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DOSSIER. Amiante : en Corse, des obligations légales pour protéger les travailleurs


le Dimanche 22 Janvier 2023 à 15:04

Face aux risques d’inhalation de fibres d’amiante que courent les intervenants de travaux de démolition ou rénovation de bâti d’avant 1997 ou d’opérations sur des terres amiantifères, une réglementation stricte a été mise en place depuis les années 2010.



DOSSIER. Amiante : en Corse, des obligations légales pour protéger les travailleurs
Même à des concentrations faibles, l’inhalation de fibres d’amiante est susceptible de provoquer des maladies graves. Un risque auquel les travailleurs du BTP sont particulièrement exposés, aussi bien dans le cadre d’interventions de désamiantage que lors de travaux de rénovation ou de démolition de bâtiments datant d’avant 1997. Afin de protéger les opérateurs de la construction de cet aléa, la règlementation en matière de prévention des risques professionnels liés à l’amiante a été entièrement révisée depuis 2012.  
 
« Les entreprises intervenantes doivent mettre en place un certain nombre de mesures de protection pour leurs salariés. Depuis la loi de 2016, la première étape avant travaux est le repérage et l’évaluation du risque », détaille ainsi Marie Anthelme, responsable du pôle travail à la Direction Régionale de l'Emploi, de l'Économie, du Travail et des Solidarités (DREETS) de Corse en poursuivant : « Quand de l’amiante est détectée, seule une entreprise certifiée peut intervenir. Ensuite, une fois que l’on connait le niveau d’exposition potentielle selon la concentration de fibres d’amiante, selon la nature des matériaux et selon les travaux qui vont être exercés et qui sont plus ou moins émissifs, il faudra mettre en place des mesures de protection, qui sont à minima le port d’équipements de protection individuelle. Dans les cas les plus simples, cela va être un appareil de protection respiratoire qui se compose d’un demi masque avec une cartouche filtrante, ou cela peut aussi être un masque plus protecteur avec un dispositif isolant de type adduction d’air. Pour les expositions les plus importantes, il peut être imposé le port d’une combinaison intégrale avec des douches de contamination. Enfin, il y a des mesures de décontamination et de gestion des déchets amiantés qui doivent être mises en place quel que soit le niveau d’exposition, pour éviter le risque d’exporter des fibres d’amiante à l’extérieur de la zone des travaux ». 
 
La responsable du pôle travail à la DREETS de Corse rappelle par ailleurs que les chantiers qui présentent un risque d’exposition à l’amiante « doivent faire l’objet d’un plan de retrait ou d’un mode opératoire », un document obligatoire que les entreprises doivent déposer auprès de l’inspection du travail. « Nous en recevons entre 80 et 100 chaque année au niveau régional, avec une répartition égale entre la Corse-du-Sud et la Haute-Corse », précise-t-elle. « Se surajoutent à cela ce que l’on appelle les « chantiers sauvages », c’est-à-dire des projets où le risque n’a pas été forcément été identifié, ou où il a été identifié mais où les mesures de prévention ne vont pas être mises en place. Dans ces cas-là les risques d’exposition des travailleurs sont beaucoup plus importants », relève-t-elle encore.
 
Outre les chantiers sur du bâti ancien, l’aléa amiante peut aussi toucher d’autres types de travaux. « Il y a un risque d’exposition à l’amiante qui peut concerner le réseau routier, puisqu’avant il était courant d’avoir recours à des matériaux amiantés. En Haute-Corse, il y a aussi un risque d’exposition des travailleurs pour tout ce qui est réseaux enterrés dans des sols potentiellement amiantés », pose Marie Anthelme. Dans ce droit fil, toutes les opérations sur des terrains amiantifères doivent également faire l’objet de ces mesures réglementaires.  « La Haute-Corse est le département le plus concerné par l’amiante naturel au niveau nationalEn termes de repérage avant travaux, globalement ce sont des obligations plutôt bien respectées puisque le risque d’exposition est très identifié grâce aux repérages effectués en lien avec le BRGM qui a établi la cartographie. Nous avons plutôt des problématiques dans le déroulé des travaux : il suffit qu’il y ait un aléa dans la réalisation des travaux et il peut survenir des choses que l’on n’avait pas forcément anticipé. Cela nécessite une suspension des travaux pour pouvoir ajuster le tir et coordonner bien les interventions des entreprises », soulève-t-elle.
 
Enfin, la DREETS intervient par ailleurs régulièrement auprès des entreprises et des branches professionnelles afin de les sensibiliser à ce risque amiante.  « Nous échangons très régulièrement en partenariat avec la Carsart Sud-Est, les ingénieurs prévention de l’OPP BTP, qui est l’organisme de prévention propre à la branche BTP, mais avec aussi les services de prévention en santé au travail. Nous travaillons avec eux sous différents formats comme des réunions d’information, des webinaires