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Régulation de la surfréquentation touristique à Bavella : "les habitants ne doivent pas être pénalisés"


Julia Sereni le Mardi 19 Juillet 2022 à 18:38

Le comité de défense de Bavella a tenu sa dernière réunion le 17 juillet dernier à la chapelle, devant une quarantaine de participants. L’occasion d’évoquer l’actualité, notamment les nouvelles réglementations liées à la surfréquentation estivale mises en place sur le site.



Le comité de défense de Bavella s'est réuni le 17 juillet dernier. Photo : Comité
Le comité de défense de Bavella s'est réuni le 17 juillet dernier. Photo : Comité
Depuis près de 30 ans, le comité de défense de Bavella s’est donné pour mission de veiller sur les « intérêts individuels et collectifs des habitants ». À l’origine, deux demandes bien précises ont présidé à sa création : réhabiliter les ruines et obtenir l’eau et l’électricité sur le site. Ces objectifs atteints, le comité avait choisi de se mettre en sommeil ces dernières années. Mais depuis un an maintenant, « des problèmes ressurgissent », selon Guy Profizi, président du comité. Ils ont fait l’objet d’une réunion, le 17 juillet dernier.
 
À commencer par un sujet qui a fait couler beaucoup d’encre, y compris dans la presse nationale : la mise en place de mesures contre la surfréquentation touristique. En juin dernier, l’assemblée de Corse a voté l’instauration de « quotas » de visiteurs dans trois sites emblématiques corses, dont Bavella fait partie. Les nouvelles mesures sont entrées en application depuis le début du mois de juillet.

« On ne peut plus s’arrêter nulle part »

Si Guy Profizi assure « partager la philosophie du projet », qui pour but de réguler des flux devenus « disproportionnés et anarchiques », il estime pourtant que, dans la concrétisation, « des choses ne vont pas ». Pour le président du comité, désormais, « sur la route de Solenzara, Ponti Grossu, jusqu’à Bavella, il y a des lignes jaunes partout. C’est bien car cela oblige les visiteurs à aller dans les parkings signalés mais on ne peut plus s’arrêter nulle part ». Dans la traversée de Bavella, même constat, « il y a des lignes jaunes placées sans discernement. Cela a été fait à la hâte. Pour les habitants, il n’y a pas de possibilités de parkings, et les seuls endroits où nous pouvions stationner, désormais ce n’est plus possible, sauf à être verbalisés », affirme-t-il.
 
Pour Guy Profizi, les habitants ne doivent pas être « pénalisés par le processus en cours ». C’est pourquoi il demande « des réajustements dès à présent ». Des contacts ont été pris en ce sens avec les services concernés de la Collectivité de Corse « pour une concrétisation rapide ». Par ailleurs, le comité de défense de Bavella demande un bilan en fin de saison « qui ne devra exclure personne et associer tous les acteurs de la microrégion, aussi bien professionnels et commerçants que résidents, afin que ce projet d’envergure devienne le projet de toute une communauté ». La demande sera t-elle acceptée ?
Contacté, l'Office de l'Environnement de la Corse (OEC) n'a, pour l'heure, pas répondu à nos sollicitations à ce sujet. 

Vers une restriction de la réhabilitation des ruines ?

Autre source de questionnement pour le comité, la politique de « restriction » qui serait mise en place par l’État quant aux réhabilitations des « sites en ruines ». En effet, l’urbanisation de Bavella, site classé, est soumise au regard des services de l’État. Jusqu’à présent, il était cependant possible de réhabiliter des sites en ruines, à condition de respecter un cahier des charges bien précis. « Or, le 21 juin dernier, lors d’une réunion sur le site avec les maires des communes de Conca, Quenza et Zonza, il semblerait que les services de l’État aient remis en cause cette possibilité de réhabilitation », explique Guy Profizi. Le comité, qui ne « cautionne pas cette politique », a pris contact avec la DREAL « pour faire valoir les droits ancestraux des habitants de Bavella ». Parallèlement, il se dit prêt à participer à « une réflexion sur le dernier cahier des charges que la DREAL aimerait voir évoluer ».
 
Enfin, lors de cette réunion du 17 juillet, le comité a fait part de ses inquiétudes concernant l’approvisionnement en eau, actuellement sous la responsabilité du Sivom de Bavella. La cuve qui alimente le site connait quelques difficultés à se remplir. « On espère que ce sont des problèmes de maintenance, mais il faut régler la question », conclut Guy Profizi.