Corse Net Infos - Pure player corse

Le rapporteur du TA de Bastia demande l’annulation de l’arrêté préfectoral sur le CET de Giuncaggio


Philippe Jammes le Mercredi 29 Mai 2019 à 16:10

Bataille d’experts ce mercredi matin au tribunal administratif de Bastia qui traitait du dossier du projet de construction d’un Centre d’Enfouissement à Giuncaggio.



Le collectif Tavignanu Vivu réclame le maintien de l'arrêté préfectoral qui rejette le projet de construction d'un CET à Giuncaggio
Le collectif Tavignanu Vivu réclame le maintien de l'arrêté préfectoral qui rejette le projet de construction d'un CET à Giuncaggio

L’affaire remonte à presque 4 ans, époque à laquelle la société Oriente Environnement dépose un projet de construction d’un CET sur la commune de Giuncaggio.
Si les porteurs du projet appuient leur demande avec force rapports d’expertises, le préfet de la Haute-Corse, lui, prend un arrêté d’interdiction de construire, le jugeant dangereux pour l’environnement. Un arrêté accueilli avec soulagement par le collectif de défense du Tavignano « Tavignanu vivu » qui craint répercutions et pollution dans le fleuve qui se trouve non loin du site prévu pour accueillir le CET. Une site prévu pour recueillir 70 000 tonnes de déchets ménagers non toxiques et 100 000 tonnes de terres amiantifères.


Pour Me Vinolo, du barreau de Toulon, son client, les dirigeants de la société Oriente Environnement, ont pris plus d’assurances pour la préservation du site et de  l’environnement que prévu. Les rapports d’expertises sont en leur faveur clame t-il. Et si le préfet a pris cet arrêté d’annulation de construction c’est parce que lors de sa visite en Corse, en juin 2016,  Ségolène Royal, alors ministre de l’environnement,  avait déclaré que le projet de centre d'enfouissement de déchets de Giuncaggio ne se ferait pas en raison de l'avis défavorable de l'enquête publique et des risques de pollution.
Et pour lui le préfet n’a pas voulu aller contre la ministre. Il demande donc l’annulation de cet arrêté pour absence de motivation. 


De son coté, l’avocat du collectif Tavignanu Vivu, Me Pol-Emmanuel Grenet, du barreau de Lyon, met en avant des problèmes de stabilité du terrain, de drainage ou encore de remblais. Il brandit un rapport de Paul Royal, ingénieur géologue à l’ENSG Nancy qui pointe des inexactitudes dans les rapports d’études d’impact sur  les aspects géologique et hydrogéologique, des inexactitudes et omissions qui  ont nuit à l’information de la population et ont été de nature à exercer une influence sur la décision de l’autorité administrative.


Un rapport qui laisse perplexe Me Vinolo qui souligne que Paul Royal n’est autre que le frère de Ségolène Royal. Il dénonce aussi certaines contre-vérités arguées dans ce dossier et souligne que le CET se construirait dans la plus grande transparence.
Ce mercredi donc le rapporteur du TA après un long, très long exposé,  a demandé la clôture de ce dossier et l’annulation de l’arrêté réclamée par la société Oriente. Après avoir entendu les avocats des deux camps, et au vu de la complexité du dossier, le président du tribunal  administratif a mis sa décision en délibéré au 5 juillet.
Le Collectif Tavignanu Vivu a d’ores et, déjà, annoncé sa décision de faire appel si l’annulation était prononcée et selon lui, l’Etat ferait de même !
Bref le dossier va encore faire couler  beaucoup d’encre dans le Tavignano !