Corse Net Infos - Pure player corse

Présidentielle : à 12 jours du premier tour, les Corses hésitent


Pierre-Manuel Pescetti le Mardi 29 Mars 2022 à 16:31

À un peu moins de deux semaines du premier tour de l'élection présidentielle, bon nombre de Corses ne s'est pas encore emparé de l’élection nationale. Le contexte insulaire et les relations entre l'Etat et les élus, qui reviennent souvent dans l’argumentaire des Corses, en sont peut-être la cause.



La campagne officielle a démarré ce lundi 28 mars, et avec elle, les affiches des candidats sur tous les présentoirs prévus pour cela. Crédits Photo : Pierre-Manuel Pescetti
La campagne officielle a démarré ce lundi 28 mars, et avec elle, les affiches des candidats sur tous les présentoirs prévus pour cela. Crédits Photo : Pierre-Manuel Pescetti
Lors du premier tour de l’élection présidentielle de 2017, le grand gagnant en Corse avait été l’abstentionnisme. Le 23 avril 2017, 35,98 % des inscrits sur les listes insulaires ne s’étaient pas déplacés dans les bureaux de vote. Un nombre stable lors du second tour, le 7 mai 2017, qui avait enregistré un taux d’abstention de 36,02 %, laissant la place au grand vainqueur Emmanuel Macron qui avait totalisé 51,48 % des suffrages corses, juste devant Marine Le Pen et ses 48,52 %.

Cinq ans plus tard, les 243.330 inscrits sur les listes corses devront à nouveau se prononcer pour élire l’un des 12 candidats à l’élection présidentielle. Mais à moins de deux semaines du premier tour, certains n’ont pas fait leur choix. D’autres ne croient plus à la politique nationale, là où les élections locales prennent toute la place.

Anne, 60 ans, contre l’abstention qui « fait le jeu de la majorité »
Oui je vais aller voter. C'est important de le faire car l'abstention n'est pas prise en compte et elle fait le jeu de la majorité. J’ai toujours voté à gauche et je pense que le président actuel est plus de droite malgré le flou qu’il entretient. Je vais voter pour faire valoir mon droit de vouloir un président plus soucieux de la justice sociale et de l’environnement.

Jean, 23 ans, est encore indécis et se soucie du contexte insulaire
J’hésite encore. Avec tous les événements récents en Corse et la réponse que nous apporte l’État, je pense qu’un fort taux d’absentéisme serait un bon moyen de montrer notre mécontentement face aux décisions et au mépris du gouvernement à notre égard depuis des années tout en asseyant nos convictions.

Cela dit, d’autres sujets m’inquiètent comme l’écologie et la culture. Cela pèse dans ma décision d’aller voter ou non et j’attends de voir comment se passe la campagne. Je me laisse jusqu’au dernier moment pour prendre ma décision.


Antonia, 81 ans, a toujours voté mais se questionne sur le vote blanc
J’y suis toujours allé et j’irai cette fois encore. C'est un droit alors on se doit d'y aller. Par contre, je ne sais pas pour qui voter et je trouve que la campagne n’a pas encore commencé. J’attends de recevoir les programmes et les débats des candidats en restant attentive à ce qui sera proposé pour la Corse. Il se passe beaucoup de choses chez nous en ce moment et ça pourrait influer sur ma décision. Si personne ne me convient je pourrai voter blanc même si j’avoue ne jamais l’avoir fait.

Louis, 46 ans, est plus intéressé par les élections locales
Je suis encore indécis pour ces présidentielles. Au premier tour, si j’y vais, ce sera sûrement un vote blanc car aucun candidat ne m’intéresse et je ne me retrouve pas dans leurs idées. Au second tour, tout dépendra des deux candidats encore en lice.
Je serai plus intéressé par un candidat qui propose de véritables solutions pour la Corse, même si je suis pessimiste et pense que ça ne changera pas grand-chose. Par contre, je vote à toutes les élections locales !
 

Antone, 27 ans, n’y croit qu’à moitié
Oui je vais voter car c'est important si ça peut faire changer les choses. Le président actuel ne me convient pas donc je vais faire valoir mon droit et m’exprimer dans les urnes en votant pour un autre candidat que lui. Pour autant, je pense que la politique ne change pas grand-chose. C’est plutôt à chacun d’entre nous de prendre notre destin en main pour améliorer les choses, sur le continent comme en Corse.
 

Joseph, 37 ans, n’a aucune confiance en la politique
Non, je ne me déplacerai pas pour aller voter, ni au premier, ni au second tour. Premièrement car je pense que les élections nationales ne nous concernent pas en Corse. Les décisions prises à Paris ne changent rien à notre vie. Deuxièmement, je suis très déçu par tout ce qui touche de près ou de loin à la politique. J’éprouve une défiance totale envers tous les politiques.

Apolline, 32 ans, ne retentera pas l’expérience de l’abstention
Je ne serai pas là pour le premier tour des élections présidentielles. Mais je prévois de donner procuration à un membre de ma famille. La politique n’est pas mon sujet de prédilection, mais il est important pour moi de voter. J'avoue ne pas l'avoir fait lors des dernières présidentielles et je regrette car je ne suis pas en phase avec ce quinquennat. Aujourd'hui, j'ai envie que ma voix compte et je ne veux pas me dire que je n'ai pas contribué à la politique du pays.