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4 ème assises de la montagne Corse. Global Earth Keeper cherche l'équilibre entre tourisme et développement durable


La rédaction le Dimanche 9 Février 2020 à 11:27

A l'occasion des 4 ème assises de la montagne Corse, Global Earth Keeper, ONG basée à à Quenza adresse une tribune aux élus insulaires, "en espérant que de ce concile il en sorte que pour l’avenir, toutes les actions de l’homme dans notre montagne seront largement compensées par des actions pour la protection de l’environnement."



La tribune

En avant-propos des 4ème Assises de la montagne Corse,  M. JF Acquaviva  a annoncé dans la presse, le contour de cette grande messe «Ce rendez-vous annuel a pour objectif de réunir acteurs, élus, partenaires et associations dans le but de débattre sur plusieurs thématiques, c’est l’occasion  de réflexions pour mieux agir. Des réflexions ciblées et adaptées comme le développement et la revitalisation de l’intérieur, la surfréquentation, et la meilleure gestion des sites ». Le choix de Quenza est opportun. On ne peut pas trouver mieux comme commune, celle-ci  englobe toutes les pistes de réflexion de ces assises. Quenza possède sur sa commune trois joyaux, les fourches de Bavella, la vallée de l’Asinao et le plateau du Coscionu, peu de communes peuvent se vanter d’un tel patrimoine environnemental. La thématique du développement devrait être facile à régler avec un tel potentiel. Mais tout est complexe.
Nous constatons ainsi que le massif de Bavella appartient à la commune de Quenza, seulement le jour d’une catastrophe écologique, comme c’est le cas actuellement. Ce site des plus visité de Corse, n’entraine que des bénéfices financiers résiduels pour la population de Quenza. Le GR 20 dont l’itinéraire traverse des domaines privatifs laisse son lot de déchets chaque année. L’espace vital des mouflons diminue face à la pression humaine.
L’Asinao alimente en eau tout le grand sud. Le besoin estival de cette micro région est exponentiel, sans que la moindre royaltie vienne  enrichir les caisses communales. Le comble est que population locale est quant à elle sans eau potable. 
Le plateau du Coscionu,  dont l’accès mérite d’être enregistré dans le Guinness des routes les plus dangereuses, voit quand même passer aux environs de 30 000 personnes chaque année, alors imaginons quand cette piste sera une autoroute. Qui aura la capacité de gérer la venue de 50 000 personnes ? Sa structure d’accueil que l’on appelle « l’Arlesienne », devrait réellement ouvrir  un jour ouvrir.
La montagne Corse voit chaque année, randonneurs, trailleurs, kayakistes, adeptes du canyoning, ballades en 4X4, en motos tout terrain et j’en passe et des meilleurs. Quelles sont les véritables retombées économiques pour les populations locales, des miettes. La revitalisation du monde rural ? Au point mort. 
La montagne Corse appartient à une minorité de professionnels et de personnes qui profitent du vide rural, il est impossible d’arrêter la ruée vers l’Or vert, les collectivités n’ont pas les moyens de contrôler, de limiter, de réguler cette vague ou d’empêcher quoi que ce soit, mais ont-elles vraiment la volonté d’agir et de s’opposer à certains appétits ? La population de l’intérieur de l’Ile est l’une des grandes perdantes de ce saupoudrage financier de bonne conscience.
   L’autre perdante est la biodiversité, on vit sur la bête, on piétine, on arrache, on chasse, on brule, on pollue. Tout cela pour être en phase avec l’esprit de « développement économique ». On persiste à mettre en avant « le chantage à l’emploi face à la défense de l’environnement », dans toutes les communes de l’intérieur les populations sont confrontées  aux mêmes problèmes sans vraiment de solutions pérennes. La solidarité nationale devrait jouer par le reversement de compensations financières aux communes (sur l’exemple de la taxe Barnier), non pas sous la forme d’aides, mais en « monnaie sonnante et  trébuchante ». Donnant ainsi aux maires des possibilités d’investissement ou recrutement pour la protection de biodiversité. En espérant que de ce concile il en sorte que pour l’avenir, toutes les actions de l’homme dans notre montagne seront largement compensées par des actions pour la protection de l’environnement. Il serait bon que nos dirigeants s’inspirent de la gestion de la biodiversité au Costa Rica. Sinon certains de nos  petits-enfants devront peut-être attendre sur le bord du GR 20 en costume traditionnel avec leurs baretta misgia, les quelques subsides d’un état qui les aura spoliés de leurs environnements. 
MILANINI Dominique