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Le Chef de l’Etat décline l'invitation de la Majorité Territoriale à initier un nouveau dialogue


Philippe Peraut le Mercredi 3 Avril 2019 à 14:39

Au cours d’une conférence de presse donnée ce mercredi en fin de matinée à la Collectivité de Corse, Gilles Simeoni Président de l’Exécutif et Jean-Guy Talamoni, Président de l’Assemblée de Corse, accompagnés des présidents de groupe de la majorité territoriale, ont invité le président de la République, en visite dans l’île ce jeudi dans le cadre du Grand Débat, à un nouveau dialogue. Ce dernier ayant refusé, le bras de fer reprend... Avec force et vigueur



Le ton est solennel, tout comme l’esprit de cette conférence de presse programmée sur le tard, dans la matinée. La visite du Chef de l’Etat, ce jeudi dans l’île et dans le cadre d’un Grand Débat qui ne suscite pas une vive passion, avait, on le sait, conduit la majorité territoriale, profondément déçue par l’attitude de Paris face à ses multiples appels au dialogue, à tout simplement boycotter cet événement politique. Un événement, certes, de grande envergure, mais dont on se demande les réels objectifs et surtout la portée…
Ce mercredi, dans les salons de l’Hôtel de Région, la Majorité Territoriale a tendu, une nouvelle fois la main, par la voix de Gilles Simeoni, Président de l’Exécutif de Corse, accompagné de Jean-Guy Talamoni, Président de l’Assemblée de Corse et des différents présidents de groupe de cette mouvance, à Emmanuel Macron.


Sur fond d’un discours de paix, mais sans pour autant éviter les écueils sur lesquels la nouvelle majorité vient briser ses élans et ses espoirs depuis décembre 2017, Gilles Simeoni a officiellement invité le Chef de l’Etat à initier un nouveau dialogue, constructif, cette fois. « Dès son élection, a-t-il rappelé, nous avons réitéré notre offre de construire, dans un dialogue avec lui et le Gouvernement, tout en impliquant la société corse dans son ensemble, une solution politique tenant compte de la volonté exprimée par les Corses en décembre 2017. »


Le président de l’Exécutif n’a pas, pour autant, botté en touche la décision d’appeler ce jeudi à une journée « Isula Morta », la justifiant par « un contexte troublé pour un dialogue qui, jusqu’ici n’a pu aboutir réellement et chaque partie s’est, du reste, exprimée pour le regretter. Cette action « Isula Morta », vise à  marquer de manière pacifique notre volonté de mettre un terme au refus de prendre en compte le fait démocratique de décembre 2017. »

Le Chef de l’Etat décline l'invitation
Il s’agit, en clair, d’une nouvelle main tendue de la part de la Majorité Territoriale. Sachant, en outre, que dans une déclaration publique en date du mardi 2 avril, Emmanuel Macron avait appelé de ses vœux « Un dialogue pour l’Histoire », concernant les rapports entre Paris et la Corse. « Un dialogue qui doit nécessairement s’inscrire dans un processus allant au-delà du cadre prévu pour le débat de Cuzzà. Ce dialogue constitue, également, une priorité absolue pour l’actuelle majorité. C’est pour cela que les Corses nous ont accordé leur confiance en décembre 2017. Et nous ne voyons pas d’autre issue, ce jeudi à l’Assemblée de Corse, cœur battant de la démocratie depuis sa création en 1982 et où les différents Présidents de la République se sont exprimés, que celle de la venue du Chef de l’Etat. »
Malgré son optimisme, le Président de l'Exécutif de Corse devra se rendre à l'évidence. Dans un Twit, le Chef de l'Etat vient décliner l'invitation...


(Photos Michel Luccioni)
(Photos Michel Luccioni)