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Un schéma de la persévérance scolaire déployé en Corse pour lutter contre le décrochage


M.V. le Mardi 13 Décembre 2022 à 11:46

Malgré un taux de décrochage scolaire moins élevé que la moyenne nationale, l'Académie de Corse agit au quotidien sur ce phénomène. A l'occasion du séminaire académique "Schéma de la persévérance scolaire dans les établissements" qui a eu lieu la semaine dernière à l'IUT de Corte, le recteur Jean-Philippe Agresti à détaillé pour CNI l’arsenal sur l'académie s’appuie pour éviter que les jeunes quittent le système scolaire sans qualification et pour favoriser l'égalité des chances.



Jean-Philippe Agresti recteur de l'Académie de Corse
Jean-Philippe Agresti recteur de l'Académie de Corse
- Quels sont les chiffres du décrochage scolaire en Corse ?
- Les chiffres ne sont pas encore stabilisés mais on peut dire que l'Académie de Corse n'est pas dans une situation de difficultés face au décrochage scolaire. Elle est véritablement dans une situation comparable à ce qui se passe au niveau national. 

- Comment, concrètement, l’académie lutte contre le décrochage ?
- L'Académie lutte contre le décrochage scolaire en assurant la persévérance scolaire, afin d'amener les élèves à la poursuite des études et à l'acquisition d'une certification ou d'un diplôme. Le premier travail porte sur le repérage des difficultés afin de déceler les signes de décrochage. Ce qui passe aujourd'hui par une sensibilisation de l'ensemble des chefs d'établissement, des équipes pédagogiques, des CPE et aussi de tous celles et ceux qui sont aux côtés des élèves, notamment dans les classes, car c'est là où il y a les premières manifestations du décrochage : l'absentéisme, l'agitation, le non-respect des règles de la vie de classe, la baisse des notes, la tristesse et le manque d'attention. C'est à la fois en classe, dans la course, dans les couloirs, à la cantine qu'il faut absolument repérer des indices, qui laissent croire que l'on est face à un élève qui se trouve dans une situation qui pourrait l'amener à un décrochage. Une fois les signes de décrochage décelés, il faut tout de suite établir un diagnostic qui permettra de mettre en place des dispositifs de soutien scolaire, psychologique, social. Médico-social et à un certain moment du diagnostic on peut envisager une réorientation, une autre formation. Je fais l'exemple typique d'un gamin qui rentre au lycée, qui est fragile ou fragilisé, pour lequel on repère des difficultés. Et les résultats scolaires ne sont pas là. Il devient de plus en plus absent. Il est moins attentif quand on s'aperçoit que l'orientation n'est pas bonne. C'est ce qui est la cause principale de son décrochage scolaire. Et bien avant les vacances de Toussaint, nous pour le réorienter par exemple. Et puis ensuite, on essaye d'étendre le dispositif au-delà de tout ce qui offre l'Éducation nationale. On a donc des relations privilégiées avec des partenaires du type, les missions locales, les CFA, l' école de la deuxième chance, l'AFPA avec qui nous nous trouvaillons pour maintenir nos élèves dans une situation d'apprentissage.

- Pourquoi avoir organisé ce séminaire académique "Schéma de la persévérance scolaire dans les établissements"  ?
- Parce que le premier outil de lutte contre le décrochage scolaire et favoriser l'égalité des chances c'est de former et sensibiliser nos personnels. Et ce séminaire s'inscrit dans cette stratégie des schémas académiques de la persévérance scolaire. C'est véritablement une politique publique que nous menons en matière de formation et de sensibilisation pour décélérer au plus tôt les cas de décrochage et les accompagner avec quatre niveaux d'action qui sont les mesures que nous mettons en œuvre pour la persévérance scolaire.

  - Quelles sont les mesures contenues dans le schéma académique de la persévérance scolaire ?
- Il y a des mesures individuelles qui s'inscrivent dans une stratégie globale qui part de l'établissement jusqu'à la relation avec nos partenaires, avec qui on travaille s’il y a besoin d'orienter ou de réorienter l'enfant en dehors de l'établissement.L'idée c'est de créer un accompagnement pédagogique personnalisé. Le programme Foquale (Formation Qualification Emploi) par exemple regroupe les acteurs qui prennent en charge les jeunes en risque de décrochage ou décrocheurs. Ce réseau intervient dans le périmètre d'une Plate-forme de suivi et d'appui aux décrocheurs. Dès les premiers signes annonciateurs d'un décrochage, comme une chute subite de résultats ou un fort absentéisme, on se retrouve autour d'une table, dans le cadre des groupes de prévention du décrochage scolaire avec les chefs d'établissement, le CPE, les psychologues scolaires des CIO, l'assistante sociale parfois, les Missions locales et on recherche la meilleure solution pour l'élève, pour essayer de le raccrocher au bon wagon.

- L'Académie a déployé un outil de suivi des élèves dans tous les établissements de l’Académie de Corse. En quoi consiste-t-il ? 
- Le schéma académique de la persévérance scolaire est en place depuis l'année dernière sur l'Académie de Corse. Il se décline à travers des formations dans les microrégions et puis à travers le séminaire académique. Il s'auriculedésormais avec un outil académique informatique de suivi des élèves pour qu'ils puissent les suivre pas à pas de manière très individualisée. Afin d'utiliser l'éventail des possibilités qui nous sont offertes par l'Éducation nationale, soit par nos partenaires. Le prescripteur et le chef d'établissement a grâce à cet outil de connaissance de toutes les possibilités de réinsertion et formation pour son élève, des offres des partenaires locaux et il peut donc les étudier pour proposer, en accord avec l'équipe pédagogique, le meilleur parcours possible.
 

- Pendant le séminaire vous avez évoqué la mise en place du Parcours aménagé de formation initiale Qu’est-ce que c’est le PAFI ?
- C'est une de mesures contenues dans le schéma académique de la persévérance scolaire qui s’articule étroitement avec d’autres mesures du plan visant une plus grande modularité des formations et souplesse des parcours, la mise en œuvre d’alliances éducatives visant à apporter une réponse personnalisée aux difficultés de l’élève, et l’association renforcée des parents au parcours de leur enfant. Ce nouveau parcours formalise et encadre la possibilité donnée à un jeune, repéré comme en risque ou en situation de décrochage, de pouvoir "respirer" et prendre du recul en sortant temporairement du milieu scolaire et/ou de l’établissement, tout en intégrant des activités encadrées, proposées par l’établissement ou par le jeune lui-même. Le jeune conserve le statut scolaire et les droits qui lui sont associés (couverture, maladie, bourse..)Durant toute la durée du parcours, qui ne peut excéder un an. Il s’agit donc d’une "parenthèse" dans le parcours du jeune, qui doit pouvoir ensuite revenir au lycée sans conséquence négative sur la poursuite de ses études.