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À Calvi des plagistes reconstruisent leurs établissements mais les incertitudes demeurent


Jean-Paul-Lottier le Samedi 16 Mai 2020 à 14:05

Alors que la réponse préfectorale de demande d'ouverture de la plage par le Maire de Calvi se fait attendre, quelques plagistes ont entrepris, après les démolitions imposées par l'État fin 2019, de reconstruire leur établissement en structure démontable, sans pour autant savoir de quoi sera fait leur avenir.



Photos Eyeinfinity Prod
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La crise sanitaire du Coronavirus et les conditions plus qu'aléatoires de cette saison estivale avec leur lot d'incertitudes sont autant d'éléments qui font que les plagistes de la station balnéaire de Calvi ont le moral dans les chaussettes.
Pour mieux comprendre leur situation, il faut remonter à 2017. Au terme de plusieurs réunions, parfois tendues, les plagistes et l'État ont trouvé un terrain d'entente pour que le Décret Plage de 2006 soit enfin respecté. Les plagistes signaient un protocole d'accord prévoyant un retrait négocié des établissements du Domaine Maritime d'ici au 31 décembre 2018. Cette date a par la suite été repoussée au 31 décembre 2019, date à laquelle tous les établissements sans exception ont été rasés et que la plage de Calvi a été rendue vierge de toute structure comme cela avait été demandé.
Un mois auparavant, François Ravier alors nouveau préfet de Corse s'était rendu à Calvi pour rassurer au cours d'une réunion en Mairie les plagistes et lever les derniers doutes qui subsistaient, avant de leur annoncer une solution transitoire en attendant la nouvelle concession de plage qui devraient être renouvelée à la Municipalité de Calvi pour une période de deux ans.
En attendant donc cette nouvelle concession de plage, les plagistes qui ont démoli leur établissement pouvaient bénéficier sur demande d'une Autorisation d'Occupation Temporaire pour exercer leur activité sur la plage de Calvi. Cette AOT était délivrée pour une période de deux ans, renouvelable si besoin.
Avec cette annonce, l'horizon s'éclaircissait pour les plagistes calvais qui pouvaient enfin entrevoir le bout du tunnel.
Tous ont alors engagé de l'argent, d'autres ont contracté des prêts pour reconstruire une structure démontable tout en respectant un cahier des charges établi avec les services de l'État et organismes concernés.
La saison 2020 était sauvée, du moins, croyez t'on, car depuis, il y a eu cette crise sanitaire qui a frappé fort, très fort, au point de mettre toute l'économie dans le rouge.
Aujourd'hui, comme chacun le sait, même si les déclarations du Premier ministre laissant entrevoir une possible ouverture des bar, cafés, restaurants et autorisant les français à partir en vacances en juillet-août, la situation de la corporation des plagistes calvais s'est nettement assombri, au point que certains à ce jour s'interrogent encore sur l'utilité de reconstruire et d'ouvrir pour sauver ce qui pourrait encore l'être.
La plage de Calvi ressemble à ce jour à un vaste chantier avec des engins, des ouvriers et des plagistes qui reconstruisent mais le compte des établissements n'y est pas.
" La situation est telle que certains n'ont pas les moyens pour l'heure de reconstruire et que d'autres s'interrogent sur l'utilité d'investir à nouveau dans l'immédiat pour une saison très incertaine. Il y a encore beaucoup trop d'inconnues pour se projeter dans l'avenir"  commente amer Gilbert Vietto, Président du Syndicat des Plagistes de Calvi.

Pour l'heure, tous attendent de savoir quelle place les plagistes auront dans le plan de relance de l'économie dont l'État devrait dans les prochains jours en détailler les modalités, tout comme ils sont suspendus à l'autorisation de reprise d'activité de leurs établissement et à celle tout simplement de la plage de Calvi.