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Pollution en Corse : Où en est-on ?


Jacques RENUCCI le Vendredi 6 Avril 2018 à 16:01

L'île vient de subir ces quelques jours un pic de "pollution éolienne". L'occasion d'en savoir plus sur ces poussières venues du Sahara.



Pollution en Corse  : Où en est-on ?

La Corse vient de connaître un pic d'alerte à la pollution atmosphérique. Les particules fines dont il est question n'atteignent un niveau de mise en garde que parce qu'à la la pollution quotidienne, que nous subissons sans nous en rendre compte, vient s'ajouter le nuage saharien porteur, lui aussi, d'une brume toxique. Les particules fines ont différentes tailles : plus elles sont fines, plus elles sont dangereuses ! Elles pénètrent par les voies respiratoires et se propagent, non seulement dans les poumons, mais aussi dans l'ensemble du corps jusqu'aux plus infimes vaisseaux sanguins avec, à chaque fois, un effet dévastateur. Selon l'OMS (Organisation mondiale de la santé), 7 millions d'individus décèdent chaque année prématurément à cause de la pollution atmosphérique.


Cette pollution, nous en sommes en partie responsables, chacun à son échelle plus ou moins modeste : carburants, chauffage, incinération des déchets... On nous demande de faire attention, de veiller à produire un effort, à titre individuel et collectif, pour atténuer l'action de ces destructeurs invisibles que sont les particules fines. Force est de constater que les États ne donnent pas toujours l'exemple !


Mais ces jours-ci, on l'a dit, il s'agit d'autre chose. Quelque chose sur quoi nous n'avons aucune prise et qui se produira quel que soit, chez nous, le recours plus ou moins massif aux énergies renouvelables. Les nuages produits par l'érosion éolienne du Sahara arrivent ponctuellement sur l'île dans une atmosphère orangée et laissent des dépôts de poussière particulièrement visibles sur les voitures.


Ces pics récurrents, signalés par Qualitair, ne deviennent  préoccupants que si on les intègre dans une moyenne annuelle. Au-delà de 35 jours de présence du phénomène, il y aurait de quoi s'inquiéter, même si l'on admet que ces particules sont moins dangereuses, du fait de leur taille, que celles émises par les combustibles et les activités agricoles de toutes sortes.


Les « aérosols désertiques » se déplacent en couches polluantes pouvant atteindre plusieurs centaines de mètres – voire plusieurs kilomètres - d'épaisseur, et peuvent tenir en suspension pendant un temps considérable. Lorsque le nuage remonte, survolant la Corse, on a calculé qu'il atteignait Londres dans les trois jours... Il faut se rendre compte d'une chose : ce que nous ressentons comme un événement mineur influe sur la planète entière ! Avec ses 8 600 000 km2, le Sahara est le plus grand désert du monde. Les vents, qui balaient ces étendues, déplacent annuellement 182 millions de tonnes de poussières, d'un diamètre inférieur à 1/0e de cheveu humain. Selon des études menées par la NASA, la forêt amazonienne n'existerait pas sans le phosphore apporté – 22 millions de tonnes par an d'un fertilisant indispensable – sur 4 800 km à partir du Sahara par les vents traversant l'Atlantique.