Corse Net Infos - Pure player corse

Budgets primitifs de la Capa : consensus mais sans les voix de l’opposition nationaliste


Julia Sereni le Lundi 21 Mars 2022 à 21:06

La Communauté d’Agglomération du Pays Ajaccien a adopté ce lundi 21 mars ses budgets primitifs pour l’année 2022. Si la bonne santé financière de la collectivité fait consensus, l’opposition nationaliste a toutefois voté contre. En cause, des points d’inquiétude sur la dette et des désaccords sur les projets menés.



Xavier Lacombe a présenté les budgets primitifs de la CAPA ce lundi 21 mars
Xavier Lacombe a présenté les budgets primitifs de la CAPA ce lundi 21 mars
« Les budgets se suivent et se ressemblent. » La phrase, prononcée par le maire d’Alata Étienne Ferrandi, résume à elle seule la séance du dernier conseil communautaire, consacrée principalement au vote des budgets primitifs pour 2022. Sans surprise, ceux-ci ont fait l’objet d’un relatif consensus au sein de la collectivité. Consensus qui s’est conclu par un vote favorable, mais sans les voix de l’opposition nationaliste.

145,1 millions d’euros

Xavier Lacombe, premier vice-président de la collectivité en charge des finances, chargé de livrer une présentation détaillée des grands équilibres, rappelle d’emblée le contexte. Marqué par une « réduction des marges de manœuvres financières de la collectivité » d’une part, et par les conséquences de la crise sanitaire d’autre part. Au global, en dépit de ces difficultés, les cinq budgets compteront tout de même 145,1 millions d’euros : 74,2 pour le budget principal, 34,5 pour l’environnement, 19.8 pour les transports, 6,9 pour l’eau et 9,7 pour l’assainissement.
 
À noter, dans le flot ininterrompu de chiffres, quelques marqueurs. Des dépenses réelles de fonctionnement qui augmentent, tous budgets confondus, de 2,7% par rapport à 2021. Avec des dépenses de personnel qui progressent, elles, de 6,9%. Du côté des budgets annexes, celui de l’environnement (36 millions d’euros) connait une forte hausse, de 16,1%, quand d’autres baissent comme ceux de l’eau (9 millions d’euros, moins 12,5%) ou de l’assainissement (13 millions d’euros, moins 20,8%). Sur ce premier point, Xavier Lacombe précise que « le coût de traitement des déchets ne cesse d’augmenter » : plus d’un million d’euros par an, pour atteindre « presque 6 millions en cinq ans ».

Le vote contre des nationalistes

À cette présentation, Jean-François Casalta délivre un satisfecit. « La situation de la CAPA n’est pas alarmante, à la différence de celle de la ville », estime l’élu PNC. Sur le budget général, il relève même un niveau d’endettement « très satisfaisant, avec une période de désendettement de six, sept ans ». Toutefois, concernant les autres budgets, des « points d’inquiétude » sont soulevés, la collectivité ayant « dépassé le seuil de vigilance de dix années de désendettement ». Ainsi le budget de l’assainissement présente « une dette de 20 millions ». De quoi, à terme, menacer les marges de manoeuvre de la collectivité. « Il faut absolument miser sur l’investissement, encore faut-il qu’il soit soutenable financièrement. Je ne suis pas sur qu’on pourra tenir le cap longtemps, mais j’espère me tromper. »

Mais c’est surtout du côté des projets que le bât blesse : téléporté, caserne Grossetti et usine de surtri représentent pour Jean-François Casalta les trois points noirs de l’action intercommunale. « Ces projets ne me paraissent pas correspondre à l’idée que je me fais de l’avenir de la CAPA », indique t-il. En conséquence, il se prononcera contre les différents budgets.

« Être vigilant »

À ces remarques, le président de la CAPA Laurent Marcangeli promet « une vigilance » mais garde le cap. « Il y a nécessité d’investir sur le territoire, certains axes ont été définis et on ne va pas s’arrêter au milieu du gué », assure t-il. De son côté, Xavier Lacombe assume lui aussi la politique menée par la collectivité. « Vous aimez l’investissement, moi aussi, et aujourd’hui on investit très fortement. Le moment était opportun d’emprunter et nous avons eu raison de le faire », argumente le premier vice-président, soulignant que la dette de l’intercommunalité est « bien gérée ». De son propre aveu, le pire serait « d’être dans un situation financière difficile et de ne pas investir », l’élu concède donc qu’il faudra « être vigilant ». Et, surtout, trouver de nouvelles recettes.