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Processus d'autonomie : Gérald Darmanin demande à Gilles Simeoni des propositions pour "muscler" l'économie de l'île


CNI avec AFP le Vendredi 16 Septembre 2022 à 21:02

Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a demandé au président nationaliste du Conseil exécutif de Corse, Gilles Simeoni, de lui faire des propositions pour "muscler" l'économie de l'île. Une demande faite dans le cadre d'une première journée thématique consacrée à la question économique et sociale de l'île lors du second Comité stratégique sur l’avenir de la Corse qui s'est tenu toute la journée de vendredi à Paris, à l'Hôtel Beauvau, en présence de la délégation insulaire.



Gérald Darmanin. Capture écran Twitter
Gérald Darmanin. Capture écran Twitter
"J'ai demandé à Gilles Simeoni de m'adresser le projet économique dont il rêve, dont il a besoin", qu'il juge "nécessaire pour la Corse", a déclaré le ministre de l'Intérieur, place Beauvau, à l'issue d'une journée de travail avec une délégation d'élus corses dans le cadre du cycle de négociations sur l'autonomie. "On va le challenger, et puis on y mettra les moyens budgétaires, fiscaux, normatifs, pour rendre la Corse plus autonome", a ajouté Gérald Darmanin.

Les participants à la rencontre ont tous "convenu qu'il fallait absolument muscler davantage" l'économie corse, a ajouté le ministre, évoquant une possible "adaptation" des dispositifs fiscaux existants.

Cette réunion était le deuxième rendez-vous d'un cycle de concertations qui doit durer une année entre le gouvernement et les élus locaux sur l'avenir économique, social et institutionnel de l'île, à raison d'une réunion thématique toutes les six semaines.

Gilles Simeoni a, lui, qualifié, la journée de "extrêmement productive". "La discussion n'est pas close, elle va continuer, mais les jalons sont posés", a précisé le président de l'Exécutif de Corse. Il a expliqué avoir demandé au ministre d'"envoyer tout de suite des signes concrets", sur "quatre catégories de problèmes" : "le prix du carburant, le pouvoir d'achat, le crédit d'impôt notamment dans le domaine de l'hôtellerie, et la question sociale".

Le président corse s'est aussi félicité du fait que le ministre a reconnu, chiffres à l'appui, que la Corse ne coûtait pas cher à l'Etat, comme tout le monde semblait le penser. "On en a fait le constat ce matin, la Corse ne coûte pas cher à la République. La Corse, ce sont des travailleurs, dans des conditions d'insularité très difficiles, et je veux dire que l'Etat français a la chance d'avoir la Corse, qui n'est pas du tout un poids pour l'économie française, comme on peut l'entendre parfois. C'est un a priori qui blesse les Corses, et qui n'est pas la vérité", a déclaré Gérald Darmanin. 

Le ministre de l'Intérieur a annoncé qu'il se rendrait en Corse les 6 et 7 octobre prochain, avec le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Christophe Béchu, pour parler notamment des dossiers de l'énergie et des déchets.

Cet été, Gérald Darmanin avait fait valoir qu'il n'y aurait "aucun tabou" lors de ces consultations, notamment sur une évolution vers l'autonomie, tout en fixant deux lignes rouges : une Corse qui reste "dans la République" et ne pas créer "deux types de citoyens" sur l'île.

La troisième réunion, qui sera consacrée à la "spéculation financière, l'urbanisme et le logement" se tiendra en novembre et la troisième, prévue "avant la fin 2022", certainement en décembre, sera dédiée à "la langue et la culture corses".