Viviane Rongione, enseignante retraitée résidant en région parisienne, est candidate dans la deuxième circonscription de Haute-Corse aux élections législatives des 12 et 19 juin.
- Comme les autres candidats de Lutte ouvrière, vous ne vivez pas en Corse. Qu’est-ce qui a motivé votre candidature ?
- Lutte ouvrière investit des candidats dans toutes les circonscriptions de France. Nous essayons de mener cette campagne le plus largement possible sur tout le territoire national. Si je me présente en Corse, en ne l’étant pas, c’est pour permettre aux électeurs qui ont voté pour nous aux présidentielles, et il y en a, de réitérer leur geste et de réaffirmer leurs convictions en votant Lutte ouvrière. Aujourd’hui, voter le camp des travailleurs me semble être le vote le plus utile pour les travailleurs !
- Quel est votre programme ?
- Nous portons le programme de lutte que nous avons défendu aux présidentielles, qui s’adresse aux travailleurs, aux employés, aux chômeurs, aux retraités pauvres, y compris aux femmes au foyer qui n’arrivent pas à joindre les deux bouts. C’est un programme de lutte qui reprend un certain nombre de revendications comme : ne pas avoir de salaires en dessous de 2 000 euros, indexer les retraites et les salaires sur la hausse du coût de la vie, le partage du travail entre tous… Il faut que les travailleurs aient le contrôle sur ce qui se passe au sein des entreprises de manière à ne pas subir constamment la situation, mais à imposer la défense de leurs intérêts.
- Pensez-vous que la crise économique, la réduction du pouvoir d’achat et la flambée des prix pourraient vous attirer une partie de l’électorat de gauche ?
- Nous pensons que les travailleurs auraient intérêt à le faire. Tout le monde parle aujourd’hui du pouvoir d’achat. Droite, gauche, médias… Ce problème touche les salariés, mais aussi les petits artisans, les commerçants, les patrons de cafés et restaurants, les coiffeurs… Tout le monde consomme moins et fait beaucoup plus attention à ce qu’il dépense. Forcément, ça se répercute sur l’ensemble de la population des milieux populaires. De l’autre côté, on voit des gens qui s’enrichissent parce que cette spéculation sur les prix enrichit les actionnaires. Si on pense à Bernard Arnault qui engrange deux SMIC à la minute ! Eh bien, cet argent-là, il vient de quelque part ! Il vient, à la fois, des ouvriers et des salariés, et de la spéculation sur les prix.
- Défendez-vous des problématiques plus spécifiques à la Corse ?
- Les urgences sont les mêmes, mais à des degrés différents. En Corse, par exemple, le problème des déserts médicaux est assez important puisque 53% des communes sont considérées comme désert médical. Là, évidemment, il y a une urgence ! Les gens doivent pouvoir se faire soigner directement sur l’île… même si, dans les autres régions de France, ce n’est pas mieux. Je pense qu’il faudrait aussi essayer de développer les transports collectifs et d’améliorer les infrastructures.
- Quelle est la position de Lutte ouvrière sur la question de l'autonomie de la Corse ?
- En ce qui concerne l’autonomie ou l’indépendance, notre position est de savoir ce que les travailleurs et les classes populaires en pensent. On demande à savoir ce que l’autonomie va apporter aux classes populaires. On parle souvent de l’exemple de la Polynésie, mais la question que Lutte ouvrière se pose, c’est de savoir ce qu’en ont tiré les travailleurs polynésiens pauvres ? On peut être favorable à une autonomie des travailleurs, si cela leur permet de mieux vivre, et non de subir comme c’est le cas maintenant.
- Comment allez-vous mener cette campagne en résidant en région parisienne ?
- J’étais en Corse la semaine dernière pendant quelques jours pour déposer le dossier de candidature. Je vais revenir au début du mois de juin. Je mènerai une campagne de terrain, je vais essayer de rencontrer les gens, les travailleurs, les retraités, les jeunes, les classes populaires qui sont notre public à nous. Des réunions publiques seront organisées dans les deux départements.