Tony Viacara (debout 2ème en partant de la gauche) et l'équipe d'observation des baleines
«Quand la baleine et son baleineau se sont approchés de moi à une vingtaine de centimètres, des larmes d’émotion ont mouillé mon visage à l’intérieur du masque » raconte avec passion Tony Viacara. Le plongeur et photographe bastiais est parti une quinzaine de jours en Polynésie Française avec l’association « Un océan de vie » dont il est le représentant en Corse. La création de cette association est née d’un constat simple : tous les ans, ce sont 6 à 7 millions de tonnes de déchets qui sont déversées dans les océans. «Nous en sommes tous responsables et nous pouvons agir chacun à notre niveau pour lutter contre cette pollution marine » souligne René Heuzey, président de l’association. «Je parcours avec ma caméra sous-marine presque toutes les mers du globe depuis plus de 25 ans. Je tourne et réalise des films pour différentes chaînes de télévisons françaises et étrangères. Toutes ces années durant, j’ai pu constater des dégradations dans certains endroits, mais aussi quelques rares améliorations dans d’autres. Personnellement, à chaque fois que je plonge et que je trouve des petits déchets comme des sacs en plastique ou des bouteilles, je les remonte et je vais les jeter dans la première poubelle en vue. Il m’est même arrivé de sauver des poissons ou des petits animaux et gorgones qui s’étaient trouvés prisonniers dans des bouts de filet accrochés sur les rochers. Les tortues confondent parfois les sacs en plastique avec les méduses qui sont leur alimentation principale. Elles meurent ainsi d’occlusions intestinales. Les estomacs des mammifères et oiseaux marins sont remplis d’objets indigestes ! ».
La Polynésie après L’Île Maurice
Après 10 ans de tournage, d’observation et d’étude des cachalots de l’Île Maurice, depuis 2 ans l’association observe et étudie les baleines à bosse de Moorea en Polynésie française. Le but de cette mission est de recenser, prendre des photos et des vidéos d’identification des baleines avec leur petit, sur et sous l’eau. Du 12 au 25 octobre, Tony Viacara est allé participer au programme pour faire des photos et vidéos de haute qualité. «Grâce à ces images nous avons pu identifier 8 nouveaux petits baleineaux avec leur maman » souligne René Heuzey. «Tous les matins nous partions à 8h sur le bateau de Nicolas Buray, un scientifique de Tahiti Shark Expeditions et nous revenions en fin d’après midi vers 17h» explique Tony Viacara. TSE est le 1er centre de plongée en Polynésie dédié exclusivement à l’observation des requins et des grands mammifères marins. Nicolas Buray, connu dans le monde entier pour avoir plongé avec les requins, a créé en 2011 l’Observatoire des Requins de Polynésie. «Les baleines à bosse se trouvent tout autour de l’île de Moorea. Pour ce travail j’avais emporté une cinquantaine de kg de matériel. Lors des observations nous avons également pu faire des enregistrements sonores des baleines mâles chanteurs et récupérer quelques squames. Les squames sont des morceaux de peau de baleines qui se détachent de leur corps quand elles sautent hors de l’eau. Toutes les photos, vidéos, enregistrements sonores et rapports d’observation sont ensuite remis à la DIREN, Direction de l’Environnement de la Polynésie Française, qui nous délivre les autorisations de tournage et d’observation. Sur place, un guide, spécialisé dans les approches des cétacés, nous indiquait les lieux pour voir les baleines lorsqu’elles remontent à la surface ».
Le chant des baleines, les écailles des tortues
«Dans certains pays les baleines sont hélas encore chassées. C’est inconcevable aujourd’hui. Je suis conscient d’avoir vécu des moments privilégiés, des moments très très forts. J’espère que les photos réalisées vont pouvoir sensibiliser les gens, aider à protéger les baleines. Il faut savoir aussi que les baleines font partie du cycle d’absorption du CO2. Tout au long de leur longue vie qui dure entre 100 et 200 ans, les cétacés piègent, selon les espèces et leur volume, jusqu’à 33 tonnes de CO2. C’est plus qu’un arbre qui capte en moyenne 20 kg de CO2 par an ». Ce mois d’octobre était propice à l’observation des baleines qui remontent de l’Antarctique où elles se nourrissent pour mettre bas en Polynésie.
Si Tony Viacara se souvient avec beaucoup d’émotion de ses rencontres avec les baleines et les baleineaux, il souligne aussi avoir eu bien peur lors d’une tempête. «En tant que bénévole de la SNSM de Bastia, j’ai connu du mauvais temps en mer, des conditions difficiles. Mais là nous avons essuyé une tempête d’une violence inouïe. Je n’avais jamais vu ça mais c’est parait-il presque habituel là bas et on a quand même plongé dans une eau chaude de 27 à 28 degrés. Moment aussi superbe lorsqu’en raison du chant des baleines tu as tes caissons de plongée qui vibrent. Impressionnant ! On a croisé aussi quelques requins de type longimanus, frères du grand requin blanc mais il y avait une équipe pour sécuriser autour de nous. On a recensé aussi des tortues, tortues vertes et tortues imbriquées qu’on appelle aussi tortues à écailles».
D’autres missions en novembre et janvier
A peine vient-il de poser son sac à terre que Tony s’apprête à repartir. « Je repars le 9 novembre pour une mission en Basse Californie, en mer de Cortez. Cette fois et toujours avec la même équipe et la même association, on va faire des photos d’otaries. Puis en janvier je prendrai tout seul cette fois la direction de l’Arctique pour des photos d’autres espèces de baleines pour une association norvégienne avec Valhalla Expédition. En projet aussi une grande exposition à Bastia ».
Info ++
Le 10 novembre à 21h55, sera diffusé sur FR3 Via Stella, un film de Lionel Boisseau : «Des baleines et des hommes en Méditerranée», tourné en 2020 et 2021 et auquel a participé notre plongeur nustrale.
La Polynésie après L’Île Maurice
Après 10 ans de tournage, d’observation et d’étude des cachalots de l’Île Maurice, depuis 2 ans l’association observe et étudie les baleines à bosse de Moorea en Polynésie française. Le but de cette mission est de recenser, prendre des photos et des vidéos d’identification des baleines avec leur petit, sur et sous l’eau. Du 12 au 25 octobre, Tony Viacara est allé participer au programme pour faire des photos et vidéos de haute qualité. «Grâce à ces images nous avons pu identifier 8 nouveaux petits baleineaux avec leur maman » souligne René Heuzey. «Tous les matins nous partions à 8h sur le bateau de Nicolas Buray, un scientifique de Tahiti Shark Expeditions et nous revenions en fin d’après midi vers 17h» explique Tony Viacara. TSE est le 1er centre de plongée en Polynésie dédié exclusivement à l’observation des requins et des grands mammifères marins. Nicolas Buray, connu dans le monde entier pour avoir plongé avec les requins, a créé en 2011 l’Observatoire des Requins de Polynésie. «Les baleines à bosse se trouvent tout autour de l’île de Moorea. Pour ce travail j’avais emporté une cinquantaine de kg de matériel. Lors des observations nous avons également pu faire des enregistrements sonores des baleines mâles chanteurs et récupérer quelques squames. Les squames sont des morceaux de peau de baleines qui se détachent de leur corps quand elles sautent hors de l’eau. Toutes les photos, vidéos, enregistrements sonores et rapports d’observation sont ensuite remis à la DIREN, Direction de l’Environnement de la Polynésie Française, qui nous délivre les autorisations de tournage et d’observation. Sur place, un guide, spécialisé dans les approches des cétacés, nous indiquait les lieux pour voir les baleines lorsqu’elles remontent à la surface ».
Le chant des baleines, les écailles des tortues
«Dans certains pays les baleines sont hélas encore chassées. C’est inconcevable aujourd’hui. Je suis conscient d’avoir vécu des moments privilégiés, des moments très très forts. J’espère que les photos réalisées vont pouvoir sensibiliser les gens, aider à protéger les baleines. Il faut savoir aussi que les baleines font partie du cycle d’absorption du CO2. Tout au long de leur longue vie qui dure entre 100 et 200 ans, les cétacés piègent, selon les espèces et leur volume, jusqu’à 33 tonnes de CO2. C’est plus qu’un arbre qui capte en moyenne 20 kg de CO2 par an ». Ce mois d’octobre était propice à l’observation des baleines qui remontent de l’Antarctique où elles se nourrissent pour mettre bas en Polynésie.
Si Tony Viacara se souvient avec beaucoup d’émotion de ses rencontres avec les baleines et les baleineaux, il souligne aussi avoir eu bien peur lors d’une tempête. «En tant que bénévole de la SNSM de Bastia, j’ai connu du mauvais temps en mer, des conditions difficiles. Mais là nous avons essuyé une tempête d’une violence inouïe. Je n’avais jamais vu ça mais c’est parait-il presque habituel là bas et on a quand même plongé dans une eau chaude de 27 à 28 degrés. Moment aussi superbe lorsqu’en raison du chant des baleines tu as tes caissons de plongée qui vibrent. Impressionnant ! On a croisé aussi quelques requins de type longimanus, frères du grand requin blanc mais il y avait une équipe pour sécuriser autour de nous. On a recensé aussi des tortues, tortues vertes et tortues imbriquées qu’on appelle aussi tortues à écailles».
D’autres missions en novembre et janvier
A peine vient-il de poser son sac à terre que Tony s’apprête à repartir. « Je repars le 9 novembre pour une mission en Basse Californie, en mer de Cortez. Cette fois et toujours avec la même équipe et la même association, on va faire des photos d’otaries. Puis en janvier je prendrai tout seul cette fois la direction de l’Arctique pour des photos d’autres espèces de baleines pour une association norvégienne avec Valhalla Expédition. En projet aussi une grande exposition à Bastia ».
Info ++
Le 10 novembre à 21h55, sera diffusé sur FR3 Via Stella, un film de Lionel Boisseau : «Des baleines et des hommes en Méditerranée», tourné en 2020 et 2021 et auquel a participé notre plongeur nustrale.