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Traitement des déchets : le groupe "Per l'Avvene" préconise un referendum local


C.-V. M le Vendredi 25 Octobre 2019 à 10:42

Pour le groupe "Per l'Avvene" à l'assemblée de Corse "de façon pleinement prévisible, la crise chronique des déchets s’accentue. L’épuisement des capacités d’enfouissement se traduit par un surplus massif qui ne pourra être traité. 10 000 tonnes ne trouveront pas d’exutoire en 2019, 80 000 tonnes en 2020, 110 000 tonnes en 2021… Jean-Martin Mondoloni et Xavier Lacombe ont développé leurs arguments vendredi matin lors d'une conférence de presse.



"Notre groupe tire la sonnette d’alarme depuis maintenant des années, et formulé des propositions combinatoires méritant d’être examinées en lieu et place de la fin de non-recevoir qui nous a été renvoyée par l’exécutif"  ont souligné, unanimes vendredi matin, les membres du groupe Per l'Avvene

 

"En termes de collecte, tout le monde est d’accord pour favoriser le tri et le surtri. Il n’en demeure pas moins qu’il restera dans tous les cas un tonnage important de déchets résiduels. La Collectivité, pleinement responsable et compétente, se doit d’opter clairement pour un mode de traitement pérenne, viable et le plus conforme possible aux ambitions de développement durable. En découlera ensuite l’action du SYVADEC qui n’est jamais que l’organe de mise en œuvre de la politique régionale en matière de déchets" ont-is ajouté.

 

Mais ont-ils encre souligné "ne nous interdisons pas de réfléchir et de travailler sur les différents modes de traitement, qui ont tous évolué dans le temps et peuvent constituer des réponses adaptées à la situation inextricable dans laquelle se trouve la Corse. La motion que nous avions proposée insistait autant sur la collecte (tri, surtri, plateforme de déballage dans les supermarchés, etc…) que sur le traitement (méthanisation des fermentescibles, étude sur la valorisation énergétique, etc…)."

 

Pour Per l'Avvene qui ne ménage pas la majorité territoriale, "la Corse ne peut plus attendre. Il est temps de décider, sans considération idéologique, mais dans l’intérêt de notre île".
Ainsi le groupe, qui estime que "face au dogmatisme et à l’inertie de la majorité nationaliste sur ce dossier crucial, seuls les Corses sont désormais en mesure de trancher", propose  "d’organiser un referendum local sur le mode de traitement des déchets que la population privilégie. Consultation référendaire à l’échelle de la Corse avec trois choix clairs : enfouissement, valorisation énergétique, export."
Ce serait la meilleure façon de trancher ce débat pour mieux engager dans la foulée une politique adaptée
."


Ils ont dit

Xavier Lacombe
« La réponse de l’exécutif à ma question d’hier était généraliste et détournée. Il n’y a plus de capacités d’enfouissement et de stockage. Tallone et Vico sont fermés, Prunelli est limité, et Viggianello le sera en avril 2020.
Ou allons-nous mettre les 10 000 tonnes qui nous resteront sur les bras en fin d’année ?
A ce jour, les conventions bilatérales avec les intercommunalités n’ont pas été signées.
Nous divergeons sur le traitement. Le choix de 60% de tri était illusoire. Dans certaines interco, on dépasse seulement les 30% pour les plus vertueux. On stigmatise injustement les interco pour mieux se décharger de la responsabilité. Ce n’est pas honnête. Notre groupe avait demandé de mettre les moyens pour aider les interco… en vain. Aujourd’hui, il n’y a pas de site public, on va forcément devoir s’orienter vers de sites privés. Et les EPCI vont être obligés d’augmenter leur fiscalité. Voilà où nous en sommes. »



Jan-Martin Mondoloni
« L’exécutif a répondu de façon évasive hier à la question orale posée par Xavier. On va clairement dans le mur. Certes le volume de tri a augmenté, et c’est très bien. Mais les capacités d’enfouissement sont moindres et il reste des milliers de tonnes de déchets résiduels.
Il faut aussi identifier les responsabilités et arrêter de rejeter la faute sur les autres. L’Etat n’a qu’une obligation liée à la salubrité publique. On ne peut pas demander plus d’autonomie, et quand on dispose d’une compétence transférée, accuser l’Etat d’une situation dont on est soi-même responsable.
Quant au SYVADEC, ce n’est ni plus ni moins qu’un syndicat de valorisation qui met en œuvre les orientations de la CDC.
Depuis 3 ans, l’Assemblée s’en tient seulement au tri, même si on arrive à surtri. On ne peut pas passer de 25 à 60% de tri en aussi peu de temps. Le plan était vicié dès le départ par ce fondement illusoire. Nous n’avons plus de solution pour le traitement à ce jour.
Il y a une rupture de légitimité dans l’opinion. Et c’est justement à l’opinion de trancher aujourd’hui pour savoir ce que les Corses veulent faire du déchet résiduel : Enfouissement, export, valorisation énergétique.
Sachant que ce que l’on a aujourd’hui, l’enfouissement va à l’encontre des lois de transition énergétique, des directives européennes, et des seuils d’acceptabilités on voit bien qu’aucune maire ni population communale de veut d’un CET à proximité.
L’hypothèse d’une étude sur une unité de valorisation énergétique avait été proposée par notre groupe et rejetée par la majorité pour des raisons idéologiques. Or, la question se doit d’être étudiée, d’autant plus que la technologie a évolué en termes de mesures de pollution, de dimensionnement, etc…. Le déchet vu comme un problème, peut aussi devenir une source d’énergie.
Il existera toujours des déchets résiduels. Demandons aux Corses ce qu’ils veulent en faire : enfouir, valoriser ou exporter ! »