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Pour une « Corse de la fraternité » : la Ligue des droits de l'homme défend la communauté de destin


Laurent Hérin le Samedi 20 Avril 2024 à 17:10

Ce samedi matin, la Ligue des droits de l'homme de Corse a lancé un appel vibrant à la solidarité et à la fraternité lors d'une conférence de presse. Face aux défis de la xénophobie et des inégalités, l'association exhorte à l'engagement citoyen pour construire une société ouverte et solidaire.



La LDH a édité un manifeste qui va être partagé au plus grand nombre © LH
La LDH a édité un manifeste qui va être partagé au plus grand nombre © LH
Ce samedi matin, les membres de la Ligue des droits de l'homme de Corse se sont réunis dans un restaurant de la rue César Campinchi à Bastia pour une conférence de presse visant à souligner une situation jugée "inquiétante" et à défendre la fraternité, une valeur essentielle qu'ils estiment menacée. « Pour nous, la communauté de destin est un socle inébranlable », soutient Jean-Claude Acquaviva lors de ses échanges avec la presse. Aux côtés des responsables de la Ligue des droits de l'homme - Section de Corse, il a participé à cette rencontre pendant laquelle a été présenté un communiqué intitulé "Manifeste - pour une Corse de la fraternité", reprenant les idéaux de cette association engagée dans la défense des droits humains au sein de la République française, dans tous les domaines de la vie publique. La LDC de Corse souligne que l'entraide, le partage et le dévouement sont des réponses à la xénophobie observée dans les discours publics et sur les réseaux sociaux. En revanche, la dégradation de l'environnement, la fracture sociale et les inégalités constituent des menaces pour la fraternité. "La recherche de boucs émissaires et les réponses autoritaires sont des illusions qui nous empêchent de réfléchir aux défis actuels en Corse", précise le Manifeste.

André Paccou, président de la LDH en Corse, insiste sur le fait que leur objectif n'est pas de promouvoir une société refermée sur elle-même : "La Corse est vivante et fraternelle." La présentation de ce manifeste est un début. La volonté de toute l'équipe est de le diffuser sur les réseaux sociaux, par mail ou encore par SMS. André Paccou souhaite aussi solliciter des élus, aller à la rencontre des gens et échanger sur la base de ce texte. Jean-Claude Acquaviva insiste : "Nous devons exhorter les intellectuels, les confréries à prendre la parole sur ce sujet. Nous avons besoin de repères et c'est à chacun de faire ce travail." Il regrette d'ailleurs que peu de monde se sente légitime à prendre la parole alors que de nombreuses personnes, particulièrement les jeunes, sont en attente : "Les gens doivent sortir de leur silence, les partis politiques nationalistes aussi." Une des membres de la LDH rappelle alors le discours qu'a récemment tenu la présidente de l'Assemblée, Nanette Maupertuis devant la Ghjuventù Paolina de Corte. Le chanteur emblématique d'A Filetta n'a également pas hésité à prendre la parole face à Mossa Palatina : « Ils défendent tout ce que je combats et je combats tout ce qu'ils défendent. »

André Paccou rappelle aussi qu'il n'a pas attendu le lancement de ce nouveau parti identitaire pour combattre ces idées : « Mossa Palatina a une habileté à se mettre en scène, mais attention au RN tapi dans l'ombre. » Il souligne également combien le conflit israélo-palestinien augmente les clivages dans la société. Jean-Claude Acquaviva, acteur culturel engagé pour la langue et la culture corse mais aussi les droits de l'Homme, insiste : « On commence à parler de race, de peuple qui ne peut se créer mais seulement être engendré. Nous combattons ces idées. La communauté de destin est un projet de société. »

C'est aussi sur ce point que les membres de la LDH de Corse décident de conclure la conférence de presse : « La communauté de destin, c'est le peuple qui doit la décider, pas les politiques ! » Un message qui prend encore plus tout son sens à seulement dix semaines des élections européennes pour lesquelles est annoncée une percée de l'extrême droite.