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Semi-liberté pour Alain Ferrandi : "on vit les premières heures d'un renouveau"


Naël Makhzoum le Jeudi 23 Février 2023 à 12:06

Le tribunal d'application des peines antiterroriste a fait droit ce jeudi 23 février à la demande d'aménagement de peine d'Alain Ferrandi, condamné à la perpétuité en 2003 pour l'assassinat en Corse du préfet Claude Erignac et qui était libérable depuis près de six ans. Un "soulagement" pour son avocate, Me Françoise Davideau, qui reste suspendu à un éventuel appel du parquet national antiterroriste.



Alain Ferrandi - Photo archives.
Alain Ferrandi - Photo archives.
Le tribunal d’application des peines antiterroristes (Tapat) a accordé, ce jeudi 23 février, une semi-liberté d’un an probatoire à une libération conditionnelle à Alain Ferrandi, condamné pour l'assassinat du préfet Claude Erignac, tombé sous les balles des tueurs, le 6 février 1998, à Ajaccio. Incarcéré depuis mai 1999 et condamné à la perpétuité en juillet 2003, Alain Ferrandi, purge sa peine à la prison de Borgo où il a été transféré en avril 2022.

"On a l'espoir que cette décision soit pérenne, indique Maître Françoise Davideau, l'avocate d'Alain Ferrandi, quelques instants après le délibéré. Je suis satisfaite de cette décision et le principal intéressé, comme vous pouvez l'imaginer, est assez soulagé de pouvoir envisager de franchir les portes de la prison, même en semi-liberté. L'heure est à l'espoir, il y a une forme de satisfaction de voir que justice a été rendue selon des principes fondamentaux. On espère qu'on vit les premières heures d'un renouveau."

Un renouveau, au moment où les discussions entre les élus corses et l'État doivent reprendre demain autour de l'avenir institutionnel de l'île. Une telle décision était un préalable nécessaire à la bonne tenue des échanges, tout comme la semi-liberté accordée à Pierre Alessandri le 31 janvier dernier par la cour d'appel de Paris. 

Il est "resté informé et curieux"

Grâce à cette décision, Alain Ferrandi aujourd'hui âgé de 62 ans, qui a une promesse d'embauche en CDI pour travailler dans la journée chez un agrumiculteur de Castellare-di-Casinca, avant de rentrer dormir la nuit à la prison de Borgo. "Il se sent prêt, ça fait plusieurs années qu'il a eu le temps d'y réfléchir, assure son avocate, Me Davideau. Ça lui permettrait de se retrouver dans un domaine professionnel qu'il connaît, à savoir le monde agricole. C'est quelqu'un qui est resté informé et curieux durant toute sa détention. On espère vraiment qu'il va pouvoir, comme prévu, bénéficier d'un régime d'aménagement de peine à compter du 23 mars. Pour qu'il puisse travailler, retrouver sa famille, mener de nouveau une vie active... Tout ce qui est dans ses priorités depuis très longtemps."

Des espoirs qui ne seront pas, l'espère l'avocate, ternis une fois de plus par un revirement de situation. Car le tribunal d'application des peines antiterroristes avait déjà accordé cette même décision de semi-liberté il y a un an presque jour pour jour, avant que la décision ne soit, trois mois plus tard, modifiée suite à un appel du parquet national antiterroriste.

Là encore, le Pnat dispose d'un délai de 24 heures pour faire appel. Ce vendredi, le démarrage des discussions qui devrait avoir lieu à Paris va donc très probablement dépendre de l'annonce d'un appel ou non par le parquet. D'ici-là, le temps reste à la satisfaction et au soulagement pour Alain Ferrandi.