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Retraites : à Bastia, l’appel des syndicats n’a jamais été aussi fort


Philippe Jammes le Jeudi 2 Mars 2023 à 17:10

Le 7 mars, les syndicats, tous arc-boutés contre la réforme des retraites, veulent mettre la Corse à l’arrêt. Ils s’en sont expliqués ce jeudi lors d’une conférence de presse à Bastia.



"Le 7 mars la Corse doit être à l'arrêt" martèlent les syndicats.
"Le 7 mars la Corse doit être à l'arrêt" martèlent les syndicats.

 
« Malgré la propagande du gouvernement qui ne convainc pas du bien-fondé de sa réforme, l’écrasante majorité de la population comme 90% des salariés font preuve de bon sens et rejettent cette réforme brutale » déclare François Giudicelli, porte-parole de l’intersyndicale de Haute-Corse qui réunit CFDT, CFE/CGC, CFTC, CGT, FO, STC, U.FSU et UNSA.
« Notre Intersyndicale, à l’instar de ce qui se fait sur le continent, réaffirme sa détermination de mettre la Corse à l’arrêt ce 7 mars en appelant les travailleurs à participer aux manifestations* et à se déclarer en grève. Le 7 mars doit être une véritable journée morte dans les entreprises, administrations, les services, les commerces, les écoles, les lieux d’études, les transports. Les organisations syndicales se saisissent du 8 mars, Journée Internationale de lutte pour les droits des femmes, pour rendre visibles les conséquences particulièrement graves de ce projet pour elles ».


Une déclaration forte de François Giudicelli qui est, aussitôt, appuyée par Jean Brignole du STC : « Aujourd’hui il y a une volonté politique pour faire  passer la réforme. Par cette réforme le gouvernement va créer plus de pauvres avant même l’âge de la retraite, notamment les chômeurs de plus de 55 ans. Il est inadmissible qu’un jeune qui débute à 16 ans doive faire 44 annuités. Les syndicats sont là comme aiguillon social et la population doit suivre. Dans ce projet, et on s’en aperçoit à sa lecture, il y a beaucoup de mensonges et d’ailleurs les membres du gouvernement se contredisent sans cesse entre eux. Le gouvernement crée la capitalisation chez les gens pour endiguer le déficit dû aux retraites».


Et FO d’enchainer : « On est de plus en plus déterminés. Le 7 mars on doit envoyer quelque chose de différent, le pays doit être à l’arrêt et surtout le 8 ne doit pas redevenir une journée normale. On ne peut plus se contenter de mobilisation. Le 7 doit être un nouveau départ et toujours dans l’unité car cela fait notre force. Macron a fait de cette réforme un pari à remporter, c’est son plus gros dossier. Nous on fait le pari de l’empêcher. Et toutes les tranches de la population sont concernées et ce combat agrège d’autres combats. Le gouvernement est d’ailleurs à bout d’arguments quand on entend dire Olivier Véran, le porte-parole du gouvernement, que mettre la France à l'arrêt à partir du 7 mars serait prendre le risque d'une catastrophe écologique, agricole ou sanitaire »
Pour mémoire mercredi, sur les réseaux sociaux, le ministre avait écrit : « L'absence de pluie depuis plus de 30 jours maintenant en France fait peser un risque extrêmement fort sur l'état de nos réserves en eau cet été. Mettre le pays à l'arrêt, c'est prendre le risque d'une catastrophe écologique agricole sanitaire voire humaine dans quelques mois ».


La CFDT est dans le sillage des autres organisations syndicales : «Cette réforme sera une catastrophe pour la Corse qui sera encore plus touchée par la précarité avec notamment les saisonniers. On ne doit pas perdre ce combat. Si on n’arrive pas à faire annuler cette réforme ce sera un boulevard pour le gouvernement. Dans les manifestations prennent part des retraités. Ils sont dans la rue car ils savent qu’on perd beaucoup une fois à la retraite et que c’est synonyme d’encore plus de privations »  


Pour la CGT « on sent qu’il se passe quelque chose. Il y aura le 7 et après on verra bien mais rien après le 7 ne doit être comme avant. Le malaise dépasse d’ailleurs la réforme des retraites et les gens expriment leur ras le bol. On est vraiment dans un rapport de force ».


Si la réforme des retraites est le centre des revendications, les syndicats insulaires, comme le STC, pointent, aussi, d’autres problèmes. « Il y a la prime d’insularité, le prix des carburants, l’ITRC, la cherté de la vie en Corse. Nous n’avons pas à regarder les intérêts des groupes pétroliers : 1€99 le litre d’essence c’est déjà trop cher. Il faut absolument réglementer les prix et pour cela les pouvoirs publics doivent agir »


Et là-dessus rebondit FO : « Dans l’alimentaire, les prix vont augmenter de 10%. Une catastrophe en Corse où les prix sont déjà supérieurs de 20% à ceux du continent »
 
*A Bastia : Départ 10 heures du Palais de justice.
 

L'intersyndicale de Haute-Corse appele les commerçants à baisser leur rideau, ne serait-ce qu'une heure, le mardi 7 mars.
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