Ces dépôts sauvages qui gâchent la vie des Ajacciens

Le phénomène n’est pas nouveau. Il persiste. Le long de certaines ruelles ajacciennes, aux abords de terrains vagues en périphérie, les dépôts sauvages apportent leur habituelle touche de laideur à la cité impériale. Comme dans la rue Antoine Sollacaro, à quelques pas du port Charles Ornano, où des habitants ont partagé leur ras-le-bol à notre rédaction après avoir constaté pendant plusieurs jours « des dépôts d’encombrants effectués tant par des entreprises qui font des travaux dans un immeuble de la rue, que par des particuliers, dont certains viennent de l'extérieur déposer fenêtres et autres cumulus ».

L’accusation portée vers les hypothétiques responsables est peut-être un peu rapide mais les faits sont là, photos à l’appui. Un vieux lavabo, d’anciennes fenêtres, des cartons, un cumulus et des déchets métalliques jonchent le sol goudronné, appuyés contre une barrière de chantier. « Ça s’entasse de jour en jour, la circulation devient difficile et les esprits s’échauffent », poursuit une des riveraines. Les photos datent du 6 août mais cette même personne l’assure, cela fait plusieurs jours que ça dure : « La CAPA (Communauté d’Agglomération du Pays Ajaccien) a été avertie à plusieurs reprises par téléphone et par mail. La mairie nous dit que le nécessaire sera fait, mais toujours rien ».

Les deux institutions sont pourtant bien présentes sur le front des incivilités liées aux dépôts sauvages. La mairie d’Ajaccio dispose d’une équipe d’intervention urgente pour son service de propreté urbaine. Équipe qui intervient aussi au quotidien pour remettre en état les différents lieux de dépôts d’ordures qui débordent dès la « fin de matinée » selon les mots de Charles Voglimacci, adjoint au maire en charge de la propreté urbaine.


Sur le territoire de la CAPA comme à Mezzavia, certains ne prennent même plus la peine de se déplacer jusqu’à la déchetterie du Stiletto, pourtant à quelques mètres.

En juillet 2022, déjà, un dépôt de près d’une tonne avait été découvert à proximité du stade de la Sposata. L’auteur des faits avait été identifié. Faute de pouvoir les empêcher, les institutions font le pari de la répression. Mais pour cela faut-il encore trouver les responsables. Sur le territoire de la CAPA, on joue la carte du flagrant délit grâce à la technologie. L’institution s’est dotée de nouvelles caméras à piège photographique. Elles seront disséminées au hasard sur son territoire pour maintenir une surveillance quotidienne la plus large et efficace possible.


Le dépôt sauvage d’encombrants sur la voie publique est interdit et passible d’une amende de 500 euros.