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Sébastien Chenu : "Il faut tenir compte des spécificités de la Corse, mais l'autonomie ne remplira pas le frigo des gens"


le Dimanche 29 Octobre 2023 à 11:04

Lors de sa visite à Ajaccio, ce samedi 28 octobre, Sébastien Chenu, vice-président du Rassemblement national et de l’Assemblée nationale, a échangé avec les représentants régionaux du RN, François Filoni et Nathalie Antona, sur les enjeux majeurs des élections européennes. Il a mis en avant l'importance d'un vote stratégique, abordé les particularités de la Corse, et plaidé en faveur d'une présence renforcée de l'île au Parlement européen. Chenu a également partagé les solutions du Rassemblement National pour améliorer le pouvoir d'achat, les droits de succession, et d'autres domaines essentiels, tout en réaffirmant la position du parti sur l'autonomie.



Sébastien Chenu, Nathalie Antona, François Filoni
Sébastien Chenu, Nathalie Antona, François Filoni
- Sébastien Chenu, vous venez pour la deuxième fois à la rencontre de la Fédération de Corse et de ses adhérents, quel est le sens de votre visite ?
- Il est double. D’abord, nous faisons beaucoup de voix, Marine Le Pen rassemble beaucoup de voix en Corse et c’est un message de sympathie, d’amitié aux Corses, qui traversent des moments difficiles, notamment en matière de pouvoir d’achat. Et puis c’est aussi préparer les élections européennes, le 9 juin, les seules élections à mi-mandat avant les prochaines présidentielles qui permettront d’envoyer un message fort à Emmanuel Macron, un message de contestation de sa politique de pouvoir d’achat, de sécurité, d’immigration. Il s’agit de mobiliser les troupes du Rassemblement National ici en Corse autour de François Filoni et de son équipe.

- Justement, concernant les élections européennes, en 2019, la liste conduite par Jordan Bardella a recueilli près de 28% des suffrages en Corse. Vous pensez pouvoir augmenter ce résultat ?
- Oui, il n’y a aucun plafond de verre. Nous le disons aux électeurs qui pourraient être tentés de voter pour d’autres listes alors qu’ils partagent nos idées, nos convictions. Votez utile. C’est le moyen d’envoyer ce message très fort à Emmanuel Macron. Vous pouvez montrer qu’une autre politique est possible, une politique qui tienne compte de la souveraineté de notre pays, que l’Union européenne ne doive pas se mêler de politique migratoire ou diplomatique comme elle le fait aujourd’hui. Nous devons aussi faire entendre la voix des Corses au Parlement européen afin que les spécificités de l'île soient prises en compte, ce qui n'est malheureusement pas le cas avec l'actuel député (vert)  dont le mandat représente pour nous un échec dans bien des domaines.  
Nous avons toujours pensé qu’il fallait tenir compte des spécificités de la Corse, de son insularité, que ce soit sur le pouvoir d’achat, sur l’urbanisme, sur les droits de succession. Il fallait avancer vers un statut qui puisse être original, particulier, mais pas l’autonomie et encore moins l’indépendance. Par conséquent, toutes les propositions que nous faisons ont vocation à laisser la Corse dans le champ de la République française évidemment, mais à traiter ces problématiques, c’est-à-dire renforcer l’enseignement de la langue corse, sans aller vers la co-officialité, prendre en compte les spécificités économiques et sociales de la Corse, les difficultés qu’elle peut avoir sans désactiver l’appartenance de la Corse à la République française.
 
- Les élections européennes mobilisent difficilement les électeurs. Y a-t-il des solutions ? 
- Il est important de montrer qu’avec un autre discours, une autre politique, il y aura d’autres résultats. Les Français vivent la même politique mondialiste depuis des années avec les résultats que nous connaissons aujourd’hui. Notre message est différent. Il y a d’autres chemins sur le pouvoir d’achat, sur le coût de l’énergie, etc. Il y a d’autres possibilités de faire contrairement à ce que l’on vit depuis des années. Ces possibilités sont par exemple les droits de succession, l’écologie, etc. Nous avons des solutions à faire entendre.
 
- Parlons maintenant de la question délicate de l'autonomie. Quelle est votre position sur ce sujet ?
L’autonomie ne remplira pas le frigo des gens. Nous sommes favorables à ce que, face aux difficultés que connaît la Corse, son insularité, il y ait un statut particulier, original qui permette de répondre aux problématiques de pouvoir d’achat, de droits de succession, d’urbanisme, de locations immobilières. Nous avons des propositions, y compris sur le bilinguisme.