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Logement étudiant : Le Crous de Corse pose la première pierre d’une nouvelle résidence universitaire


Nicole Mari le Mercredi 21 Octobre 2020 à 19:29

Le Crous de Corse, entouré de tous les partenaires institutionnels, dont le Cnous et la Collectivité de Corse, a, mercredi à midi, symboliquement posé la première pierre de la future résidence étudiante Sambucucciu d’Alandu sur l’ancien site du dispensaire de Corti. La résidence, qui s’inscrit dans une démarche de développement durable, comprendra 108 studios, 4 salles de cours et des parkings. La construction devrait débuter début 2021 pour une livraison à l’automne 2022.



La pose symbolique de la première pierre de la résidence universitaire Sambucucciu d’Alandu en présence de tous les partenaires institutionnels.
La pose symbolique de la première pierre de la résidence universitaire Sambucucciu d’Alandu en présence de tous les partenaires institutionnels.
C’est une pose symbolique. Mercredi à midi, le CROUS de Corse, la Collectivité de Corse et la ville de Corti, entourés d’un aréopage d’élus et de représentants institutionnels, ont posé les premières pierres de la future résidence universitaire, Sambucciu d’Alandu. Des pierres factices en plastique, façon jeu de lego, pour monter une portion de mur et marquer, par cette cérémonie, toute l’importance de l’événement. A la place de l’ancien dispensaire, construit en 1960 et propriété de la Collectivité de Corse, qui a abrité jusqu’en juin 2016 les services du Pôle Solidarité du Conseil départemental de Haute-Corse, s’élèvera à l’automne 2022, à deux pas du campus Mariani, un bâtiment comprenant 108 studios de 20m2, 2 salles de détente, 4 salles de cours, une salle de musique dédiées à l’Université de Corse et des parkings. Le projet, réalisé par le cabinet d’architectes Atel’erarchitecture s’inscrit dans une démarche de développement durable, notamment au niveau de la performance énergétique RT 2012 - niveau Bâtiments Basse Consommation, avec une ambition de bâtiments passifs ou à énergie positive - et du recours aux énergies renouvelables.

Un emplacement idéal
Pour réaliser ce projet, le CROUS s’est porté acquéreur en décembre 2019, non seulement de l’ancien dispensaire qu’il a démoli le 30 mars dernier, mais aussi d’une bande de terrain l’entourant. « Cette pose de première pierre, cela signifie vraiment que nous rentrons dans la phase active de l’opération. Après 18 mois de préparation et de démarches administratives, nous initions maintenant la phase opérationnelle. Nous avons choisi le maitre d’œuvre qui a réalisé le projet. Nous lançons, cette semaine, les appels d’offres pour choisir les 15 entreprises qui seront nécessaires à sa réalisation pour un début espéré des travaux en janvier 2021 et une livraison en septembre 2022. Utiliser l’emplacement du dispensaire a germé de l’idée du président Orlandi du feu Conseil départemental de la Haute-Corse. Nous avons saisi tous les deux l’opportunité. A 50 mètres de l’entrée de la faculté, en face des laboratoires du bâtiment Edmond Simeoni, à 30 mètres de la vieille ville cortenaise, c’est un emplacement idéal. Cela aurait été une faute professionnelle de ne pas saisir cette opportunité », se réjouit Marc Paul Lucciani, le directeur général du CROUS de Corse.

L'emplacement de la future construction
L'emplacement de la future construction
Un CROUS exemplaire
C’est grâce à sa détermination et sa ténacité que le projet a vu le jour. Il a convaincu les deux bailleurs de fonds sollicités de mettre la main à la poche. Le CNOUS (Centre national des Œuvres universitaires et scolaires), établissement public qui pilote les 26 CROUS de France, aligne 4 millions € et abonde l’achat du dispensaire. La Collectivité de Corse (CdC) débourse 2 millions € pour un coût total de 6,31 millions €. Elle ne devait contribuer, au départ, qu’à 1 million €, le million restant aurait du être acquitté par l’Etat dans le cadre du CPER (Contrat plan Etat-Région), mais celui-ci s’étant finalement désengagé, l’Exécutif territorial a accepté de combler le trou. La présidente du CNOUS, Dominique Marchand, qui a fait le déplacement pour l’occasion, rend à Marc Paul Lucciani un hommage appuyé et explique « à quel point le CROUS de Corse est exemplaire. Nous essayons de répartir les crédits entre les CROUS de la manière la plus objectivée et la plus juste possible, mais il faut, ensuite, que les directeurs des CROUS soient en capacité de faire. Nous pouvons donner l’argent, mais si on ne fait pas, rien ne se passe ! Or, ici, tout s’est fait ! Le CROUS de Corse a très bien réussi sous l’égide de son directeur général et avec l’aide de toutes ses équipes et tous ses partenaires : il est très proche de l’université et des élus locaux. Il a parfaitement réussi sa feuille de route qui était, d’une part, de réhabiliter les logements anciens et vétustes, d’autre part d’entreprendre des constructions pour ouvrir aux étudiants de nouveaux logements. La première pierre, que nous avons posée aujourd’hui, en témoigne ».
 
Un besoin de logements
C’est que la précarité étudiante, accentuée par la crise sanitaire, se manifeste surtout par un besoin crucial de logements à loyer modéré sur le campus. Cette année, le CROUS de Corse, qui gère 7 résidences universitaires réparties sur deux campus et compte 842 logements, a attribué 840 chambres, mais quelques 350 étudiants sont restés sur la liste d’attente. Pour remédier à cette situation, le CROUS a tissé des partenariats avec certains hôteliers du Centre Corse et logé ainsi plus de 100 étudiants. « La construction de cette nouvelle résidence est une réponse, mais elle n’est pas suffisante. Nous évaluons notre demande non satisfaite de logements sociaux à 400, voir 500 logements par an. Nous espérons lancer une synergie positive avec des bailleurs privés ou publics ou sociaux », précise Marc Paul Lucciani. « La vraie difficulté, partout, toujours, c’est de trouver du foncier. Ici, grâce au Conseil départemental et à la ville de Corte, le terrain a pu être trouvé de manière parfaitement appropriée. Cela étant, il y a encore des besoins à Corte. Mais, par rapport au niveau national, avec cette nouvelle résidence, le campus de Corte sera dans la moyenne nationale concernant le pourcentage d’étudiants logés, voire un petit peu plus élevé que la nationale », ajoute Dominique Marchand.

Pose symbolique des premières pierres.
Pose symbolique des premières pierres.
La devise de Paoli
Ce projet, comme la signature, début octobre, de deux conventions d’objectifs et de moyens marque l’engagement renforcé de la CdC auprès de l’université, du Crous et des étudiants. « On le dit souvent : la jeunesse est au cœur de nos priorités, notamment les étudiants. Le schéma de la vie universitaire et étudiante, que nous avons élaboré, essaye au maximum de mettre en place des mesures opérationnelles qui les aident dans leurs formations et dans leur vie au quotidien. La question du logement est essentielle. Cette nouvelle résidence, qui verra le jour d’ici deux ans, représente, pour la Collectivité de Corse, un engagement financier important de 2 millions €. Un engagement à la hauteur des enjeux pour Corti, ville capitale, ville universitaire, ville qui accueille la jeunesse dans les meilleures conditions. Le travail sur ce projet a duré des années et a uni tous les élus, quelque soit leur appartenance politique. Il se concrétise aujourd’hui, en présence de tous les acteurs, y compris étudiants », commente le président du Conseil exécutif, Gilles Simeoni. Il affirme sa volonté d’aider l’université de Corse à se projeter toujours plus vers l’avenir . « Nous vivons une actualité tragique, en Corse avec l’assassinat d’un militant nationaliste il y a deux jours, et de façon globale avec la décapitation d’un enseignant à Conflans St Honorine. Aujourd’hui, c’est aussi une façon de dire et de reprendre la devise de Pasquale Paoli qui s’applique toujours : « Studià hè libertà ! ». Etudier, c’est synonyme de liberté, partout et toujours, particulièrement en Corse aujourd’hui. En ce moment que nous vivons, il fait, plus que jamais, sens ! ».
 
Les moyens de s’émanciper
Pour sa part, Julie Benetti, Rectrice de l’académie de Corse, insiste sur la nécessité de pouvoir étudier sereinement : « Cette construction pose un constat douloureux qui nous engage tous : la pénurie de logements sociaux étudiants. Pour les étudiants les plus modestes ou en situation de grande précarité, il est indispensable que des logements à loyer modéré puissent leur être proposés. La construction de cette résidence est une première réponse pour combler ce besoin et offrir à tous nos étudiants les moyens de poursuivre sereinement leur scolarité, de trouver à Corte tous les moyens de leur accomplissement et de leur émancipation à travers leurs études supérieures. Sur les trois dernières années, ce sont 18 millions € que le CNOUD a alloué au CROUS de Corse pour garantir cela ». Et de conclure : « On traverse une période de crise à tous égards, qui rend d’autant plus nécessaire de rappeler les principes fondamentaux de toute société libérale : l’éducation, la transmission du savoir, l’élévation et l’émancipation par la connaissance. C’est la raison pour laquelle je suis très heureuse que nous soyons aujourd’hui rassemblés pour la pose de cette première pierre. Elle intervient dans un contexte particulier, un contexte de grande peine après le drame de Conflans Ste Honorine. La réunion de cette communauté, aujourd’hui, pour nos étudiants, est, évidemment, un motif de très grande satisfaction ».
 
N.M.

Le projet de la future résidence étudiante Sambucucciu d’Alandu sur l’ancien site du dispensaire de Corti.
Le projet de la future résidence étudiante Sambucucciu d’Alandu sur l’ancien site du dispensaire de Corti.