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Via Campagnola et le CET de Ghjuncaghjiu : "soutien aux agriculteurs et aux populations menacées"


C.-V. M le Jeudi 24 Septembre 2020 à 17:52

Via Campagnola s'attarde dans un communiqué sur le CET de Ghjuncaghjiu pour réaffirmer son "soutien ndéfectible aux agriculteurs et aux populations ainsi menacées par de tels projets mortifères"



Via Campagnola et le CET de Ghjuncaghjiu : "soutien aux agriculteurs et aux populations menacées"
"L’autorisation d'exploiter le CET de Ghjuncaghjiu -précisément situé dans une anse du fleuve U Tavignanu- a été confirmée par la Cour dAppel de Marseille en date du 3 juillet 2020 : comme un enième rebondissement tortueux.
 Tandis que ce projet avait été écarté en novembre 2016 par le Préfet Alain Thirion, lequel estimait notamment que le dossier du porteur de Projet ne permettait pas de lever les doutes sur les risques présentés par les caractéristiques géologiques du site dimplantation du CET. Il avait été également rejeté par la Ministre de l'Ecologie de lépoque. Puis, le Tribunal Administratif de Bastia avait annulé ce refus le 3 octobre 2019.
 
Le collectif Tavignanu Vivu a depose un recours de cette décision devant la Chambre Administrative dAppel de Marseille, rejoint dans cette démarche par la CDC et U Levante.
 
Après le projet du CET de Tallone, celui de Ghjuncaghju vient confirmer la triste place de ce territoire "poumon agricole de la Corse", comme Terre d'élection de projets denfouissement de déchets dans des zones sensibles : au coeur de terrains agricoles et à proximité de zones d'eau.
 
Ainsi, l'extension du CET de Tallone prévoyait l'arrachage de vigne pour la création d’un nouveau casier. Quant aux livixiats des casiers déjà emplis, il fut démontré qu’ils se déversaient dans le ruisseau Arena, affluent majeur de l'Etang de Diana.
 
Dans le projet du CET de Ghjiuncaghju, lui aussi situé sur des terrains agricoles, l'anse du fleuve Tavignanu est tenue d'accueillir des milliers de tonnes d'ordures ménagères et de terres amiantifères, classifiées, quant à elles, 'déchets dangereux'. Tandis qu'en aval du futur CET se trouvent des prises d'eau agricoles pour les vergers, vignobles, élevages de la région.
 
Via Campagnola réaffirme son soutien indéfectible aux agriculteurs et aux populations ainsi menacées par de tels projets mortifères, quand ils peuvent affecter de manière irréversible des terres nourricières et des cours d'eau. Sans dogmatisme, nous rappelons que notre Syndicat a toujours milité pour un tri à la source et que si l'enfouissement des déchets ultimes est un mal nécessaire, il doit impérativement se plier aux exigences du document de référence voté par les élus des bancs de la CTC en 2016 (ex-PIEDMA / Plan d'action réduction traitement des déchets ménagers de Corse) dont nous rappelons ici les fondamentaux : traitement des ordures au plus près de leur zone de production et limitation de transports routiers des déchets...
 
Tandis que les villes et agglomérations produisent 75% du volumes des déchets insulaires, les bassins agricoles -et particulièrement la Côte Orientale- ne peuvent avoir pour seule destinée l'exutoire des scories des territoires insulaires "développés"! 
A l'instar de la France et de son 'jacobinisme' pourtant si décrié par ici, les terres et populations de la ruralité insulaire se trouvent au cœur d'une rupture peu contestable : à la fois territoriale, institutionnelle, politique et économique. Elles restent paradoxalement un objet de convoitises électorales... 
 
La Corse de demain -peu importe les couleurs de l'écurie politique en place- se construit inexorablement dans un déni de ruralité : ce qui n'est pas 'ville' devient un fourre-tout peri-urbain disgracieux aux populations en perte de repères. Dans ce nouveau quart-monde, la "poubelle" ne demande qu'à prospérer...
 
Le récent épisode "confinement" nous a pourtant démontré à quel point la Corse a besoin de préserver ses terres agricoles afin de garantir une autonomie alimentaire qui nous fait pour l'instant cruellement défaut... Enfin, dans le contexte de réchauffement climatique que nul ne peut désormais ignorer, toute décision venant compromettre l'accès à une eau de qualité pour les générations futures serait tout autant irresponsable que criminel... "