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Déchets corses vers Nice : Estrosi prêt à rouvrir son port. Simeoni favorable


MV le Lundi 6 Avril 2020 à 19:20

A la demande du maire d'Ajaccio, son homologue niçois, Christian Estrosi, a donné son feu vert pour que l'unité de valorisation énergétique de l’Ariane traite près de 7 000 tonnes de déchets ménagers résiduels de la communauté d’agglomération du pays ajaccien qui, selon Laurent Marcangeli, représentent aujourd'hui une "une réelle menace sanitaire pour la Corse".
Le président de la métropole niçoise se dit prêt a rouvrir son port pour accueillir une partie des 8,000 balles des déchets provenant de Corse "dans des délais très brefs et sur une période de 45 jours".
Dans la soirée de ce 6 avril le président de l'exécutif a annoncé vouloir organiser "une réunion technique au plus vite" pour organiser ce déconfinement que Gilles Simeoni qualifie d' "envisageable".



Photo archive Michel Luccioni
Photo archive Michel Luccioni
Pour résoudre, temporairement la "crise sanitaire liée aux déchets" le maire d'Ajaccio Laurent Marcangeli a demandé l'aide de son ami et homologue niçois Christian Estrosi.
Dans une lettre adressée ce dimanche 5 avril au président de l'exécutif corse,  le maire d'Ajaccio et président de la CAPA, indiquait à Gilles Simeoni que le maire de Nice et président de Nice-Métropole, avait accepté de recevoir 7 000 balles d'ordures ménagères résiduelles de déchets stockés sur le site de Saint-Antoine, dans une usine de traitement située sur le territoire de Nice-Métropole.

Dans un conférence de presse qui a eu lieu ce lundi Christian Estrosi a affirmé  être prêt "dans des délais très brefs et sur une période de 45 jours" à accueillir dans son port des navires corses chargés de déchets corses pour être traités et recyclés dans l'unité de valorisation énergétique de l’Ariane.
En raison de la fermeture des bars et restaurants, la  Métropole Nice Côte d'Azur traite pendant cette période de confinement lié au Covid-19, environ 20% de déchets en moins que d'habitude. Cette marge correspond aux besoins de l'ile de beauté qui depuis le 9 mars dernier, avec les blocages des sites d'enfouissement de Viggianellu et Prunelli di Fium'Orbu met en balles ses déchets. 

La métropole niçoise accepterait donc de recevoir environ 7.000 tonnes (des 10 000 entreposées à Saint Antoine) de déchets corses et de les traiter pour un prix équivalent à celui que payent les villes de Menton, Cannes ou Grasse, qui envoient elles aussi des déchets sur les sites niçois.
 

Simeoni "une réunion technique au plus vite"

Très attendue la réponse du président de l'exécutif à Laurent Marcangeli est arrivée en fin de journée. Pour Gilles Simeoni la proposition su maie d'Ajaccio est " conjoncturellement envisageable et la possibilité d’exportation temporaire des balles doit être activement envisagée, et ce, d’autant qu’elle permet à la fois de ne pas les conserver dans des sites et des conditions non sécurisés à la fois d’éviter au moins partiellement leur stockage dans les centres de Vighjaneddu et de Prunelli di Fium’orbu, dont les élus et la population sont depuis longtemps mis à contribution dans le cadre de la crise des déchets."
Après avoir échangé avec le Préfet de Corse, Franck Robine, qui a confirmé la disponibilité de l'Etat pour envisager cette solution et sa mise en œuvre et avoir pris attache avec les autorités compétentes pour examiner la faisabilité juridique, technique et financière de cette opération ainsi que avec Renaud Muselier, Président de la Région Sud, "dont l'accord est une condition sine qua non"​ le présidentde l'exécutif propose la  "tenue d’une réunion au plus tôt, si possible dès demain (mardi) avec les principaux acteurs institutionnels compétents pour arrêter les grands principes de ce transfert d'ordures ménagères : État, Syvadec, CAPA et CAB, en leur qualité d'EPCI principaux producteurs d'ordures ménagères."

La lettre du président du Syvadec au President de l'exécutif corse

Le Syvadec a été informé de possibilités exceptionnelles d’accueil de déchets en provenance de la Corse dans l’incinérateur de Nice, ainsi que dans d’autres sites de traitement de la région PACA. Ces vides de fouille sont liés à la baisse conjoncturelle de production de déchets pendant la période de confinement, et ne sont donc disponibles que durant les quelques semaines à venir. Ces capacités permettraient de traiter les 21 000 tonnes de balles de déchets stockées provisoirement depuis le 8 novembre dans toute la Corse.
Je vous ai déjà fait part de l’urgence de déstocker ces balles, d’une part pour prévenir leur dégradation dans la période de pandémie actuelle à laquelle on ne saurait rajouter une crise sanitaire, mais également pour disposer de la place suffisante pour assurer la continuité du service si leur traitement en installation de stockage devenait impossible pour des raisons liées à la pandémie.
Conformément au code de l’environnement, je vous saurai gré de bien vouloir saisir le Président de la région PACA afin qu’il nous confirme les possibilités d’accueil dans les sites de traitement de sa région, etqu’il donne un avis public favorable à l’accueil de déchets en provenance de la Corse. Mes services se tiennent à votre disposition pour vous préciser les sites potentiels d’accueil et les capacités correspondantes.
Par ailleurs, nous avons évoqué à plusieurs reprises les difficultés financières des collectivités de Corse, quiont déjà assumé plus de 5 millions d’euros de surcoûts liés au blocage de l’ISDND de Viggianello depuis le8 novembre dernier. Elles ne sont pas mesure d’assumer seules de nouveaux surcoûts liés à un traitement des déchets hors de Corse, et notamment le surcoût lié à la traversée maritime. Je vous remercie de bien vouloir me confirmer votre accord pour la participation financière de la Collectivité de Corse au traitement hors de Corse en prenant en charge ce surcoût maritime.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma considération distinguée.