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Prunelli-di-Fium'Orbu : L'école de musique Anima célèbre ses 30 ans


Jeanne Leboulleux-Leonardi le Mardi 5 Mars 2024 à 19:17

Il y a trente ans, naissait, au sein de l’association Anima, l’école de musique de Prunelli-di Fium'Orbu. Parce que l’association Anima n’avait pas pour unique objet de proposer une animation culturelle à la région : dans son ADN, il y avait déjà la volonté de transmettre, de former, d’ouvrir les plus jeunes à la dimension artistique…



« L’école de musique c’est une entité essentielle pour nous, explique la Présidente de l’association Pauline Peraldi. Car c’est là que nous comptons la part la plus importante de nos élèves, même si d’autres activités se sont ajoutées à notre offre, qui font que nous allons aujourd’hui bien au-delà de la musique. » La musique est une activité extra-scolaire exigeante pour les plus jeunes, « parce qu’il y a une pratique qui doit se faire en dehors des cours. Il faut un peu plus d’implication de la part et des élèves et des parents ! La musique s’apprend par la pratique. C’est un langage musical à part entière, un peu comme les mathématiques ou l’italien. Cela structure le cerveau au même titre que les autres langages. Enfin, l’école de musique reste le socle de notre partie “formation”. C’est vraiment important pour nous ! ». En trente ans, les choses ont bien évolué et la palette d’instruments s’est enrichie. Les élèves peuvent pratiquer le piano bien sûr – « c’est notre joyau, avec deux professeurs qui n’ont pas tout à fait le même enseignement… et c’est aussi ce qui est le plus demandé ».
Mais ils peuvent également s’initier aux cordes frottées – violon et violoncelle –, aux cordes pincées – avec la guitare électrique comme avec la guitare classique dont l’enseignant est là depuis la naissance de l’école. Il leur est aussi possible d’apprendre la batterie, ou encore d’opter pour la clarinette ou le saxophone. La dimension collective est également présente avec un atelier pour les instruments à vent. Sans compter la chorale des enfants… et celle des adultes, dont le chef de chœur est également le Directeur de l’école… Quant à l’approche du solfège, elle a bien changé : si l’on apprend toujours le rythme et la lecture des notes, elle a gagné en sensibilité : rebaptisée “éveil musical” pour les plus jeunes et “formation musicale” pour les plus grands, la discipline s’appuie beaucoup aujourd’hui sur l’écoute, la découverte des instruments – avec notamment la manipulation de petites percussions à main –, et le chant. De quoi rendre son apprentissage plus ludique…

Le retour à l’équilibre financier
Au total, l’école de musique qui est en convention avec le Conservatoire Henri Tomasi, a enregistré cette année 259 inscriptions, avec des élèves qui viennent de 21 communes alentours et qui bénéficient de 110 heures de cours assurés par 13 professeurs. « On a à peine resserré l’offre de cours », explique la Présidente. L’an passé, l’association a en effet connu des difficultés financières et s’est appliquée à redresser la situation : réduction des horaires, hausse des tarifs – qui n’avaient pas augmenté depuis 2009 – et arrivée des aides espérées ont contribué au retour de l’équilibre budgétaire. Si deux professeurs ont quitté la structure, c’est pour mettre en œuvre leurs propres projets professionnels. « Tout va bien, rassure Pauline Peraldi. Par contre, nous sommes dans une période de restructuration, surtout du côté de l’équipe administrative. C’est la vie d’une association qui va de l’avant ! » Cette restructuration intervient au moment où le directeur actuel fait valoir ses droits à la retraite et où la secrétaire et la salariée chargée de l’administration quittent leur emploi pour des motifs personnels. Ainsi, les fonctions de direction générale et d’administration proprement dites seront dorénavant assurées par une seule personne. Des embauches sont en cours. Et la direction pédagogique sera également renouvelée sur la base d'un recrutement interne. « Tout cela dans l’optique d’assurer un fonctionnement pérenne à l’association, explique sa Présidente. C’est devenu une grosse structure : nous ne pouvons plus fonctionner comme il y a trente ans… ». Anima s’oriente ainsi vers quelque chose de plus structuré, permettant d’assurer la continuité des fonctions indépendamment des personnes qui les occupent. « Avec une analyse du travail effectué et l’élaboration de fiches de postes qui définissent bien les taches à assurer… Nous avons engagé ce travail il y a cinq ans, pour anticiper le départ en retraite du directeur… » Plus de rigueur peut-être… mais sans pour autant entraver la liberté des pôles de formation et de diffusion qui vont rester maîtres de leurs choix, respectivement artistiques et pédagogiques.

Des projets pour 2024…et pour la suite !
L’année des trente ans ne sera pas célébrée par une manifestation spécifique – restrictions budgétaires obligent… – mais n’en sera pas moins festive ! « Nous sommes en train de construire des projets collectifs, car c’est une part essentielle de la formation des élèves, en sus des cours individuels. » Ceux-ci seront présentés bien sûr aux parents, mais au-delà, à tous ceux qui souhaiteront assister au spectacle. S’ajouteront à cela, en fin d’année, des restitutions dans le cadre de La musique, c’est classe !  Initié l’an passé, ce dernier projet s’est construit sur le modèle de “l’orchestre à l’école”, dans une formule allégée cependant, adaptée aux contraintes de notre territoire. « Ça marche super bien, pour les enseignants comme pour les élèves ! C’est un marqueur fort de notre activité de formation : nous ne nous contentons pas des élèves qui viennent nous voir, nous allons les chercher là où ils sont ! On aimerait bien que ça se reproduise également l’an prochain. Mais pour cela, il faudra que deux conditions soient remplies : la volonté des enseignants, parce que ça nécessite une implication assez forte de leur part. Et un financement pour le fonctionnement, c'est-à-dire pour les heures de travail, puisque du côté de l’investissement, la Collectivité de Corse et la Caisse d’Épargne ont financé l’achat des instruments. C’est une opération importante dans notre recherche de développement. »

S’impliquer dans la médiation culturelle
Cette opération va en effet dans le sens de la “médiation culturelle” qui tient tant à cœur aux membres de l’association. Comme le font déjà les IMS – ces activités en milieu scolaire initiées précédemment, et dont la demande, de la part des écoles, ne cesse de se renforcer. « C’est symbolique, cette année ! Donc on est content ! », conclut Pauline Peraldi, en insistant sur l’importance qu’il y a, pour l’avenir, à pérenniser ce qu’Anima a construit au cours de ces trente ans. « Et puis, nous attendons également l’installation de la future école des arts qui viendra donner un nouveau souffle à nos activités d’enseignement artistique au sens large. On est très impatients ! »