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Déconfinement : Les Corsican Business Women proposent des mesures d’urgence


Pierre BERETTI le Samedi 6 Juin 2020 à 09:45

Les Corsican Business Women tirent la sonnette d’alarme sur l’avenir économique de l’île et font des propositions concrètes pour développer de nouveaux secteurs et mettre en place des mesures d’urgence afin de faire face aux conséquence de la crise sanitaire. Les entrepreneuses souhaitent s’inscrire dans le débat économique et interpellent en ce sens les décideurs régionaux.



Si de nombreuses petites entreprises étaient déjà fragiles dans l’île, la crise sanitaire et la cessation d’activité a engendré bon nombre de difficultés économiques supplémentaires. Les Corsican Business Women se sont donc réunies à l’occasion d’une conférence de presse afin de faire part de leurs inquiétudes mais aussi de propositions concrètes qui pourraient aider et soulager les TPE. La présidente Caroline Tarsitano a rappelé que 98% des entreprises insulaires ont moins de 20 salariés et 34% d’entre elles sont dirigées par des femmes. Les Corsican Business Women comptent près de 70 membres et ne cessent de croitre d’année en année. Les entrepreneuses corses déplorent de n’être pas assez invitées au cœur du débat économique. La réunion a fait apparaître deux points, d’une part la volonté de développer de nouveaux secteurs porteurs et d’autre part la nécessité de mettre en œuvre des mesures d’urgence ainsi qu’un statut fiscale adapté. 
 
« Nous voulons nous inscrire durablement dans le débat, dans la volonté de marquer des convergences avec d’autres initiatives, d’élargir nos soutiens, a expliqué la Présidente. Il ne s’agit pas de se limiter à la crise de la Covid 19 mais de bâtir de nouveaux modèles entrepreneuriaux. Au sujet de la promotion des nouvelles activités, les CBW mettent le développement de l’économie agro-alimentaire, artisanale et environnementale parmi les priorités ». 
Concernant les mesures d’urgence, les femmes cheffes d’entreprise sont force de proposition. On retrouve ainsi en premier lieu des mesures d’urgence pour diminuer les effets de la crise et contribuer à la relance des entreprises locales : 
  • Porter le taux TVA générale de 20% à 10%, la TVA dans la restauration de 10% à 2,10%, et généraliser dans le bâtiment de 10% à 5,5%.
  • Une diminution de 50% de la CSG et du CRDS sur les salaires.
  • Pour inciter à la reprise d’activité, exonération des heures supplémentaires de cotisations salariales de sécurité sociale et d'impôt sur le revenu pour les salariés d'une part, de charges patronales pour les employeurs d'autre part.
  • Baisse des charges à tous les secteurs d’activité
  • Exonération totale de cotisation sociales pour la durée de la crise sanitaire de moins de 10 salariés pour toutes les entreprises.
Les Corsican Business Women ont également évoqué la mise en place d’un statut fiscal et social spécifique à la Corse et notamment un « abattement d'impôt sur les bénéfices, abattement de cotisation foncière des entreprises, abattement de taxe foncière sur les propriétés bâties, réduction pour les entreprises assujetties à l'impôt sur les sociétés. Leurs cotisations sociales et patronales doivent également être diminuées, comme c’est le cas dans d’autres terres insulaires ».
Enfin, il a été question de se pencher sur le coût du fret et du transport que les petites entreprises souhaiteraient voir diminuer. 
« Toutes ces mesures ne sont pas farfelues, a souligné Brigitte Artily. Elles existent pour bon nombre d’entre elles dans d’autres régions. Et certaines pourraient être rapidement mises en œuvre. L’avenir économique de nos activités et donc de notre île est en jeu ». 
Un échange entre les femmes présentes a laissé apparaître de grandes difficultés pour beaucoup d’entreprises. Aujourd’hui, les Corsican Business Women veulent enrichir les propositions en créant plusieurs groupes de réflexion selon les thématiques afin d’étoffer et affiner ces mesures. Au-delà de ce travail interne, il s’agit ensuite d’avoir une écoute auprès des acteurs institutionnels de l’île. Les entrepreneuses interpellent donc les décideurs à les prendre en compte dans le débat économique essentiel au lendemain de la crise sanitaire, laquelle pèse encore lourdement sur certains secteurs comme le tourisme.