extorsion@interieur.gouv.fr ) pour dénoncer les faits de racket. « On s’est rendu compte qu'en Méditerranée mais surtout en Corse, le phénomène semble assez présent. Pourtant il y a peu de dossiers et de plaintes en cours », assure Thierry de Maria, directeur de la PJ en Corse. 
 
Ainsi, les chefs de la BNLCOC (brigade nationale de lutte contre la criminalité corse), de l'OCLCO (office central de lutte contre le crime organisé), du Groupe interministériel de recherches Corse mais aussi les magistrats de la Jirs de Marseille, Michel Tournaire  le coordonnateur pour la sécurité en Corse et les représentants des parquets généraux d'Aix-en-Provence et de Bastia, de la pénitentiaire et de la gendarmerie de Corse se sont réunis récemment autour d'une même table pour tenter d’endiguer le fléau.

Afin d'améliorer leur connaissance du phénomène, deux pistes sont étudiées. La première, s’intéresser aux « signaux faibles », soit les incendies, attentats et tags qui peuvent laisser entrevoir une démarche d’extorsion. Sur l’année 2021, la police judiciaire a d’ailleurs suspecté 70 faits divers qui pourraient être en lien avec du racket. Pourtant, chaque année, seuls 2 à 5 dossiers sont déposés. « C’est un phénomène pour lequel les chiffres noirs sont importants », regrette le directeur de la PJ de Corse. 
 
La seconde étape pour libérer la parole des victimes était tout naturellement la création de cette adresse mail. « On espère que derrière l’écran cela facilitera la démarche. Il est évident que cela ne va pas tout d’un coup délier les langues. En tout cas, on se devait de le proposer pour la population car les victimes d’extorsion sont souvent désemparées. Des fois, elles ne se rendent pas compte que ce n’est pas normal. Elles pensent que ce sont les risques encourus quand l'on possède un commerce en Corse », poursuit Thierry de Maria.
Les pressions proviennent la plus part du temps du grand banditisme comme l’indique le directeur de la PJ : « Le phénomène est bien connu, lorsqu’un commerce est fleurissant, des bandes viennent demander 10% pour assurer la sécurité des propriétaires des lieux. »