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Le centre national de création musicale de Pigna s'adapte aux mesures sanitaires


Jean-Paul-Lottier le Samedi 13 Février 2021 à 10:49

U Centru naziunale di creazione musicale Voce di Pigna continue sa mission d’accueil d’artistes en résidence et le travail de recherche et de création. Compte tenu du contexte sanitaire actuel et dans le respect des mesures gouvernementales, le Centru adapte également ses moyens de diffusion et l’accès à la culture de ses publics



Auditorium de Pigna
Auditorium de Pigna

Dès cette semaine et jusqu’à nouvel ordre, les cuncerti et sorties de résidence seront uniquement ouverts aux acteurs culturels (artistes, programmateurs, diffuseurs, presse, etc.) et ce, gratuitement et dans le respect des mesures sanitaires. Ces spectacles seront filmés et mis en ligne en libre accès sur les différentes plateformes de VOCE.

Les résidences

Els Janssens-Vanmunster & Milena Jeliazkova – SOURCIERES
Chants de femmes d’Orient et d’Occident
 Elles sont deux.
Chanteuses, l’une spécialisée dans les chants médiévaux d’Occident, l’autre dans les chants bulgares et plus largement des Balkans.
Dans une rencontre vocale spontanée à l’Abbaye de Sylvanès, en août 2020, elles entrelacent un chant orthodoxe en slavon méridional* et un chant en latin de Hildegard von Bingen.
Une évidence humaine et artistique.
 Els Janssens-Vanmunster et Milena Jeliazkova ont en commun cet amour des voix féminines ayant traversé les siècles pour parvenir à nous dans toute leur beauté, avec leur message intemporel de Vie. Chacune explore les différents trésors musicaux de ses traditions. Ces nombreux terrains, recelant de sources longtemps enfouies, s’avèrent ressemblants et différents à la fois. Alors, sublimer ces chants, qui se révèlent aussi uniques que complémentaires, est apparu aux deux Sourcières comme une réelle nécessité.
 
Sortie de résidence : Samedi 13 février, 15h

Cie A Funicella - LA PASSION SELON MARIE
« C’est l’histoire d’une meuf … »
 Un jour de mai, Marie, trente-cinq ans exactement, trouve, dans le silence du Père-Lachaise, le signe qu’il lui fallait pour avoir le courage de changer de vie. Ce jour-là, Marie, une autre, lui apparaît fumant sur sa tombe, cette autre Marie est morte, il y a quinze ans, tuée par son compagnon.
Ce jour de mai, Marie, la nôtre, part de chez elle. Elle passe par le « Tout va mieux », son bar (Marie a toujours eu un bar, et un jean), elle achète des cigarettes (cela fait quinze ans qu’elle essaie de reprendre, mais elle n’y arrive pas) et part. Là, ni elle, ni vous, ni moi ne savons si cela a duré quelques jours ou quelques minutes, ni ce que Marie a fait, ni ce que Lui a fait, mais nous la retrouvons, allongée sur le trottoir.
Lui est à côté d’elle, à genoux, en pleurs, Marie fait comme si de rien n’était, elle continue à parler, à remplir l’espace, à espérer, à y croire, et à vivre, jusqu’au bout. Elle croise toutes
sortes de personnes, plus ou moins connues : la chèvre de Monsieur Seguin, la Rose du Petit Prince, La Petite fille aux allumettes. Elle revit des scènes de son passé, des scènes de leur passion commune. Parce que, oui, dans cette histoire, ils se sont aimés, passionnément, à la folie, puis plus du tout
 Elle n’est jamais vraiment seule Marie, la Vierge Marie, qui n’existe que pour elle, l’accompagne.
Elle est sa croyance, son enfance, son excuse aussi peut être pour n’avoir jamais rien choisi, la Vierge Marie est là, et nous raconte ce que sent Marie. La Vierge Marie est le lien avec nous, elle sait qu’elle n’existe pas, et qu’elle ne peut rien faire. Elle l’accompagne, elle est à sa place, à côté de celle qui souffre.
Comme nous, et comme Lui. Nous, impuissants face à ce drame, et lui, lui qui pourrait faire, mais qui ne fait pas… Et nous, impuissants…Marie continue à vivre, jusqu‘au bout. Elle a envie de fumer une cigarette, elle a envie qu’on lui raconte des histoires pour la tenir éveillée.
Elle ne veut surtout pas dormir, elle sait que dormir égal mourir, elle le sait aujourd’hui.
 Sortie de résidence : Jeudi 25 février, 15h

Ensemble Gilles Binchois - POUR L'AMOUR DE MA DOUCE AMIE
Chansons de Guillaume Dufay (1400 – 1474)
« Dès le début de notre travail, nous avons été fascinés par les chansons de Dufay et elles ont par la suite nourri nombre de nos programmes de concerts. De mon point de vue, la chanson est la forme musicale où Dufay a pu exprimer au mieux son immense talent. Chacune de ses 80 chansons est un chef d’œuvre, un joyau d’une infinie précision d’écriture. Ecrites en français et en italien (quelques-unes en latin) elles offrent une grande diversité dans les textes et dans la réalisation, elles permettent d’entendre la constante évolution de son esthétique entre ses premières et ses dernières compositions. Quel que soit son sujet, quelle que soit sa forme  (chansons de mai, de nouvel an, de déploration, de célébration, d’amour…), Dufay a fait de chaque chanson une absolue réussite, tant sur le plan de la composition que sur celui de l’expression des sentiments, toujours empreinte de lyrisme et d’une grande douceur.
 Musicien voyageur, curieux de s’imprégner de nouveaux styles, il s’est, tout au long de sa vie, nourri de nombreuses influences : il découvre la musique anglaise lors du Concile de Constance puis fait le voyage pour l’Italie où il sera successivement au service des Malatesta à Rimini,  à Florence, à Bologne, au sein de la chapelle Papale à Rome et à Florence puis à la cour de Savoie. Dans ces cours, la musique  accompagne de nombreux moments ; la chanson est le plaisir de tous les jours, elle véhicule la poésie, exprime les passions, remédie à la douleur, sublime la richesse des rapports amoureux. Comme art de société, elle est du domaine de la convivialité, expression de la douceur, elle charme l’oreille délicate par l’union intime de la musique et de la poésie et fascine par la maîtrise et le raffinement de ses moyens.
Tout ce raffinement se retrouve à un degré sublime dans les chansons de Dufay. » - Dominique Vellard
 Sortie de résidence : Dimanche 28 février, 15h